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Une magnifique foire aux livres dans un des plus beaux villages de France... Robila m'offre le silence de la mer de Vercors, que je n'ai encore jamais lu...
J'ai de la chance : "ce livre est devant moi". Je comprends maintenant pourquoi.
Ce petit texte, intense, plonge le lecteur dans le désarroi. Ici, en effet, ce ne sont pas les mots mais c'est le silence qui parle. Tout se joue dans un non-dit, dans un ce qui ne peut pas se dire... Les désirs et des pensées se heurtent à l'implacable réalité de la guerre.
Trois personnages. Un même lieu. Un même lieu pour trois personnages dont le regard de chacun peut être une inquiétude, une sérénité, et aussi, une confidence...
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Vercors est le nom de guerre (de résistance) de Jean Bruller , qui a écrit cet ensemble de nouvelles entre 1941 et 1945.
Ce sont huit textes relatifs à la guerre, bien sûr, mais surtout aux sentiments, aux comportements pendant ce genre période pour le moins trouble.
Il n'est pas question ici de raconter ou résumer ces nouvelles. Il faut les découvrir.
Vercors rend en quelque sorte un hommage à l'honneur, quelle que soit sa forme ou sa patrie.
Ce livre est devenu un classique mais je ne crois pas qu'il soit encore beaucoup étudié aujourd'hui.
Ce sont pourtant des nouvelles qui pourraient être la base d'une transmission aux jeunes générations de ce que sont ces périodes de guerre. Partant d'exemples précis, on pourrait généraliser la situaton pour expliquer ce que ressentaient les différentes parties à l'époque.
Tout cela est de plus, extrêmement bien écrit. J'avais lu ce texte il y a bien trente ans et cette relecture m'a fait du bien.
C'est un incontournable assez facile. Conseillez-le à tous.
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« Vercors » n'est autre que le nom de résistant et le pseudonyme de Jean Bruller, illustrateur. Il fonde en 1941, une maison d'édition clandestine avec Pierre de Lescure. Une petite maison d'édition qui deviendra grande : il s'agit rien moins que « Les Editions de Minuit »…
Les Editions de Minuit, qui publient en 1942, un premier texte de Jean Bruller/Vercors : « le silence de la mer ».

Nous sommes au bord de la mer en 1941, au début de l'occupation. Dans la maison d'un village comme il y en eut tant dans la France occupée vivent un vieil homme et sa nièce. La maison est réquisitionnée : un officier allemand, Werner von Ebrennac, occupera une chambre au grand dam des habitants du lieu.
Le vieil homme et sa nièce s'enferment alors dans un mutisme forcené, malgré les tentatives de l'officier ; un officier élégant tant dans la forme que dans le fond : il est cultivé, francophone et francophile…et plaide en faveur du retour de l'Allemagne à ses vraies valeurs ; celles de la culture...

Dans le « Chanteur du silence » , Julos Beaucarne évoque « le va-et-vient du silence dans le spectre duquel se cachent toutes les musiques »… il y a fort à penser qu'ici le silence du vieil homme et de sa nièce contient toutes les formes de réprobation et de résistance face à l'occupant. Au même titre que le blanc n'est autre qu'un mélange invisible de toutes les couleurs visibles, ce silence pourrait bien être, ici, le fruit du mélange inaudible de tous les cris de révolte …

