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Agent Evangelos tome 1 sur 2
EAN : 9791036001253
224 pages
L’Atalante (06/10/2022)
3.33/5   23 notes
Résumé :
Un roman « noir » qui nous embarque en Grèce, pays en proie à une crise économique sans précédent et où sévissent la corruption et le trafic d’êtres humains. Le Mur grec, c’est l’histoire trouble de la construction d’une frontière de barbelés sur les bords de l’Evros, le fleuve marquant la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie. Ce roman est le fruit de deux ans d’investigations en Thrace orientale et à Athènes. La narration littéraire rend ici compte d’un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Athènes, 2010. La crise de la dette publique grecque de 2008 a mis le pays à genoux et les manifestations anti-austérité font vaciller le pouvoir. de plus l'Europe (Allemagne et France en tête) qualifie la frontière gréco-turque de passoire pour les migrants et somme les autorités de remédier à cette situation.
C'est dans ce contexte très explosif que survient l'affaire de la tête coupée découverte près d'un bordel dans une zone militaire cogérée par la Frontex, une agence européenne. C'est Evangelos, un vieux policier proche de la retraite, qui est chargé de cette enquête politiquement risquée.
Ses investigations l'emmènent vers une sordide exploitation des êtres humains orchestrée par des militaires peu scrupuleux.
Evangelos est un concentré d'humanisme et de probité intellectuelle forgée sur son expérience policière mais aussi sur son passé personnel et l'histoire de son peuple, particulièrement les périodes les plus terribles du 20° siècle (guerre gréco-turque de 1919, dictature des colonels 1967).
Ce roman est également très intéressant pour comprendre la crise grecque et ses conséquences sur le peuple.
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Troisième roman de l'auteur suisse que j'ai lu. Pas le meilleur selon moi.Manque de rythme , trop de circonvolutions politico-économiques qui s'écartent du sujet. Certes on ne peut passer sous silence la situation de la Grèce en 2008, entièrement dépendante de ses créanciers européens pour la sortir du marasme.
Le sujet est ici l'arrivée des migrants qui utilisent la Grèce comme zone d'entrée dans l'Espace Schengen depuis la Turquie. le pays considéré comme une passoire par l'Allemagne et la France , la Grèce a décidé de construire un mur.
Mais en Grèce rien n'est simple : entre la corruption des autorités régionales et le lobbying assidu de certaines entreprises, les choses traînent en longueur. D'autant que sur le futur tracé du mur, à proximité d'un bordel , est découverte une tête.
L'enquête échoue sur le bureau de l'agent Evangelos, des services secrets grecs. Evangelos est un agent expérimenté qui en a vu d'autres et a bien l'intention de découvrir la vérité malgré les pressions qu'il subit de part et d'autres alors même que le rôle de Frontex est plutôt flou dans cette affaire..

S'il n'y avait pas ses tours et ses détours , j'aurai sans doute plus adhéré à cette histoire. J'ai eu effectivement beaucoup de mal à être totalement captivé par le récit qui manque cruellement de concision et de tempo.
Reste le personnage central , l'agent Evangelos, qui démontre une certaine habileté à dénouer les affaires les plus complexes, tentant de retrouver chaque témoin ayant gravité ce jour-là autour du bordel. Prostituée, homme d'affaires, militaire, agent de Frontex, chacun détient en effet une part de la vérité. L'auteur nous montre ainsi comment un triste fait divers peut rapidement glisser vers un scandale d'état quand des enjeux supérieurs sont en jeu.
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Merci à Babelio et aux éditions Fusion pour ce roman le mur Grec.

J'aimerais ne dire que des choses positives sur ce roman car c'est une chance de recevoir des livres. Malheureusement j'en suis incapable car je n'ai pas aimé ce roman. Je vais essayer de résumer pourquoi.

Je vais commencer par ce que j'ai aimé. le style de l'auteur est recherché, clair. Il y a de belles descriptions d'une Grèce peu touristique. J'ai aimé le marque page.

