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sur 120 notes
Dans les années 40 au sud de l'Italie, dans cette région déshéritée des Pouilles, Tereza raconte. La vie miséreuse, l'autorité du père, , son départ pour la guerre, la beauté de sa soeur Angelina et de sa mère, et la honte de celle-ci vendant son corps au «seigneur » de la région pour pouvoir donner à manger à ses filles.

Les enfants grandissent, la rébellion gronde parmi les paysans exploités, la répression est violente. L'arrivée de Giacomo, le fils de la sorcière agite la fourmilière. Et dans le coeur de Tereza, nait une passion dévorante. Mais Giacomo n'a d'yeux que pour Angelina alors que celle ci s'amourache du fils du notable.

C'est une période de l'histoire de l'Italie qui n'est pas si ancienne, mais la féodalité est encore la règle. Et la vie étriquée est contrôlée de main de maitre par le baron, qui tient sa cruauté de son père, mais l'aura-t-il transmis à sa descendance?

Alors on souffre avec la famille Sozzu, qui semble bien être sous l'emprise d'un maléfice, revers inévitable d'une médaille dont l'endroit s'orne d'une beauté mortifère.

La narratrice nous entraine avec beaucoup de grâce dans ce récit qui s'apparente aux légendes que pourraient conter les grands-mères d'autrefois. le cheminement vers le drame révélé dès le départ obéit à d'autres lois que le simple hasard. C'est écrit.

La magie est autant dans l'histoire que dans l'écriture. C'est avec beaucoup de talent que la vie dans cette Italie d'une autre siècle nous est contée. Une très belle découverte.
#Lalibertéaupieddesoliviers #NetGalleyFrance

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Après avoir beaucoup apprécié " Une famille comme il faut " , c'est avec gourmandise que je me suis précipité vers " La liberté au pied des oliviers " dès sa sortie en livre de poche et j'avoue , d'ores et déjà , que mon commentaire ne va en rien aller à l'encontre de ce que je pensais de l'opus précédent de Rosa Ventrella .
Premier élément de séduction , encore une nouvelle superbe couverture avec ces deux jeunes filles courant vers un horizon barré par un obstacle naturel bien imposant ....Une impossible fuite ?
Ensuite , bien entendu , il y a le cadre et quel cadre : un pauvre village des Pouilles , près de Lecce , dans les années 40 . Une société villageoise matriarcale qui doit faire face aux difficultés de la vie quotidienne en l'absence des hommes partis à la guerre . Parmi toutes ces femmes , Caterina " se bat " avec ses moyens pour assurer sa " survie " et celle de ses deux filles , Teresa et Angelina , aussi différentes l'une de l'autre que peuvent l'être " l'eau et le feu" mais vibrant l'une pour l'autre d'un indéfectible amour .
Et il en faut de l'amour pour survivre dans un tel monde de misère , un monde quasi - féodal sur lequel règne en maître l'implacable et cruel baron Personé ...Oui , années 40 !!!
Et puis , comment vivre ou survivre dans un lieu où les volets cachent des regards avides de racontars , où la honte s'abat subitement sur celui ou celle qui n'y prend garde , où la malédiction , " la malalegna " , modifie à sa guise le destin des familles ? Un village de sorcières ? Pas tout à fait , mais pas loin ...
Et lorsque Nardi' , le mari de Caterina revient , d'autres combats , plus intimes et sournois mais tout aussi ravageurs éclatent...
Quitter cette condition misérable, oui , mais à quel prix , vers quel horizon ? Les caractères opposés des deux soeurs leur permettront- ils de trouver le bon chemin , celui du bonheur ?

Ce roman est " aride " comme l'est le sol misérable des Pouilles où il s'agit plus de " sauver sa peau " que de s'épanouir, et l'écriture et le style " collent " vraiment au sujet , les mots prennent tout leur sens et le récit ne laisse que très rarement " suinter " un peu , juste un peu de sourires ou d'insouciance , tout est superbement grave , superbement vain , superbement entravé dans le sol caillouteux ...Sans répit..

C'est un roman poignant qui ne verse pourtant pas dans le pathos et qui nous semble d'autant plus crédible , d'autant plus proche de nous que la narratrice est l'une des deux soeurs elle - même , une jeune fille dont le regard ne manquera pas de nous émouvoir tant par les images qu'elle décrit que par les sentiments qu'elle ressent , avec juste le " manque d'objectivité " que peut engendrer ce choix de l'auteure . A nous de faire notre travail de lecteur , un travail bien moins fastidieux , croyez- moi , que celui de ces ruraux des Pouilles , ces parias d'un monde cruel...