Bref, un petit opuscule à lire et à relire quand on est convaincu que la culture partagée reste et restera le ciment de l'entente entre les peuples.
Quelques adjectifs ; un texte : court, très court, élégant, émouvant, poignant…
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Plus que tout autre livre, le Silence de la Mer m'a amenée au coeur de la deuxième guerre mondiale et de la Résistance... d'où une lecture oppressante, et même désagréable, désagréable non pas par le style ou la qualité mais par tout ce que cette écriture ressasse et agite d'indignation et de violence.
A ma grande surprise, le Silence de la Mer n'est qu'une nouvelle parmi quelques autres ici; j'en imaginais la lecture facile et rapide mais ce recueil, finalement, m' a paru indigeste et je suis heureuse de l'avoir - rapidement- fini.
Non pas que les thèmes soient soporifiques, au contraire. Un Allemand sensible, musicien, s'impose -malgré lui - dans la maison de deux Français, comprend leur silence tout en croyant au bien de cette guerre. Un enfant est confronté à la déportation de ses parents sans vraiment rien y comprendre. Un homme ne supporte plus les tortures et les massacres commis sur ses contemporains...
Les thèmes sont âpres et l'écriture tellement ancrée dans le présent de cette guerre qu'on y plonge tête la première... le choc est dur, l'expérience est rude.
Le Silence de la Mer est le premier roman - et le plus grand succès - des Editions de Minuit, créées dans la clandestinité pendant l'Occupation. Vercors, nom de résistant de Jean Bruller, a écrit ces nouvelles dans les années 40, à vif. On se demande ce qu'il a pu ressentir et vivre pendant les cinquante années restantes de sa vie après guerre, comme tant d'autres...
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Pour convaincre, persuader, faut-il discuter, argumenter, dialoguer, démontrer ou au contraire rester coi, muet, stoïque ?
Dans sa posface, l'argumentation de Jean Bruller, alias Vercors, développe longuement le pour et le contre. Finalement , ses personnages auront choisi de se taire pour ne pas communiquer avec l'ennemi aussi sympathique et avenant soit-il. Mais finalement von Ebrennac sera déstabilisé, voir anéanti par son propre clan, son ami l'égal de son frère après une discussion houleuse et sans rémission.
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"Le silence de la mer" est un court récit faisant partie d'un recueil de nouvelles. Toutes abordent différents aspects des comportements humains durant l'Occupation : courage et lâcheté, noblesse et bassesse d'âme, résignation, mais surtout bcp de remords, de questionnements et de cas de conscience. Pas de jugement, pas de manichéisme mais bcp de dignité dans les évocations de l'auteur.
J'ai été frappée par la force du "silence de la mer", une force empreinte de pudeur, de révolte intérieure. Une force exprimée avec sobriété.
J'ai été sensible aux autres nouvelles qui abordent bien des aspects de cette période et des destins tragiques liés à des décisions déchirantes ou malheureuses.
Un livre fort et marquant.
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LE SILENCE DE LA MER
VERCORS 1942
Vercors, de son vrai nom Jean Bruller, est avant-guerre un dessinateur, graveur et illustrateur très réputé. Son premier texte le Silence de la mer est publié en 1942 sous le manteau, dans la clandestinité. C'est à cette occasion que sont créées les éditions de minuit. Démobilisé à l'été 1940, il se réfugie dans sa maison De Villiers sur Morin; en 1941 Bruller devient Vercors et grâce à Pierre de Lescure entre en contact avec l'Intelligence Service. Leur groupe est assez rapidement anéanti .C'est alors qu'il se tourne vers l'écriture. Les éditions de minuit permettront la publication de textes littéraires dans un esprit de résistance civile permettant à de nombreux écrivains restés sur le sol français de continuer à écrire dans la dignité. Paul Eluard, entre autres, joua un rôle important dans la direction littéraire des éditions de minuit.
Cette nouvelle, symbole d'une résistance à l'occupation allemande, prône un Pacte du silence. Traduite dans plus de 7O langues, adaptée de très nombreuses fois au cinéma, elle est un condensé de tout ce que Vercors souhaitait.
Pas de fatalité, chacun doit rester digne, ce pacifiste convaincu, homme de gauche, a dès le départ été convaincu de la nécessité absolue de s'opposer à Hitler et à sa vision d'un monde nouveau !
Werner von Ebrennac, officier de l'armée allemande, est logé dans une maison bourgeoise. Y vivent l'oncle et sa nièce. Quand l'officier arrive et se présente à eux, c'est un silence absolu qui l'accueille. Au lieu de s'énerver et de s'insurger sa réaction est à l'inverse pleine de respect voir d'admiration .Chaque soir il va venir se réchauffer auprès de leur cheminée et monologuer. Il parle de lui, de la musique qu'il veut composer, de son amour de la France qui grandit chaque jour. Sa première permission lui permet enfin de monter sur Paris. Plein de rêves, il s'y rend le coeur joyeux et en revient meurtri désabusé,, je dirais même désespéré.
Un texte court mais d'une telle force que vous en restez sonné. Cette nouvelle fait partie des 200 plus grands textes du XXème siècle.

LA MARCHE A L'ÉTOILE.
25 décembre 1943 12ème volume des éditions de minuit

Dans cette nouvelle, 2 parties : la première raconte comment, poussé par son amour inconditionnel de la France, Thomas Muritz a quitté sa Moldavie natale pour venir à Paris voir enfin le pont des Arts. A travers cette aventure c'est à son père Louis Bruller que Vercors rend un vibrant hommage ; la seconde est une dénonciation sans équivoque de l'antisémitisme et de la responsabilité du régime de Vichy dans l'application des décisions de l'occupant.
Presque deux années séparent la publication de ces deux nouvelles et la seconde est beaucoup plus dénonciatrice dans le ton, dans la forme et surtout dans le fond. Fidèle à lui-même Vercors refuse de mentir à ceux qui le lisent et en dévoilant clairement le rôle actif de la gendarmerie française dans l'exécution de nombreux juifs il pointe du doigt la politique du Maréchal Pétain et de ses sbires mettant ainsi en évidence sa responsabilité pleine et entière.