Ce qui m'a le plus gêné dans ce livre est que l'auteur semble hésiter entre écrire un reportage humanitaire voire révéler un scandale à la façon Panama Papers et finalement n'ayant pas suffisamment d'éléments pour dénoncer des pratiques de grand banditisme, il choisit la forme polar. Ou alors il estime que cela sera plus vendeur.

Et de cette hésitation résulte ce roman... On n'y croit pas beaucoup. On sait tous qu'il y a de la corruption dans les pays méditerranéens (enfin plus que dans les pays nordiques). On sait que quand l'Europe finance, les prix sont beaucoup gonflés. Mais les chiffres annoncés dans le roman sont vraiment ridicules et peu crédibles. Il manque des zéros..

De la même façon que l'auteur semble hésiter sur ce qu'il souhaite / veut écrire (polar / reportage ou roman), il multiplie les personnages et leurs histoires. Si c'est un polar alors cela n'a pas beaucoup de sens car on finit par si perdre, si c'est un roman alors il eut fallu creuser d'avantage.

Peut être n'étais je pas dans le bon état d'esprit? Ce roman peut plaire à des lecteurs / lectrices qui aiment un mélange de belle écriture et d'enquête sociologique.




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Service de presse

"Cherchons la vérité, à défaut de faire régner la moindre justice."

Il y a tout d'abord eu le travail de journaliste sur le terrain, puis l'intervention du romancier pour prendre le relais et tracer les aventures d'Agent Evangelos, un policier évoluant dans la Grèce des années 2010, ravagée par la crise économique dont Nicolas Verdan restitue le climat déliquescent avec le Mur Grec, un roman paru en 2015 aux éditions Bernard Campiche avant de connaître une seconde vie avec une réédition pour la collection Fusion chez l'Atalante en lui offrant ainsi davantage de visibilité par le biais d'une diffusion sur l'ensemble des pays francophones. Une belle initiative que l'on doit à l'intervention d'Emeric Cloche et de Caroline Benedetti décidant de partager leur découverte d'un roman policier hors du commun, puisque l'enquête n'est qu'un prétexte pour explorer les aléas d'un pays européen qui doit gérer les flux migratoires en tenant compte des injonctions des autres pays de la communauté et plus particulièrement de l'Allemagne qui compte dicter ses conditions notamment dans le registre de l'élaboration d'une muraille de barbelés au bord de la rivière Evros dessinant la frontière avec la Turquie.

Agent Evangelos passerait davantage de temps au Batman pour écluser quelques verres en attendant la naissance de sa petite fille. Mais le vieux policier proche de la retraite doit rempiler pour le compte du service des renseignements qui lui confie une affaire délicate. A la frontière avec la Turquie, du côté de l'Evros, la police locale a découvert une tête sans corps ce qui n'a rien de banal. Certes les corps de migrants ce n'est malheureusement pas ce qui manque sur cette zone militarisée. Mais il n'a jamais été question de mutilations. L'enquête est d'autant plus sensible qu'elle se situe à l'endroit même où la Grèce doit construire un mur de barbelés pour contenir le flux migratoire, ceci en comptant sur le financement de Bruxelles. Pour couronner le tout, la tête a été retrouvée à proximité de l'Eros, un bordel fréquenté par les garde-frontières de l'agence Frontex.

