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EAN : 978B07MTM1RJP
Lizzie (07/02/2019)
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3.76/5   176 notes
Résumé :
Dans la ville de Bari, au sud de l’Italie, tout le monde connaît Maria sous le nom de « Malacarne » (mauvaise chair ), un surnom que lui a donné sa grand-mère en raison de sa peau foncée et de sa nature impulsive qui la distinguent des filles de son âge. En 1984, Maria a neuf ans et grandit dans une famille pauvre, entourée de sa mère douce mais effacée et de son père violent et autoritaire. C’est auprès de son ami Michele, lui aussi en retrait de la vie de son quar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 176 notes
A Bari y'a des pâtes… Il y a même des grands-mères qui fabriquent des orecchiettes fraîches dans la rue. Grand connaisseur, j'ai demandé s'ils n'avaient pas de cuisines dans les Pouilles ? Bide.
Il conto per favore, terminadas las vacaciones y la glandouilla et é necessario que rentro al boulot en Francia. Voilà le travail quand on part en vacances la valise pleine de romans et sans dictionnaire bilangue. Moi, ma (mauvaise) langue, je l'ai réservé aux glaces italiennes.
J'ai quand même fait l'effort entre deux portions de stracciatella (je veux adopter une bufflone) des auteurs du cru dont Rosa Ventrella, mais du bout des tongs, car j'avais peur de tomber sur la cousine éloignée d'une amie que j'avais trouvé, honte à moi, prodigieusement ennuyeuse.
Dans le Bari des années 80, la petite Maria grandit dans un quartier pauvre auprès d'un père pêcheur aussi loquace qu'un requin blanc, d'une mère dévote ancienne sirène prise dans les filets de la résignation, d'un premier frère modèle et d'un second qui l'est beaucoup moins. La petite Maria est surnommée « Malacarne », la mauvaise chair. C'est plus original que choupinette ou ma puce mais moins flatteur. Elle se lie d'amitié avec le fils du truand local et le roman raconte de façon très âpre sans capres cette enfance sans dorures qui collectionne plutôt les blessures.
La petite s'endurcit au fil des épreuves et tente de semer son destin en suivant des études brillantes. Un apprentissage à la dure comme les aime les écrivains.
Guère amateur du genre, j'ai été séduit par la finesse des dialogues et la profondeur des personnages qui compensent une histoire qui n'est pas d'une grande originalité même si le dénouement ne manque pas de panache. Roman sur l'amitié et le déchirement entre la volonté de s'affranchir de ce monde brutal et des racines qui ligotent l'âme. Déterminée contre le déterminisme mais loyauté du sang qui coule dans les rigoles des petites rues malfamées de son quartier et dans ses veines.
Rosa Ventrella décrit très bien les silences du père, les plaintes de la mère, les jeux de moins en moins innocents des enfants, les superstitions discounts et les rancoeurs qui se perpétuent de générations en générations au sein de ce quartier impitoyable.
Les exclus de la Dolce Vita.
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D'abord , il y a eu pour moi , cette sublime couverture en noir et blanc , assez énigmatique avec ces trois personnages dont le regard n'est pas dirigé dans la même direction .Qui sont cette si belle jeune femme et ces deux hommes ? Comme quoi une couverture peut avoir un impact , donner une première impression , pour ma part , tout au moins . Et puis la quatrième qui aiguise ma curiosité . le cadre , c'est Bari , dans les Pouilles , région d'Italie réputée " très pauvre et vieillissante " , région dans laquelle nous avions prévu d'aller voyager en septembre ....et puis la Covid .....Vous le voyez , une rencontre ou un rendez - vous manqué, ça tient souvent à bien peu . Et ce rendez- vous , s'il avait été manqué , et bien je l'aurais regretté . Commencée hier matin , cette lecture m'a tenu en haleine jusqu'au soir ....
Nous sommes dans un quartier pauvre , très pauvre de Bari , un quartier où tout le monde scrute vos faits et gestes , où le moindre élément de fierté se partage avec toutes et tous , où l'on compte les sous , le soir , où les enfants rapportent leur écot dés qu'ils sont en mesure de le faire , c'est à dire dès que l'on peut tourner le dos à l'école....Chez les De Santis , le père se comporte en despote , le mère est effacée , faible , soumise , aimante , certes , mais ...résignée . Trois enfants , Giuseppe , le " fils modèle " , Vincenzo , son opposé au destin tragique et Maria , la " Malacrane " celle dont nous allons suivre l'enfance et l'adolescence , un chemin initiatique bien compliqué quand votre famille transfère sur vous ses propres frustrations , vous délègue une mission qu'elle même n'a pas eu la force de remplir , s'élever socialement . Et si les 50 mètres séparant les quartiers de Bari s'avéraient infranchissables ? Et si la belle société ne souhaitait pas ouvrir ses portes ? Et si la société des pauvres refermait les siennes ? Maria va sans cesse errer entre deux mondes qui ne veulent pas ou plus d'elle ....Et si une " île " miraculeuse surgissait ?
J'avoue être passé par des tas d'émotions en lisant ce roman et c'est ce que je recherche à travers les mots , les phrases , une écriture très belle pour moi , même si le fait que ce soit une traduction nous incite à la prudence . Les personnages essentiels , peu nombreux , sont attachants ou détestables, bien " campés " et " jouent " juste . Un roman qui possède de nombreux atouts pour décrire cette vie pauvre dans les Pouilles en ....1980 !!! Oui , incroyable , 1980 ....hier , à la fin du XXème siécle ......La misére et ...l'espoir ?
Un sacré bon premier roman prometteur , j'ai hâte de retrouver cette auteure , moi , le vrai - faux voyageur pour Bari .....
Et parce que " comparaison n'est pas raison " , laissons vivre Rosa Ventrella et parlons , ailleurs , de Ferrante , deux femmes talentueuses dont l'objectif commun n'est pas " de se faire de l'ombre " , mais de nous donner de bien beaux moments de lecture .
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A Bari, 1985, dans les Pouilles, la petite Maria de Santis vit avec sa famille dans le quartier pauvre. le père, violent, la mère soumise, un frère ainé Giuseppe sérieux et raisonnable et le plus jeune Vincenzo, enfant terrible. La gamine a son caractère - sa grand mère l'a surnommée Malacarne, mauvaise graine - et a pour ami Michele Senzasagne, dont le père Nicola est le chef de la pègre locale. Grâce à l'école, la petite fille a bien compris que c'était grâce à l'étude qu'elle pourrait quitter le quartier et son milieu mais difficile de laisser un quartier dans lequel tant de passé et de liens se sont tissés.