Place aux soeurs Angélina et Térésa Sozzu , deux soeurs qui risquent de vous hanter longtemps lorsque , à regret , vous tournerez la dernière page , enfin , je crois .

Pas vraiment JOYEUX , non , mais au point où nous en sommes , on ne va pas jouer les GRINCHEUX même si l'on ne peut plus faire ATCHOUM sans qu'un PROF de médecine nous traite de SIMPLET . Vous verrez , si l'un des personnages est TIMIDE , l'autre n'est vraiment pas DORMEUR .... À bientôt.
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Dans les années 40, on suit l'histoire de deux petites filles, deux soeurs qui grandissent dans les Pouilles, dans une famille pauvre, alors que leur père est parti à la guerre. La misère règne, il faut bien trouver à manger pour survivre. Un jour, les Sbires de Mussolini viennent réquisitionner les casseroles, les bijoux, pour les fondre pour l'armée. le baron Fortuné, qui règne sur la région, les empêche de s'en prendre à Caterina, la mère des fillettes. Mais cela a un prix, elle doit devenir sa maîtresse et dans ce village où règnent la calomnie, les langues de vipère, l'espionnite , la réputation de la belle Caterina va être mise à mal : « c'est la pute du baron ».

Tout semble rentrer dans l'ordre, au retour de son époux Nardo, mais il est revenu traumatisé par la guerre.

Rosa Ventrella nous dépeint l'Italie de cette période, où les pauvres triment alors que les propriétaires ne s'occupent pas de leurs terres, mais refusent que les paysans veuillent tenter d'en cultiver quelques mètres-carrés pour ne pas crever de faim, et n'hésitent pas à maltraiter, tuer ceux qui oseraient… Elle fait une assez belle critique de la société de l'époque, où les femmes obéissent, tiennent la maison avec des moyens rudimentaires, tout le monde dort dans la même pièce, il faut tout laver à la main, les vêtements sont faits pour être utiles, couvrir le corps, on est aux antipodes de la société de consommation !

Les deux soeurs sont pratiquement l'opposé l'une de l'autre: l'aînée Teresa est blonde aux yeux bleus timide, parfois jusqu'au bégaiement, alors que la plus jeune, Angelina est brune, très belle comme sa mère, ce qui ne peut aller de paire qu'avec malédiction, drame…

J'ai pris du plaisir à lire ce roman, mais je suis restée sur ma faim, j'ai trouvé que l'auteure ne creusait pas assez alors qu'elle avait un sujet en or. J'ai beaucoup pensé à « L'amie prodigieuse » d'Elena Ferrante, car il y a beaucoup similitude : deux soeurs au lieu de deux amies, mais la méchante et la gentille, l'amour entre elles est aussi teinté de jalousie, parfois de haine… et, de la même manière, il y a un peu trop de romance à mon goût

Bref, ça finit par ronronner ! Mais l'avantage, il faut le reconnaître, c'est que cette lecture est sympathique, agréable pour les vacances et cette famille est attachante…