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Écrit en pleine guerre en 1941, par Vercors, nom de résistance et de plume de Jean Bruller, le Silence de la Mer est un huis clos entre 3 personnages, un homme et sa nièce habitant une ferme réquisitionnée et un jeune officier allemand, Werner von Ebrennac, qui vit dans l'une des pièces de la maison.
Ce dernier est bien loin du cliché de l'envahisseur, il est humain, tolérant, lettré et cultivé. Un homme avec lequel on aurait plaisir à parler, un homme qu'on aimerait avoir comme proche, un homme sensible tolérant, pas du tout le nazi dominateur, un homme peu différent de la jeune femme et de son oncle, peu différent de chacun de nous

Oui, mais il est allemand….et occupant.
Alors l'homme et sa nièce ne peuvent qu'opposer un silence impassible (presque) en résistance à sa présence. Un silence qui amènera l'officier à les quitter.
Une petite histoire sur l'amitié, au sein de la grande l'Histoire.
Dans le même ouvrage : d'autres nouvelles « La marche à l'étoile » ou « L'imprimerie de Verdun » moins connues mais aussi agréables et toutes écrites pendant la guerre ou quelques mois après
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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" Je ne puis sans souffrir offenser un homme, fût-il mon ennemi. "
À elle seule cette phrase de l'auteur souligne le sens de ce récit, à la fois sobre et puissant, écrit par Vercors au cours de l'été 41 tandis que la deuxième guerre faisait rage. Ce petit volume d'une centaine de pages à peine n'en est pas moins le condensé d'une bataille poignante de tristesse : la bataille du silence ; la résistance passive, âpre et douloureuse, des pacifiques dans l'affirmation de leur dignité.
Pour faire vivre cette lutte intimiste, Vercors campent trois personnages aussi fouillés que réalistes :
L'oncle, le narrateur témoin du drame.
La nièce pure, entière et par trop consciente de son devoir patriotique, elle ressemble à une héroïne tout droit sortie d'un drame shakespearien.
Enfin, le bel officier allemand, antinazi comme l'étaient bon nombre d'officiers de la Wehrmacht, musicien courtois et sensible, homme d'honneur.
Pétri de culture française, Werner von Ebrennac ne se conduit pas comme une brute. Par bien des aspects, cet homme cultivé se montre au contraire digne de respect et c'est bien là le malheur pour l'oncle et la nièce contraints d'accueillir l'ennemi sous leur toit. (Les deux protagonistes que sont l'oncle et la nièce ne sont évidemment pas sans suggérer la France occupée, cette France qui pour Vercors s'était montrée indigne en signant l'armistice du 22 juin 1940.)
Et oui, les longs monologues du bel officier vont finir par semer le trouble dans l'esprit et le coeur de la belle résistante. Son vieil oncle, superbement incarné à la télévision par Michel Galabru cela dit en passant, lui non plus, ne résistera pas au raffinement discret de son "invité". La scène est plantée. le silence occupe tout l'espace mais quel silence ! Les regards se frôlent, se croisent, s'apprivoisent, les gestes s'émeuvent, les attitudes de chacun en disent infiniment plus long que tous les discours…
Et là, sous le calme de la mer, la force des émotions se déchaîne !



Lien : http://bleuette-diot.over-bl..
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Je poursuis le mois de la nouvelle avec ce recueil devenu un classique, mais que je n'avais jamais lu. L'auteur en est Jean Bruller, sous le pseudonyme de Vercors, qui écrivit son premier texte en 1942, en réaction à la présence des Allemands. Imprimé clandestinement, il a été la première publication des éditions de Minuit.
Le silence de la mer raconte l'installation d'un officier allemand dans une maison habitée par un oncle et sa nièce, et le silence qu'ils lui opposent.

Si les autres nouvelles ont toutes pour cadre la France occupée, l'une d'elles, La marche à l'étoile, plonge ses racines plus loin, en Bohême, où Thomas Muritz, né à la fin du XIXème siècle, tombe amoureux de la culture française, et finit par réussir au terme d'une longue marche, à rejoindre son pays rêvé.
C'est peut-être la nouvelle que j'ai préférée, mais toutes sont très percutantes et exaltent les sentiments patriotiques et l'esprit de résistance. On ne peut qu'y trouver des échos à la situation actuelle en Ukraine. Ce que l'auteur montre de la Résistance n'est pas uniquement l'aspect intellectuel et la puissance des écrits, mais ce thème revient plusieurs fois. L'ensemble se révèle passionnant, même s'il est assez pesant, et c'est difficile pour le moral d'enchaîner les textes les uns à la suite des autres. Ce petit livre est à conseiller à tous, et très certainement à des lecteurs plus jeunes pour qui cette période historique commence à être un peu abstraite.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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