On avait évoqué le talent de Nicolas Verdan avec La Coach, son dernier roman noir récompensé en 2018 par le Prix du polar romand qui saluait un récit social dénonçant les dérives de grandes entreprises helvétiques. C'est dans le même registre qu'il faut aborder le Mur GrecNicolas Verdan, ce vaudois aux origines grecs, s'emploie à mettre en lumière les affres d'une Grèce à l'économie exsangue qui doit composer avec ses partenaires européens. L'auteur évoque ainsi en toile de fond, les manifestations quotidiennes se déroulant dans les rues d'Athènes ainsi que le parcours tragique d'une prostituée russe officiant dans les hôtels de la capitale avant d'échouer dans un bordel glauque de la province grec que le personnel de l'agence Frontex fréquente de manière assidue. On assiste également à la fuite éperdue de Nikaulos Strom, cet entrepreneur audacieux qui comptait décrocher un contrat pour mettre en place ce mur de barbelés censé contenir l'afflux de migrants. Un ensemble de personnages très réalistes qui gravitent autour d'Agent Evangelos qui a pour mission d'enquêter sur cette tête sans corps en évitant le scandale ce qui équivaut à étouffer l'affaire en mettant en exergue la corruption de ces édiles politiques. Avec une écriture vertigineuse parfois poétique, parsemée d'envolées elliptiques saisissantes, Nicolas Verdan dresse ainsi un portrait sans concession mais extrêmement réaliste d'une Grèce en proie aux contradictions politiques entre ses propres aspirations et celles d'une communauté européenne qui compte dicter sa loi à coups de financements hasardeux, ceci à l'image d'une agence Frontex décriée et d'ailleurs remise en question lors des votations suisses de mai 2022. Mais au-delà de ces thèmes dramatiques, en suivant les pérégrinations d'Agent Evangelos, Nicolas Verdan décline avec beaucoup de douceur, le charme d'un pays où il fait bon vivre en dépit de tout.


Nicolas Verdan : le Mur Grec. Editions L'Atalante, collection Fusion 2022.


A lire en écoutant : La Frontière de Bernard Lavilliers. Album : Voleur de Feu. Barclay 1986.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Le mur grec de Nicolas Verdan est beaucoup plus qu'un polar noir réussi se situant à la frontière de l'Union Européenne et de la Turquie. Cette région De Grèce est éloignée de la capitale de plus de mille kilomètres.

Entre trafics d'êtres humains, esclavages et courses aux subventions, le journaliste écrivain suisse décrit la réalité de l'émigration que nos société refusent de voir.

Agent Evangelos, employé à la direction du renseignement spécialisé dans la lutte antiterroriste et du crime organisé, est à trois ans de sa retraite. Habitué à appliquer les ordres sans se poser de questions, sans zèle mais avec conscience professionnelle, la découverte d'une tête va bouleverser ses certitudes.

En Thrace à mille kilomètres d'Athènes dans le village d'Orestiada, cette affaire se présente comme un règlement de compte entre migrants. Car, le village se situe à la frontière avec la Turquie.

Au même moment, un mur de barbelés sur 12, 5 kilomètres devrait se construire pour démontrer que les frontières de l'U. E ne sont plus une passoire. Seulement, la Grèce, endettée et ses habitants dans une situation économique inquiétante, souhaite que la communauté européenne prenne à sa charge cette dépense importante. Seulement, l'Allemagne se fait prier.

Évidemment, cette frontière est aussi le lieu de tous les trafics, et surtout celles des femmes. Aidé du Lieutenant Anastasis, flic du coin, Evangelos va enquêter pour trouver « la vérité à défaut de la justice » car toutes leurs hiérarchies les encouragent à trouver d'autres « réalités ».

Nicolas Verdan confronte son enquêteur aux souvenirs de ses anciennes affaires, signes d'une longue vie de travail, aux impératifs d'un service habitué à couvrir les secrets. de plus, Andromède, sa fille, avec son accouchement, vont lui permettre de comprendre ce qui est important dans sa vie.

La fiction sert à Nicolas Verdan à pointer les éléments de la réalité du traitement des migrants qui font partie de nos préoccupations politiques actuelles mais que nos sociétés modernes ont de plus en plus de mal à envisager avec humanité et respect. La documentation est sérieuse et argumentée.

Reste que le mur grec a toutes les caractéristiques d'un polar classique : enquête, suspens et méandres psychologiques de son limier.