J'ai beaucoup aimé « Une famille comme il faut », le premier roman de Rosa Ventrella donc j'attendais plus de celui-ci.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver son auteure.
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Elles sont belles ces femmes sur la couverture, le sourire aux lèvres, et pourtant le roman de Rosa Ventrella nous dévoile une vie qui est loin d'être toujours rose pour elles.
Elle nous raconte l'histoire de deux soeurs, très différentes. L'une est brune, pulpeuse, expansive, l'italienne telle qu'on l'imagine, un rêve d'ailleurs, d'autrement plein la tête. L'autre est blonde, menue, sérieuse, appliquée, elle bégaie quand l'émotion la prend. Et pourtant elles s'aiment autant qu'elles peuvent se haïr parfois.
Elles sont nées dans les années 30, dans la région des Pouilles en Italie, où les hommes s'échinent à gagner de quoi ne pas mourir de faim sur des terres qui ne leur appartiennent pas. Elles vont vivre la guerre, avec la peur, la faim et les expédients pour se nourrir malgré tout.
Devenue jeune femme, Angelina, la brune, va croire vivre son rêve et finir par en mourir. Theresa, la blonde, se souvient et essaie de comprendre.
C'est un roman dur, âpre à l'égal de la vie qu'il décrit. Peu de moments de bonheur, ou même de joie. C'est un petit village ou à la pauvreté viennent s'ajouter la médisance, la méchanceté aussi parfois. Il est dur dans ses conditions de vouloir vivre différemment, et l'herbe ne se révélera pas plus verte dans cette autre vie. le roman est cependant baigné d'amour, parfois mal exprimé, parfois non partagé, mais là souvent, pudique. Un très beau récit pour lequel je remercie les éditions Les Escales #Lalibertéaupieddesoliviers #NetGalleyFrance
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C'est avec la gorge nouée que je termine ce roman au langage puissant. Cette fois une histoire de famille à l'italienne, qui se déroule dans le petit village de Copertino, dans les Pouilles, au début des années 1940 jusqu'en 1953. le récit est magnifiquement narré par la soeur aînée Teresa Sozzu, qui remonte les souvenirs de son enfance avec sa mère Caterina, sa soeur Angelina, sa grand-mère mamie Assunta, son grand-père papi Armando tandis que Nardo, le père, est à la guerre.

"Papi Armando avait le don du récit. Mon père celui du silence. Mamie Assunta la sagesse paysanne. Ma mère et ma soeur, la beauté. Et moi ? Il me fallait encore découvrir mon talent. Pendant une grande partie de mon enfance, je me suis contentée de regarder."

Teresa bégaie parce qu'elle est timide, parle très peu, peine à trouver les mots bien que les idées dans son esprit filent à toute allure. Elle préfère le silence à l'exubérance. Elle se contente de peu. Physiquement, elle est tellement fade qu'elle passe totalement inaperçue. Elle se sent comme un meuble qu'on aurait oublié. Sa soeur cadette Angelina est tout le contraire d'elle, une véritable beauté, moulin à paroles, rayonnante, très sûre d'elle et plutôt superficielle. Sa vie de paysanne ne la satisfait pas, elle aspire à plus. Beaucoup plus. Elle vise haut, aime ce qui est beau, propre. le paraître compte plus que tout. Elle déteste sa condition et répugne les gens de son village car tous, comme elle et sa famille, sont pauvres et miséreux.

"Mamie Assunta disait que la beauté de notre mère était la malédiction de notre famille. Une condamnation dont allait hériter ma soeur."

On s'attache beaucoup à cette famille imparfaite qui tente tant bien que mal de survivre dans une campagne où les paysans ne sont propriétaires de rien, où la vie est injuste et semble sans issue, sans espoir d'une vie meilleure. Tout est vieux, laid, sale, poussiéreux, décrépit. Les parcelles de terre sont gérées par des hommes haut-placés et bien sûr, riches, profiteurs et cruels.

"Les paysans s'étaient mis en tête de cultiver, sans demander la permission, toutes les terres en friche qui avaient appartenu au baron Personè et au marquis Tamborrino. Des prairies mauves, des haies de chênes kermès et plus loin, des champs brûlés par le soleil, de la terre rougeâtre et des épines maudites. Pour les barons et les marquis, ces parcelles abandonnées étaient des terrains de chasse, mais pour les gens comme mon père, elles représentaient de la terre à fertiliser, des ronces à faire ployer à la houe, de la boue à transformer en surgeons. Quand il en parlait à maman, son humeur changeait du tout au tout. Elle se renfrognait et plongeait la tête et les mains dans l'évier, soudain pressée de faire la vaisselle.
- Si une chose naît ronde, elle ne peut pas devenir carrée, concluait-elle.
Il répondait par une rengaine gutturale, prélude d'une explosion de colère.
- Tu ne comprends pas, Cateri', criait-il quand la rage se libérait. Ces types nous sucent l'âme et nous, on reste des crève-la-faim. (...)
Ainsi achevait-il son raisonnement. Maman ne répondait pas à ces discours tordus. C'était une femme simple et, quand mon père se perdait en mots embrouillés qu'elle jugeait trop compliqués, elle ne le suivait plus. Pour elle, tout était soit blanc, soit noir. le blanc, c'étaient les marquis et les barons, le noir tous les autres. Alors, elle s'enfermait dans un silence compact."

"Nous appartenions à deux mondes différents et un océan nous séparait. La seule à ne pas accepter ce gouffre était Angelina."

