J'apprécie en général les romans dont l'histoire est liée à des secrets de famille, donnant souvent des intrigues riches, où le passé resurgit dans le présent. Ici pourtant, c'est une petite déception...
A 23 ans, Laura, qui ne connaît pas ses parents et a été élevée par son grand-père, décide de quitter Paris et de retourner vivre dans la maison de son enfance, aux Magnans. Cette dernière était jusqu'ici occupée par la soeur de la nouvelle femme de son grand-père, qui vient de décéder brusquement dans un accident. Ayant mené une vie jusqu'ici sans but, Laura a le projet de faire de cette belle bâtisse, nichée au coeur de la montagne, une maison d'hôte. Mais à peine arrivée, elle sent une franche hostilité des habitants du village à son égard, hostilité renforcée lorsque deux habitants, liés à Laura, sont assassinés peu de temps après.
Le roman se laisse lire, mais avec un sentiment mitigé, et j'ai au final plus apprécié les descriptions de la montagne et des paysages que l'intrigue elle-même que j'ai trouvé décevante par rapport à l'attente que j'en avais.
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Je suis très mitigée à propos de ce roman.
Les personnages ont tous l'air d'être de fortes personnalités mais au final le récit est mièvre et cousu de fil blanc. Je ne me suis attachée à aucun d'entre eux.
le sujet est trop facile,les on- dit,les coucheries,les vengeances,les mensonges dans un petit village qui n'oublie rien, quiconque a vécu dans un village sait ce qu'il en est.
Mais le sujet n'est pas assez développé pour que l'intérêt sociologique donne du relief au roman.
Tout le monde ment, débrouillez vous avec ça. Les personnages n'ont pas d'épaisseur,une psychologie très succincte,mais une mémoire parfaite.
Seulement voilà, c'est bien écrit ,je veux parler du style,et en particulier les descriptions des paysages qui sont souvent de toute beauté. Et aussi une espèce d'animisme qui,à plusieurs reprises,donne vie et paroles aux éléments naturels.
Alors je mets la moyenne pour ce livre mis au pilon par la médiathèque. Et qui va regagner la boîte à livres sans regrets impérissables.
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L'eau du gouffre est noire comme l'enfer, et les minuscules flocons blancs éclatent silencieusement à la surface sans provoquer la moindre ride. L'enchevêtrement des arbres et des buissons est-tel qu'on le croirait volontaire. Comme si la nature voulait masquer la présence du grand bassin, dérober au regard l'entrée de cette presque grotte, défendre l'accès au monde souterrain et barbare.(...) De toutes parts, le bassin circulaire se heurte aux parois de granit sombre .
sur un côté, une fissure s'ouvre dans l'arche de pierre. L'eau s'enfonce dans la faille et disparaît dans une obscurité sans fond.
Juste en face, une longue pierre plate, qui fait office de plage, s'avance loin sur l'eau, comme une main tendue vers ce mystère.
(...)Immobile dans sa gangue de pierre, le vieux gouffre retient son souffle et se souvient .
et le silure ancien s'inquiète des lendemains.
Bas, plus bas, le gouffre s'éveilla tout à fait.
et la pierre mémoire se souvint. Les hommes avaient recommencé à s'accoupler. La sueur et le sperme s'était à nouveau répandus sur le sol bientôt la violence allait éclore à nouveau
Les deux maisons avaient chacune un bout de jardinet austère, courette étroite coincée entre le dos des murs et la montagne abrupte. Quelques années d'abandon en avaient fait une jungle sauvage. Les arbres, s'etouffaient les uns les autres, se dévoraient littéralement, créant des races nouvelles, étranges et approximatives. La vigne s'était abouchee avec la ronce, le lierre, omniprésent, arrachait les pierres des murs .
et la neige elle-même reculait devant cette férocité végétale
SMEP 2017 : Rencontre avec Catherine Velle, Frédérique Hebrard et David Lelait Helo