A partir d'un fait divers, Nicolas Verdan construit un bon polar autour de recherches sérieuses qui aident à comprendre les enjeux des frontières de l'Union Européenne, sur fond De Grèce acculée qui vit des subventions reçues. Moment de lecture agréable et édifiant !
Remerciements

à @Latalante et @Babelio et sa masse critique pour #Lemurgrec de @verdannicolas
Lien : https://vagabondageautourdes..
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critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
06 novembre 2023
Nicolas Verdan revient avec la suite des aventures de l'agent Evangelos, désormais retraité, dans un roman noir foisonnant.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Des écoliers passent sur le trottoir, la scène ne peut leur échapper, mais à force de croiser la misère, tous les matins sur le chemin du collège, le mot compassion disparaît de leur vocabulaire, pour laisser place à celui de malaise, cette forme d'impuissance qui leur fait baisser les yeux, eux-même réfugiés, mais dans leur propre angoisse.
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A qui pensait-il, devant sa fenêtre ? "Que le budget de la Défense n'a pas été coupé d'un centime, qu'une torpille sous-marine se dit toujours torpille sous-marine, mais que le découpage territorial d'Athènes a été passé au crible des petites économies, de celles qui voudraient obliger à changer jusqu'à sa manière de penser la ville où il est né. Unité territoriale, tu parles ! " Evangelos peine à comprendre ces mesures d'économie qu'il juge inutiles. La fusion des municipalités d'Athènes ne raportera pas un sou à l'Etat. Une division par deux ou trois du budget de l'armée, en revanche, aurait permis de réduire significativement la dette
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Les bouzoukia sont fermés et ce petit monde ne chante et ne danse plus que sur invitation, demain concert en plein air, gratuit pour le bon peuple, la fête obligée dans l'amphithéâtre privé de quelque armateur qui achète ainsi son droit de décoller, cinq fois par jour avec son hélico, il décolle et atterrit, il décolle sur un caillou pelé des Cyclades, c'est là qu'il a posé sa villa. Tous au port ce soir, le riche régale ! Un type bien, rien à dire, il donne mille euros aux baptêmes, c'est lui qui a payé les nouvelles fenêtres de l'école du village et le poisson, hier soir à la taverne, c'est lui aussi. Le yacht du bienfaiteur mouille dans les eaux noires de la petite crique. Il bat pavillon australien. Patriote !
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La grande enseigne Carrefour va bientôt disparaître. Les Français décampent, la Grèce ne leur a pas réussi, ingérable et trop peu de chiffre, la colonie a démérité, Agent Evangelos les a rencontrés, un 14 juillet, des cols blancs dénouant leur cravate sur les bords de la piscine du Hilton. Le nouvel ambassadeur, un énarque, très grand, sympathique venait de prendre ses fonctions. Le soleil tapait fort, des grands crus dans des seaux de glace fondante, la réunion réunissait diplomates et investisseurs, délégués de la Chambre de commerce franco-hellénique, du beau linge, des banquiers, des petits et des gros, un consul, des militaires, du Saint-Cyr par ici, régiments interarmes par là, le Crédit agricole en tête de pont, des chefs, des sous-chefs, il y avait là du Danone, du L'Oréal, du Citroën, des cadres, transpirant, chauffés à blanc devant le miroir étincelant du palace, l'incendie du couchant n'en finissant plus sur la façade ouest, cuisant dans leur costume, les Français, BNP Paribas, et ces deux jeunes coqs de la Société Générale rivalisant de bons mots pour moquer leurs nouveaux collègues, des Grecs : "Tout à apprendre, foutent rien, boivent des cafés tout le temps, une heure pour un Nescafé, t'imagines même pas, des méthodes comptables d'un autre âge, et les RH, tout à reprendre, mais sympas, non, vraiment, sympas, et les nanas parlent toutes français.
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C'est étrange, les cagoulés ne partent plus à l'assaut du Parlement, sur la place Syntagma.
Les tirs de roquettes contre les banques ont cessé, les cocktails Molotov n'incendient plus les rues de la capitale. Pourquoi plus personne ne descend dans la rue ? Toute cette colère, la gaine métallique chauffée à blanc du sapin de Noël carbonisé sur la place Syntagma, les jets de pierres contre la police, la rue Stadiou en flammes, le repli stratégique derrière les grilles du Polytechnique, la colère s'est évanouie. Personne pour s'en étonner.
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