Les années de guerre pendant lesquelles le père de famille fût absent, on survole de quelle façon Caterina (la mère) a pu un peu mieux survivre aux conditions déplorables et améliorer sa condition de même que celle de ses filles (encore enfants en ce temps-là), elle le paiera à prix fort, mais le récit ne se concentre pas surtout sur cet aspect. La plus grande partie du roman nous raconte comment s'est déroulée la vie de ces femmes au village bien après le retour de Nardo.

"La guerre était finie depuis des années mais notre misère était inchangée. Elle était inscrite dans nos chairs comme une maladie."

Nous sommes aussi les tristes témoins de toute la médisance qui circule dans des petits endroits où tout le monde se connaît, où les préjugés dominent, où les rumeurs prennent souvent des proportions exagérées, où les cancans sont le seul passe-temps des vieilles du village (et des plus jeunes, aussi !), et où chacun se mêle de la vie de son voisin. La beauté peut parfois engendrer plus de malheur que de bien.

"La honte remplit à nouveau les pièces de la maison, passa de bouche en bouche, se diffusa sur les places, survola les pavés blancs. C'était presque une matière solide, une sorte de masse lourde capable de se déplacer entre les murs et de chatouiller la peau comme un esprit maléfique, qui faisait le tour des pièces quand nous étions éveillés et dormait à nos côtés pendant la nuit."

Parallèlement, nous sommes témoins des liens forts qui les unissent, ces gens. Une famille qu'on adore suivre, avec son entourage. Ses souvenirs, les bons comme les mauvais. On embarque à cent pour cent tout de suite, l'auteure a une écriture magique, superbe, touchante, révélatrice. Un récit en plein coeur des traditions italiennes, celles des villages, qui nous fait sillonner entre honte, regrets, pudeur, non-dits, peine, amour et surtout, les liens forts et cruciaux de la famille. J'ai trouvé ce roman très beau et bien écrit, pris beaucoup de plaisir à lire cette autrice que je ne connaissais pas encore, une fabuleuse découverte, donc ! Un nom à retenir: Rosa Ventrella.

LC THÉMATIQUE DE FÉVRIER : LES PETITS LIVRES
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La liberté est_elle vraiment au pied des oliviers ? Dans ce très beau roman, L Histoire,le quotidien des familles des Pouilles et les superstitions se mêlent pour créer une ambiance emplie d'humanité et d'émotion.
Le coeur de l'Italie palpite entre les mains du lecteur. Non pas celui de l'Italie superficielle des plages,gelatti et farniente mais celui des terres arides du sud, de la pauvreté, des femmes et des hommes liés par la même servitude. le réalisme de ce récit ne l'empêche pas d'être magnifiquement romanesque.
L'histoire s'articule autour de Teresa,la narratrice,et de sa soeur adulée Angelina.Elles ne sont "pas faites du même bois" mais pourtant la sève qui coule en elles est la même. Leurs amours les font regarder vers des horizons différents mais elles partagent la même souffrance. La guerre les a marquée pour toujours même si leur père en est revenu. La honte est l'héritage offert par cette guerre qui a meurtris ses combattants comme leurs familles. Elle n'a fait qu'accentuer les injustices. Cette injustice qui va faire monter la colère et le désir de lutter pour s'affranchir de la croyance paralysante que "le grand mange le petit... c'est comme ça depuis toujours. Et si le petit essaie de devenir grand,le grand dégaine le premier.".
J'ai lu qu'on parle de Rosa Ventrella comme de la nouvelle Elena Ferrante. Bien qu'ayant beaucoup aimé Les amies prodigieuses, j'ai trouvé plus d'authenticité chez R.Ventrella. Il plane dans son roman une nostalgie et une tristesse qui s'enracinent très loin et qui habitent véritablement l'auteur et ses personnages.
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Ce que j'ai ressenti:
« Je suis l'écho d'un son lointain qui me ramène aux terres de mon enfance. »

