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Là-bas, très loin, au delà des étendues de glace et des envolées de blizzard, aux confins du monde blanc, au plus éloignée de la Sibérie, la Tchoukotka, sujet fédéral de la grande Russie, au bord de la mer de Béring. Autant dire que si loin de tout, il n'y a même plus de vodka dans les tentes.

Il va s'en dire aussi qu'il ne vaut mieux pas être frileux pour s'aventurer là-bas. -30°. Sauf si tu y est né. Et là, né pauvre, tu vis dans une tente jour et nuit, pratiquement nu, avec seulement quelques "peaux de phoque" comme habit primaire. Même les tenues vestimentaires tu les partages entre frères, chacun sort à son tour, si ce n'est que tu connais mal la fratrie, parce que de ton oeil observateur de l'autre côté de la banquise, tu ne les vois jamais ensemble. La pauvreté à l'extrême.

Ainsi, dans le vent et le blizzard du Grand Nord, tu te gèles le bout, qui devient tout bleu et riquiqui, alors n'y pense même pas. du coup, tu pars à la chasse, aux phoques l'hiver, aux canards l'été. Tu rencontres d'autres tribus, des éleveurs-nomades de rennes où tu peux échanger quelques peaux de rennes contre de la graisse de veau marin, tu mâchouilles du cuir de phoque pour faire passer la faim et tu tentes de survivre, là-bas dans le blizzard de Tchoukotka.

Et si tes doigts ne sont pas encore gelés, tu travailles de tes mains, les peaux, le cuir, il y a tant à faire, les vêtements, les bottes, les tentes... Et nourrir les chiens alors que tu n'as même pas de quoi donner décemment à manger à tes trois fils. La routine, quoi. Et donc à la pâle lueur d'une lampe à la graisse de phoque, tu ouvres ton premier bouquin de littérature tchouktche, fort intéressant sur le plan ethnographique et culturel, et découvre ainsi que quelque soit la latitude ou la température, le comportement humain est le même : pauvre tu deviens rejeté, et si riche tu deviens, méprisé tu es par les autres.
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Peaux de phoque” c'est le surnom donné en Alaska aux plus démunis, à ceux qui n'ont pas les moyens de dormir sous une peau de renne.

C'est l'histoire familiale de Tynenne (élevé comme un garçon par son père pour qu'elle puisse se débrouiller dans la vie), de son époux et de leurs trois garçons que nous raconte Valentina Veqet..

Ce qui frappe c'est l'extrême pauvreté dans laquelle grandissent les trois enfants, connaissant la faim et le froid et la pugnacité de leur mère qui n'a de cesse de se démener et de les rendre fort en les incitant à porter de lourdes pierres, courir ou sauter. C'est aussi le contraste entre l'immensité du Grand Nord et l'espace très réduit dans lequel ils vivent.

Le dépaysement n'est pas que dans le décor mais aussi dans le quotidien. Alors que les parents occidentaux se sont transformés en gentils organisateurs remplissant au maximum l'emploi du temps de leurs enfants où l'ennui n'a aucune place, ici la seule distraction est le tambour et le chant du père lorsqu'il rentre à la maison.

Les jours sont organisés autour de la chasse qui sert à se nourrir mais aussi à fabriquer des outils, à recouvrir le toit des tentes (côté récup et anti-gaspi, on peut dire qu'ils sont en avance sur leur temps !).

Au delà d'une routine qui ressemble à de leur survie, il est aussi question dans Peaux de phoque de l'éducation à donner aux enfants, de la place de la femme de cette société très traditionnelle, du regard porté sur la pauvreté.

On aime la description de cette vie quotidienne très loin de la nôtre et qui montre que la notion de confort est très relative.

