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Critique de Dup


Aujourd'hui je vais vous parler du second roman de Matt Verdier. Son premier, Corpus Prophetae paru chez Mnémos fut un gros coup de coeur, c'est pourquoi je n'ai pas hésité une seconde lorsque j'ai su que celui-ci sortait chez un autre éditeur : Les indés tout court, pas Les indés de l'imaginaire.

Le jeune capitaine de police Yan Blys, qui a récemment obtenu sa mutation pour Nancy afin de se rapprocher de sa soeur jumelle Alex, pour l'heure profite d'une semaine de vacances. Enfin, si on peut appeler profiter le fait de s'enfermer et de se noyer dans les vapeurs de cannabis et de mauvais whisky. En fait notre pauvre Yan cherche à puiser du courage pour rendre visite à Alex qui est enfermée dans une UMD* à Sarreguemines depuis plusieurs années suite à une agression violente.

C'est son lieutenant qui réussit à le sortir de son coma éthylique car le SRPJ de Nancy a besoin de renforts. Outre les sept crimes monstrueux répartis dans sept églises différentes (relisez le pitch !), il découvre que d'autres catastrophes se sont abattues sur l'Europe. Une pandémie mortelle ravage la population et une pluie de cendres ne cesse de s'abattre obstruant le ciel, figeant d'un épais manteau gris sale tout le décor. S'il tombe des nues, il n'a pas le temps de s'appesantir sur ces états de faits, une odieuse intuition l'aveugle : Alex est en danger. En effet, ce ne peut pas être une coïncidence, sur le front des sept cadavres se trouve une scarification identique à celle qui orne depuis presque 10 ans la poitrine de sa soeur agressée à Paris.

Dans une atmosphère délétère de fin du monde, Yan s'engage dans une enquête hallucinante qui le mène vers une prophétie. Une prophétie ! Au XXI e siècle ! Il a l'impression de nager en plein délire ! Yan s'engage également dans une course à la recherche de sa soeur disparue de l'UMD, dans une fuite pour échapper à l'Opus Deï qui entre dans la danse. Mais il y a aussi d'autres factions, certaines le traquent, d'autres le protègent tels ces quatre cavaliers de l'apocalypse accompagnés de "petits" loups : 1 mètre à 1 mètre 50 au garrot, des crocs comme des lames baignées d'une bave s'approchant du vitriol. Bref, on ne s'ennuie pas une seule seconde !

Avec ce roman Matt Verdier nous propose un thriller fantastique qui flirte avec l'horreur dans la pure ligne de Stephen King. Un personnage principal terriblement attachant malgré un passé et des origines troubles, malgré un côté schizo à faire surgir Crawn, un personnage imaginaire à l'aspect, euh... inoubliable ! Malgré tout ce que l'auteur va finalement lui mettre sur le dos, c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé tant sa psychologie est creusée, abordée par petites touches grâce à Crawn justement. Un régal ce duo... si on n'a pas froid aux yeux et un estomac bien accroché !

Mais ce que j'ai aimé par dessus tout dans ce roman, c'est une construction atypique, un récit entrecoupé de rêves numérotés que j'appellerai plutôt des cauchemars. Un récit hyper rythmé qui va à cent à l'heure et qui est impossible à reposer une fois entamé. Une enquête qui se déroule quasiment jusqu'à son terme pour brusquement faire demi-tour et recommencer, différemment. Matt Verdier joue avec l'espace temps, nous surprend pour nous raccrocher à nouveau.

Du grand art, le tout servi encore une fois par une écriture poétique même dans l'horreur, une écriture que j'aime beaucoup. Je n'ai pas pris le temps cette fois de prendre des notes et franchement je le regrette. Si vous voulez en savoir plus sur le style de cette plume, allez donc lire ma première chronique où des extraits décrivent parfaitement le style Matt Verdier. Moi je me déclare fan et fais un coup de coeur de ce Septième Prophète.

*UMD = Unité pour Malade Difficile, sorte de mixe entre une prison et un hôpital psychiatrique.
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