Il se peut que la makara l'avait prédit pour moi: j'aurai des échos. J'aurai des échos lointains de libertés. Des échos qui soufflerait aussi fort qu'un mistral déchaîné, à l'intérieur de moi. À lire, tout doux, tout doux, l'histoire de ces deux soeurs, Teresa et Angelina, ils viendraient faire leurs sonorités si efficaces dans mon en-dedans sensible. de ce fait, j'aurai des échos de sororité, des envies de me jeter à l'eau, des restes d'amour contenu et de grandes aspirations. Elle aurait pu me prédire cela la makara, parce que j'ai l'Italie en moi. du plus lointain de mes souvenirs, c'est ainsi que je le ressens, cette façon si particulière d'aimer à l'italienne et de reconnaître les miens dans leur façon d'être, d'écrire ou de ressentir. Alors certes, dans ces pages, c'est une Italie des années 40, qui souffre d'un climat de guerre sur fond de pauvreté, mais la vérité des coeurs est toujours la même, quelque soit le temps. Il y a bien évidemment des jours gris et venteux, des heures sombres et quelques éclats de lumière. Et puis, il y a la beauté. Ici, c'est une malédiction. La makara aurait pu vous le dire, si vous y prêtez attention: l'apparence des femmes ramène des échos de médisances et de jalousies…Et les cancans sont terriblement puissants…Cette histoire touche aux liens de la famille, au pouvoir des mots, à cette aspiration démesurée de liberté, et en l'amour qui prend plusieurs formes pour dépasser une situation dont les personnages essayent de s'affranchir…Mais le prix à payer risque d'être plus fort que le rêve…Je vous laisse découvrir cela avec l'histoire de la famille Sozzu…

Dans la vie, j'ai appris que chaque perte est différente, même si les mots d'adieu se ressemblent tous et qu'aucun coeur n'est assez grand pour contenir tous les adieux.

Rien qu'avec le titre, j'ai senti que ça pouvait faire écho…Il y avait les trois mots magiques qui m'attirent irrésistiblement: Liberté/Italie/Oliviers. Je ne regrette pas un seul instant cette lecture. Rosa Ventrella a une plume envoûtante. Je me suis laissée charmer par cette relation fusionnelle entre ces deux soeurs et j'ai aimé cette manière si particulière de décrire les sentiments avec les couleurs du ciel ou la fureur du vent. Dans ces descriptions, on sent un amour plus grand que les éléments et peut être plus fort, que ce que la pudeur peut laisser entendre…Il s'est vraiment passé « quelque chose » que j'aurai sans doute du mal à décrire, mais il y a eu peut-être une histoire de bois similaire…C'était des échos profonds, et quand ça te vient comme ça, c'est difficile à expliquer. J'espère que vous les entendrez à votre tour, Les Échos, et peut-être iriez vous voir de plus près, La liberté au pied des oliviers

Quand aucun mot n'est mis sur les faits, alors ils ne se sont pas produits.


Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Copertino, Italie. C'est dans ce petit village que vit Teresa, auprès de ses parents et de sa soeur Angelina. le lecteur suivra le parcours de cette famille, en particulier celui de Teresa, sur plusieurs années. de l'enfance à l'âge adulte, les deux soeurs feront face à une multitude d'épreuves.

C'est un bon roman que j'ai découvert et pourtant, je ne peux m'empêcher de ressortir légèrement déçue de cette saga familiale qui semblait prometteuse au départ, mais qui ne m'a finalement pas convaincue de par la manière d'aborder l'histoire de la part de l'auteure.

Pourtant, au début, j'ai été conquise d'emblée par la description très réaliste de la vie dans ce petit village. L'auteure a su dépeindre avec beaucoup de subtilité le quotidien âpre de ces habitants. J'ai été très touchée et cela m'a bouleversée à maintes reprises.

Ce qui m'a finalement déçue, c'est l'absence de continuité dans le fil rouge instauré par l'auteure au départ. En effet, j'ai pensé que cette saga serait davantage centrée sur le quotidien des deux soeurs, Teresa et Angelina, mais tout au fil des pages, j'ai eu l'impression que cela partait dans d'autres directions. Malgré cette légère déconvenue, cela reste tout de même une très belle lecture.

Les personnages sont bien dépeints, et la dualité entre les deux soeurs est présente tout au long du roman. Leur relation est complexe, la jalousie souvent présente. Elles sont au centre du récit, mais la galerie de personnages secondaires prend également une part importante à l'histoire.

La plume de l'auteure est tout en douceur. Beaucoup de descriptions jalonnent cette saga, et l'immersion dans ce village est réussie. le récit est narré à la première personne, sous le point de vue de Teresa, et ce choix de narration est particulièrement judicieux.