C'est rude, atypique et formidablement écrit par Valentina Veqet, la première écrivaine d'origine tchouckche publiée (et tout aussi formidablement traduit par Charles Weinstein).
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avez-vous lu du tchouktche ?
Les tchouktches vivent près du détroit de Bering, de presque rien, dans une communion intense avec une nature pourtant tellement hostile...à priori.
Les gens du Nord non je ne vais pas vous faire du Enrico Macias, c'est tellement fort ce livre.
Un peu conte, un peu légende, c'est l'histoire des peaux de phoque, des gens si pauvres qu'ils doivent partager les mêmes vêtements , chacun leur tour (et par moins quarante). Et ça fait rire les voisins.
Trois garçons, un père handicapé et une mère courage. Beaucoup d'amour .
Hymne à la vie, à la nature, à la paix.
Un livre qui nous emmène si loin de notre ego-quotidien qu'on n'en revient pas totalement.Un vrai ravissement.
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Un très joli livre qui se passe là-haut, tout là-haut dans le nord de la Russie au bord de l'Océan Arctique et de la mer de Béring.
Une population y vit ou plutôt essaie d'y survivre tant les conditions de vie sont extrêmes : ce sont les Tchouktches descendants des tous premiers peuples amérindiens et qui continuent de vivre de façon ancestrale, allant à la chasse au phoque ou parfois au renne, se nourrissant de peu et n'ont d'autres ressources que ce que la nature terriblement hostile de ces contrées veut bien leur offrir.
L'auteure nous dépeint une vie bien difficile et exigeante dans laquelle aucun faux pas ne peut être admis et aucune décision ne doit être prise à la légère, toute erreur ne pouvant qu'entrainer la mort.
Et dans ce village, une famille est par suite du handicap du père vouée à la plus noire des misères, les trois fils vivant nus dans une tente dans laquelle il gèle la nuit et qui ne peuvent sortir que l'un après l'autre n'ayant qu'un seul vêtement à se partager, qui comble du malheur est en peau de phoque et non pas en peau de renne qui est bien plus chaude.
Mais si la communauté rejette la famille, eux n'auront de cesse de s'entrainer pour devenir des adultes forts.
Un livre court mais qui prouve qu'il n'est pas besoin parfois d'en dire plus pour que l'auteure qui est elle-même Tchouktche puisse faire passer son message, et ce livre me fait me poser encore une fois cette question : vivons-nous réellement tous sur la même planète, tant les conditions de vie et les préoccupations de ces populations semblent être à des milliards d'années-lumière des nôtres.
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Livre intéressant d'un point de vue culturel et anthropologique mais littérairement assez pauvre.
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Ce roman est un récit initiatique qui met en scène une famille tchouktche (Russie, détroit de Béring), surnommée les ‘'Peaux de phoque'' parce qu'ils sont très pauvres. La mère, Tynenne, fait tout ce qu'elle peut pour nourrir ses 3 fils et les réchauffés. Elle les entraine pour qu'ils deviennent forts dans ce territoire hostile. Territoire de glace, avec un peuple à la fois généreux et moqueur et dont la nature et la mer sont toutes puissantes. J'ai bien aimé l'histoire, comme tous les livres sur les peuples premiers, j'adore plonger dans leur quotidien, leurs croyances, … malheureusement dans ce livre j'ai trouvé qu'il manquait d'un petit quelque chose, je l'ai trouvé un peu plat mais pas déplaisant.
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C'est à l'occasion du dernier festival Vo-VF (à Gif-sur-Yvette) que j'ai, lors d'une rencontre avec Charles Weinstein et sa femme, elle-même tchouktche, entendu parler de ce livre, à la fois mince et magnifique, qu'il a traduit.
MERCI à ce passeur de nous faire découvrir le talent de Valentina VEQET, l'auteure qui narre le quotidien d'une famille très pauvre de son peuple. le récit nous place au coeur de la cellule familiale, dans la tente intérieure, auprès d'une mère qui se bat au quotidien pour la survie de ses enfants. C'est une vie tellement loin de la notre, tellement dure, qu'elle nous fascine.
Le titre se réfère aux vêtements peu protecteurs dont la famille est équipée, ne pouvant s'offrir des peaux de rennes ou d'ours.
Mais aucun misérabilisme, juste des efforts quotidiens de la mère pour grappiller quelque nourriture, du mari infirme qui part quémander dans les camps voisins, des enfants qui participent comme ils peuvent, soucieux en grandissant d'apporter leur aide.
La faim est omniprésente, ainsi que le froid ; la survie n'existe que par le sens de la communauté, que l'on ressentait déjà très fort dans le beau livre de pierre et d'os de Bérengère Cournut.
Je suis sortie de cette lecture pleine d'admiration pour la ténacité de ces personnes... et renvoyée à un peu plus d'humilité devant mes "problèmes"!!!!
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Valentina Veqet est une auteure tchouktche, un peuple habitant les rives du Détroit de Béring.
Dans son roman Peaux de phoques, elle raconte l'histoire d'une famille misérable, le père est handicapé, les enfants sont en bas âge mais la mère se bat de toutes ses forces pour nourrir et élever ses enfants dans un environnement hostile, des températures moyennes de -30°.
Malgré les peaux de phoques dont ils sont vêtus, signe de misère contrairement aux peaux de rennes, les enfants vont grandir et apprendre grâce à leur mère à devenir fort et remercier leurs parents.
Une figure de mère forte dans un beau roman initiatique.
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Quelques mots pour commencer sur l'auteur de ce petit récit : Valentina Veqet écrit en tchouktche, cette langue du peuple homonyme dont près de 15 000 représentants vivent encore à l'extrême-Orient de la Russie, aux environs du Kamtchatka et près des rivages arctiques.

Traduit par Charles Weinstein, Peaux de phoque met en scène une femme tchouktche et ses trois enfants. La temporalité du récit m'a surprise au début : on passe presque d'une génération à une autre en quelques pages, avant que l'histoire ne reprennent un rythme propre à celui de l'Arctique, calqué sur la chasse au veau marin et sur les humeurs du vent...Tynenne, son mari infirme et ses trois enfants en bas âge tentent de lutter contre le froid, la faim et le dénuement ; la dureté de leur vie tranche avec leur acceptation de leur sort, où la survie tient à si peu : quelques peaux pour se couvrir et aller chasser, la connaissance des trous d'eau où poser ses filets, et de la force pour tracter les prises une fois ces derniers relevés.

On y suit une difficile initiation à la vie du Grand Nord, faite de solidarité et de moqueries, de croyances et de respect pour la nature et pour la mer toute puissante. Une fois la chasse terminée, on s'immisce dans le quotidien dans le jaran'e, où l'isolement est parfois rompu par l'hospitalité accordée à un voyageur, et où les rassemblements entre nomades et sédentaires, ou du village même, sont toutes minutieusement ritualisées.

Loin de notre cacophonie de débats et de sujets complexes, Veqet nous entrouvre la porte d'un univers où les problèmes sont plus concrets, plus dangereux ; les personnages, loin de tomber dans une naïveté béate face à la nature, affichent au contraire une grande humilité faite de travail quotidien.

Une jolie histoire, dont on ressort le nez rougi par le froid !
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Ce livre ne se lit pas pour son style, très basique, pas pour son histoire, somme toute assez simple, mais pour la découverte du mode de vie de ces peuplades du nord est de la Russie. Et on se plait à découvrir cette vie si différente au travers des efforts surhumains de cette famille pour survivre.
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