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EAN : SIE181799_730
Albin Michel (01/02/1961)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Le chalutier Vulcain, capitaine Jean Villemeur, a mis le cap sur l'Islande pour la campagne de pêche à la morue avec un aide-radio de plus, le fils du capitaine.
Son embarquement ressemble à un coup de tête dont ni son père ni sa mère, Hélène, ne discernent la raison...
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans un style très avant-guerre fait de phrases sobres qui prennent le temps de se dérouler, Roger Vercel conte une histoire simple, où les descriptions du métier de pêcher la morue au chalut sont plus importantes que l'histoire elle-même. Vercel décrit la dureté du métier en le dépouillant de l'héroïsme dont on le pare souvent. Il ne reste que les engelures, le roulis et les gestes du trait et de l'éventrement du poisson. Il dépeint aussi par petites touches ce qui relie les hommes à leurs familles restées à terre, et l'impossible équilibre de vies plus souvent en mer qu'à terre.
Si avec Jean Villemeur, Vercel n'égale pas les meilleurs livres d'Henri Queffélec, cela demeure un bon livre pour les inconditionnels du genre et une vision bien plus sombre et dépouillée que les récits plus exaltés auxquels Jean Recher et d'autres nous ont habitués.
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Seul maître à bord après Dieu, Jean Villemeur, capitaine très respecté du Vulcain, robuste chalutier au long cours, emmène son épouse Hélène et son fils Jean jusqu'à Boulogne, port de départ de sa nouvelle campagne de pêche prévue pour durer quatre longs mois. Sa femme doit y retourner à terre. Il espère que son fils en fera autant, car il ne souhaite pas qu'il prenne sa suite dans ce métier de marin pêcheur ingrat et difficile. Mais le jeune s'obstine et impose sa présence à bord. L'ennui c'est que le métier ne rentre pas. Il souffre atrocement du mal de mer et n'arrive pas à trouver le moindre intérêt pour la pêche au chalut. Arrivés en vue de l'Islande, il leur faut y faire escale pour permettre à un matelot de se faire soigner les dents. Villemeur voudrait en profiter pour y laisser son fils qui pourrait ainsi rentrer en France au plus vite. Mais celui-ci refuse à nouveau…
« Jean Villemeur » est un roman maritime datant de 1950. Malgré l'outrage des ans et un style précis mais un peu ampoulé, il reste intéressant à lire même aujourd'hui, à la fois à titre de document sur les conditions de vie des marins-pêcheurs de l'autre siècle mais aussi pour l'histoire finement contée qui se développe en huis-clos, à bord du Vulcain. L'intrigue a quelque chose d'un antique drame qui s'établit graduellement, par petites touches, pour exploser dans les dernières pages de façon aussi logique que tristement humaine. le héros, Jean Villemeur, est une sorte d'archétype de capitaine solitaire, fier, dur à la peine, peu causant, mais admiré de son équipage. L'obstination du fils qui est loin d'avoir la carrure et la fermeté de son père, ne s'explique elle aussi qu'en toute fin. Un ouvrage sur la mer, intéressant et émouvant, à classer avec ceux de Conrad, Melville ou Quéffelec.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Eh bien, tu le croiras ou tu ne le croiras pas, et tu ne le croiras pas, parce que tu as comme tout le monde la tête bourrée de clichés, pour un marin qui a la mer dans la peau, qui donnerait toutes les femmes et la sienne pour son bateau, il y en a quatre-vingt-dix-neuf qui font le métier à regret et parce qu’ils ne sont pas bons à autre chose !... Pourquoi reste-t-on sur un bateau ? Dans neuf cas sur dix, parce qu’il n’y a pas de place pour vous à terre, j’entends une place où vous pouvez vous tenir. Ça, on ne le crie pas sur les toits, mais c’est la vérité tout de même !... Alors, tu crois que c’est une vie pendant trente, quarante ans parfois, tous les jours, tous les jours, de traîner le chalut en long et en travers, de regarder vider du poisson tous les jours ; et tout le jour ; jour et nuit ; hein ; tu crois que c’est une vie ?... De quoi as-tu profité, quand tu as fait ça, comme moi, neuf ou dix mois de l’année ? (…) Pour toi, c’est comme si la guerre durait toute la vie, avec des permissions… Alors ? Quand on est jeune, on est insouciant, (…). Mais quand on est vieux, ça change ! (p. 118-119, Chapitre 5).
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Pour un marin qui a la mer dans la peau, qui dépérit à terre, qui compte les jours avant la partance, qui donnerait toutes les femmes et la sienne pour son bateau, il y en a quatre-vingt-dix-neuf qui font le métier à regret et parce qu’ils ne sont pas bons à autre chose !… Pourquoi reste-t-on sur un bateau ? Dans neuf cas sur dix, parce qu’il n’y a pas de place pour vous à terre, j’entends une place où vous pouvez vous tenir. Ça, on ne le crie pas sur les toits, mais c’est la vérité tout de même !… Alors tu crois que c’est une vie pendant trente, quarante ans parfois, tous les jours, tous les jours, de traîner le chalut en long et en travers, de regarder vider du poisson tout le jour, jour et nuit, hein, tu crois que c’est une vie ?
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