Au travers de ses souvenirs, la narratrice évoque son enfance dans un quartier pauvre où solidarité et envie entre voisins étaient monnaie courante, la violence aussi avec quelques chefs locaux maintenant le quartier sous leur coupe mais c'est également l'instituteur sévère et exigeant qui la prend sous son aile et la pousse lui montrant l'intérêt d'étudier et lui donnant l'envie de devenir écrivaine, c'est aussi l'apprentissage des premières amours enfantines et adolescentes, des jalousies, des déceptions, des départs, vécus comme une trahison.
Une famille comme il faut est un roman d'apprentissage où l'on suit une petite fille jusqu'à son émancipation. Un contexte qui évoque l'amie prodigieuse mais, alors que le récit d'Elena Ferrante se concentre sur la rivalité entre les deux amies et l'hostilité d'une des deux héroïnes, le roman de Rosa Ventrella lui, aborde le point de vue d'une petite fille sur le monde qui l'entoure, avec beaucoup moins de tensions affectives.
Une famille comme il faut s'est révélé une bonne surprise, un roman d'apprentissage bien écrit.
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C'est l'histoire d'une famille pauvre, dans un quartier tout aussi pauvre de Bari. le père, pêcheur est violent, la mère effacée, alors qu'elle a été autrefois une belle femme.

Le fils aîné, Guiseppe trouve un équilibre en restant à distance, alors que Viccenzo, le deuxième fils, rebelle va mal tourner, frappé par son père qui désire le « redresser », comme il dit.

La fille la plus jeune, Maria, brillante à l'école, que l'on surnomme Malacarna (mauvaise graine) ; c'est sa grand-mère qui l'a affublée de ce surnom alors qu'elle n'avait que neuf ans et personne n'a rien dit ; son père était plus chanceux, on l'appelait « Tony Curtis », lui trouvant une vague ressemblance avec l'acteur !

L'instituteur est sans pitié avec ces gamins, surlignant leurs surnoms pendant la classe, se moquant d'eux, de leurs travers… Maria va se lier à Michele, moqué aussi par cet instituteur, devant tous ses camarades, et ce lien va leur permettre à tous les deux d'avancer.

Le thème abordé par l'auteur est : comment se sortir de la pauvreté, de sa condition d'origine, ou tout est-il déjà écrit d'avance, alors que les maffieux règnent sans partage ? et pour s'en sortir, faut-il partir, trahir ?

Rosa Ventrella n'est pas tendre avec ses personnages, les affublant de surnoms plutôt terribles, dès l'enfance. Elle ne l'est pas non plus quand elle raconte la violence et l'intolérance, notamment le comportement des autres vis-à-vis de Mezzafemmna » jeune travesti insulté, maltraité, pour le seul fait qu'il s'estime sexuellement différent.

Ce qui frappe, ce sont les secrets, les non-dits dans la famille, les surnoms terribles qui collent à la peau dès l'enfance, au point d'en oublier les noms de famille.

Enlisant ce roman, j'ai beaucoup pensé à Eléna Ferrante et « L'amie prodigieuse » : même contexte social, mafia, mais l'époque est différente Maria alias Malacarna est beaucoup plus de rebelle que Lenù, et c'est ce qui lui permet de s'opposer, de s'affirmer quand il le faut.