Une belle saga familiale que j'aurais aimée davantage centrée sur les deux soeurs, mais qui n'en reste pas moins émouvante et narrée avec brio. À découvrir.
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En un petit nombre de pages proportionnellement à la richesse du contenu, finalement, Rosa Ventrella nous conte l'histoire d'une famille italienne qui, avec le départ du père au front dans les années 1940, va subir indirectement les affres de la guerre, et pour quelles conséquences… En effet, Caterina, la belle Caterina, sur qui se retournent tous les hommes, va devoir sacrifier son honneur pour sauver ses filles, Teresa et Angelina, de la faim et de la misère. Mais, malheureusement, cela ne les sauvera pas, à la fin de la guerre, quand il faudra faire avec les rumeurs qui courent dans le village, et quand ces rumeurs auront une incidence, plus tard notamment, sur l'une des soeurs, la cadette, Angelina, tout aussi belle et troublante que sa mère.

L'intrigue, bien que classique, est amenée de manière intéressante puisque l'histoire de la famille nous est racontée par Teresa, de la bouche de laquelle nous découvrons rapidement qu'un drame terrible a eu lieu dans il y a de cela de nombreuses années – mais je n'en dirai pas plus – . C'est à partir de cette découverte, quasi in medias res, que nous remontons le cours des évènements, pour en arriver au moment précis du drame. Autre chose intéressante : plus que l'histoire d'une famille, c'est toute l'histoire de ce petit village des Pouilles dans lequel elle vit qui nous racontée, et ce par l'intermédiaire d'une riche galerie de personnages, magistralement incarnés, soit dans leur lutte pour pouvoir vivre dignement après la guerre, alors qu'ils ont perdu le peu qu'ils avaient (de grands propriétaires terriens, qui possèdent toutes les terres et ne veulent pas les vendre, se comportent odieusement avec les paysans qui en sont en charge, dont le père de la famille, ce qui va entraîner diverses révoltes, particulièrement violentes), soit dans leur présence pure et simple pour créer une atmosphère propre à la mise en place du drame qui va se jouer. Dernier élément, tout aussi intéressant : je me méfiais un peu de la présentation que faisait brièvement la quatrième des deux soeurs, en pensant me retrouver face à des personnages très, peut-être même trop classiques ; ce n'est pas du tout le cas. Teresa, autant qu'Angelina, sont incarnées avec autant de réussite que les autres personnages, laissant passer sur elles un souffle de fraîcheur bienvenu.

J'ai trouvé que La liberté au pied des oliviers était un roman foisonnant, mêlant saga familiale et histoire collective avec beaucoup de brio, à la fois d'une beauté délicate dans sa forme, au même titre que Teresa, la narratrice de l'histoire, et d'une cruauté funeste dans son fond, cruauté causée par le poids implacable de la rumeur et de la destinée – j'avoue avoir été pleinement conquise par ce paradoxe -. Ce fut un réel plaisir pour moi de le découvrir, et je me fais déjà une joie de me procurer sous peu le premier roman traduit en français de Rosa Ventrella, Une famille comme il faut. Je remercie les éditions Les Escales et NetGalley de m'avoir permis cette découverte.
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Titre origina italien : La Malalegna". C'est le mal-parler, la médisance qui se diffuse de bouche en bouche, se répand de maison en maison.
Ce sont tous les commérages qui serpentent d'un seuil à l'autre et poursuivent les magnifiques protagonistes de ce roman.
"La honte,comme la médisance, était partout".
C'est un récit au féminin, de la grand-mère aux deux petites-filles, qui se déroule dans la région des Puglia, à Copertino dans les Terres d'Arneo.
Sud profond,âpre et parfumé, "le vent sentait le genêt, l'origan et la mauve sauvage ",mais terriblement pauvre pour les ouvriers agricoles qui s'escriment sur les terres des riches propriétaires .
La famille est riche de son amour. Mais c'est la guerre.
Le père enrôlé, la misère est assurée. La jeune mère, très belle, trop belle, sa beauté est une malédiction, devra tout faire pour nourrir ses fillettes.
Ce roman, enrichi par par les contes du grand-père, est aussi une tranche d'Histoire, des années 40 à 50.
C'est également la dénonciation de l'injustice des énormes inégalités sociales.
Un roman historiquement intéressant et une émouvante histoire familiale sous le poids des regards.
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