Aujourd’hui, à l’occasion du premier anniversaire de ce suicide sacrificiel, Pierre-Guillaume de Roux réédite l’un de ses plus beaux livres. L’un des plus originaux aussi.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
"Dans les situations extrêmes, comme le disait Jünger, l'homme se résume au cœur qu'il porte en lui. Parce qu'il s'établit au-dessus des jeux de l'intelligence, l'impératif du cœur prime alors celui de la raison."
Cette fin m'avait profondément ému et atteint. Elle éveillait en écho celle de Henry de Montherlant à l'équinoxe de l'automne 1972. Une mort qui avait soudain balayé tout ce qu'il y avait d'équivoque dans la vie de ce grand écrivain, authentifiant la part supérieure qui était en lui et dans son œuvre. Le coup de pistolet qui lui fracassa la crâne privait d'arguments tous ceux qui plaisantaient finement sur la débauche à l'ombre des grands airs. Pour qui sait lire, l'écrivain n'avait jamais rien masqué de ses faiblesses. Mais il était plus grand que ce qu'il y avait de méprisable en lui. Au vrai, on trouve un peu tout dans son œuvre, hormis les passions basses. Il n'avait pas seulement enseigner la verticalité des sentiments, le mépris, la solitude, il professait les bienfaits de l'égoïsme et recommandait de "faire coïncider devoir et plaisir, ce qui était certainement la meilleure façon de donner au devoir une bonne trempe."
Sa feinte désinvolture, son goût solaire du bonheur, sa façon de tirer son épingle du jeu, on les retrouvera ailleurs.
La tradition est un choix, un murmure des temps anciens et du futur. Elle me dit qui je suis. Elle me dit que je suis de quelque part. Je suis du pays de l’arbre et de la forêt, du chêne et du sanglier, de la vigne et des toits pentus, des chansons de geste et des contes de fées, du solstice d’hiver et de la Saint-Jean d’été, des enfants blonds et des regards clairs, de l’action opiniâtre et des rêves fous, des conquêtes et de la sagesse. Je suis du pays où l’on fait ce que l’on doit parce qu’on se doit d’abord à soi-même.
La mort donnée peut aussi avoir sa beauté. C'est l'un des mystères de la chasse. Il y a une sorte de perfection et même de poésie grave dans un tir sans défaut, lorsque soudain le silence succède au rugissement de la carabine et que le gibier tombe, foudroyé, ayant accompli son destin de gibier. Au cours d'un affût en Ecosse , à la tombée de la nuit, je me tenais immobile à cent cinquante mètres environ de la lisière d'un bois. Un vent léger montait vers moi. La sensation fugitive d'un froissement dans les fourrés avait suggéré d'une présence. Quelques instants après, la silhouette gracile d'un brocard aux bois bien apparents se détacha en gris sur l'obscurité du taillis. Sa bouche gourmande se leva pour cueillir de jeunes pousses au-dessus de lui. La mort le surprit dans cette occupation agréable. Je n'en souhaiterais pas d'autre depuis qu'on ne meurt plus en dolman de hussard, les matins d charge, dans la fumée de la mousqueterie et le roulement des tambours...
Avec lui j’ai découvert cette vérité énorme que la vie d’un homme, ce ne sont pas les années misérables qui se traînent du berceau à la tombe, mais quelques rares éclairs fulgurants ; les seuls qui méritent le nom de vie. Ceux que l’on doit à la guerre, l’amour, l’aventure, l’extase mystique ou la création. A lui, la guerre, généreusement, avait accordé quatre ans de vie. Privilège exorbitant au regard de tous les bipèdes mis au tombeau sans jamais avoir vécu.
Regardant en arrière, je vois beaucoup de mes actions d’autrefois comme des folies, mais ces folies étaient saintes. Elles étaient dictées par des sentiments purs et droits. Elles venaient de ce qu’il y avait en nous de plus fort et de plus vrai. Elles nous ont fait plus grands que nous n’étions.
A l’occasion du 10ème anniversaire de la disparition de l’historien et écrivain Dominique Venner, c'était le 21 mai 2013, TVL vous propose de (re)découvrir un document exceptionnel qui retrace le parcours de cet intellectuel hors du commun et qui nous plonge dans une œuvre qui a considérablement marqué, et marque encore, des générations de militants.
L’ensemble des douze émissions tournées en février 2013, et qui composaient ce portrait passionnant, ont été regroupées en un seul programme. Cela permet de prendre toute la mesure de la pensée de cette figure qui demeure une source d’inspiration dans le combat et qui ne cessait de mettre en garde ses contemporains devant les périls immenses touchant notre patrie française et européenne.
Les intervenants au cours de cet entretien avec Dominique Venner sont Philippe Milliau (président de TVL), Jean-Yves Le Gallou (président de l’Institut Polémia) et le professeur Philippe Conrad.
+ Lire la suite