Finalement, je me suis laissée porter par l'écriture, bien plus tonique, et par la puissance des personnages de Rosa Ventrella.

Une belle découverte

#UneFamilleCommeIlFaut #NetGalleyFrance
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Bari vecchia, au début des années 80. La famille De Santis s'en sort comme elle peut. le père pêche, la mère coud et prie, les garçons font ce qu'ils peuvent à l'école quand ils y vont. Maria, la petite dernière , surnommée Malacarne semble plus douée.

C'est inévitable , si vous avez mis le nez dans l'ami prodigieuse, cette lecture vous y aura fait penser. Car les similitudes sont nombreuses: le sud de l'Italie, le quartier pauvre refermé sur lui même, la violence familiale ou de rue, les destins qui se lient ou se défont et l'école comme aiguilleuse de destinée .
Pourtant, ce livre se démarque quand même , déjà par son époque plus contemporaine. Si le quartier de Bari se rapproche de celui de Naples, Maria se distingue en étant un mix de Lina et d'Héléna : Sanguine, prête à se battre mais convaincue que son salut passe par l'école.
Ce genre de livres, qui vient après un gros succès, pourrait ne faire qu'illusion, comme une pale copie au gout de ressassé.
Pourtant, j'ai adoré. Sans doute , le manque de l'Italie mais aussi la qualité de l'histoire livrée et cette facilité que l'auteur a eu à me renvoyer à mes propres souvenirs ou à évoquer des actes, des sentiments que l'on a connus et qui reviennent avec plaisir
J'en ai retenu deux : L'amour tout d'abord et ce sentiment d'invincibilité qu'il, procure , au delà des sexes, ages, couleurs, csp :). Ce sentiment d'avoir le monde à portée de doigts qui déboulonne le rationnel et procure une sensation que je ne suis pas apte à décrire mais que l'auteur a bien exploitée.
Et puis, l'intimité de la famille, ces gestes d'amour que la pudeur peut interdire à certains , quitte à nourrir des regrets infinis.
N'hésitez pas , venez partager la vie de De Santis sous le soleil des Pouilles , une famille aux personnages moins binaires qu'à première vue , autour d'une belle histoire.
Je rajoute un petit mot car j'avais oublié ce qui m'a le plus ému en dépoussiérant des souvenirs; ce moment où tout bascule, où l'enfance se perd et s'échappe avec la candeur qui lui est inhérente pour laisser place à un autre être, celui qui va nous habiter pour le restant de nos jours . Lorsque les livres vous projettent dans ces moments clés, je les estime peut être plus que ce qu'ils valent vraiment, bien que tout cela soit très très relatif, mais j'ai tellement de gratitude que je suis généreux!
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
J’avais honte, ma robe deux tailles trop grande – parce que c’était ainsi que me les cousait maman, pour qu’elles durent plusieurs saisons – encore collée à mon corps, mes pieds claquant dans mes sabots mouillés. J’avais mal au ventre, la nausée et le vertige rendaient chaque pas difficile et me brouillaient la vue. J’entendais cent abeilles bourdonner dans ma tête.
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J'aimais beaucoup l'histoire. Parfois, je sentais mon cœur battre plus fort en entendant les péripéties des hommes héroïques qui avaient sacrifié leur vie au nom de la liberté. Ces principes étaient loin de la bassesse du quartier où je vivais. Chaque homme semblait fait pour accomplir des gestes importants. En comparaison, les batailles du quartier étaient misérables. Se tuer à la tâche pour survivre, payer un loyer pour une maison en ruines, un bout de cuisine délabrée, quatre chaises, deux lits pour quatre enfants, grinçants et qui puaient la pisse toute l'année parce que l'odeur avait imprégné les matelas, les riggiole, carrelage couleur de terre, la lumière qui entrait par les rares ouvertures de la maison.
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- C'est comme ça, Mari', si tu lances un caillou à la mer tu le vois pas. Mais tous ensemble, au fond, regarde comme ils sont beaux, regarde comme ils brillent. Nous aussi, Mari', on est comme les cailloux dans la mer. On brille que quand on est les uns avec les autres.
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À cette époque, je considérais que ce qui était moche dehors l'était aussi dedans, mais surtout je craignais que ce ne soit infecté, fétide, pestlentiel, que la laideur soit une maladie contagieuse, capable de contaminer même les chiens.
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Malgré nos uniformes bleu ciel, nos cheveux relevés et l'interdiction de nous maquiller, les mondes différents dont nous étions issues constituaient une marque indélébile sur nos peaux.
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Video de Rosa Ventrella (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosa Ventrella
"La liberté au pied des oliviers" est sorti début juin, un an après "Une famille comme il faut", le premier livre de l'autrice à être traduit en français (disponible au format poche chez Pocket). . Laissez-vous envoûter par la belle Rosa Ventrella, qui nous parle de son livre dans sa langue natale ; en l'écoutant, on est déjà un peu en train de voyager...
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