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Critique de ALDAMO21


Le professeur d'Université Jean Verdon fait partie de ces rares grands historiens médiévistes français qui travaillent directement aux sources.
Parmi ses nombreux livres, celui très documenté ; « Voyager au Moyen Age », où l'historien passe en revue les voies de transport et les moyens de locomotion qui existaient à cette époque.


On apprend que l'Homme médiéval, contrairement à certaines idées reçues, se déplaçait beaucoup. Non pas par plaisir mais par nécessité, car il fallait avoir tout de même de l'argent.
Il avait hérité d'un réseau conséquent de routes depuis l'époque gallo-romaine. Et chaque village et ville depuis le Haut Moyen Age (époque carolingienne) devait entretenir sans cesse, l'état de ses routes et de ses ponts.
Car il y avait du passage ! On y avait même instauré, déjà des droits de passage et des péages pour accéder à certaines villes ou endroits de pèlerinage


A la différence de l'Homme du monde moderne, l'Homme médiéval n'avait pas la même notion du temps. Il lui fallait plusieurs jours ou plusieurs mois pour traverser la France ou pour aller par exemple, en pèlerinage à Rome ou à Jérusalem.


Les voyages au Moyen Age étaient périlleux. Et le voyageur médiéval y rencontrait toutes sortes de dangers : Les bandits de grand chemin, les détrousseurs, les soldats errants sans solde, les pirates de mer et les trafiquants d'exclave, les maladies contactées dans des régions infectées par la peste, en exemple.
C'est en mer, les traversées étant faites dans des conditions d'hygiènes souvent déplorables, que le voyageur attrapait toutes sortes de maladies et au pire mourrait avant d'arriver à destination.


Mais l'ennemi premier, était bien sûr le climat et les intempéries.
Le voyageur, souvent mal informé et mal préparé, était alors confronté à des traversées de déserts arides et à leurs nuits glaciales, à des passages de montagne sous la neige et dans le froid.
Ce qui provoquait parfois la mort de beaucoup d'hommes et la perte aussi des animaux de convois.


Mais malgré tous ces dangers, cela n'empêchait pas ces hommes et ces femmes de toutes conditions sociales de se déplacer.
Les voyages étaient donc longs, dangereux et se faisaient, suivent la richesse de chacun soit à pied, soit à cheval, soit en charrette, ou en bateaux, pour les longues distances.
C'est pour cette raison que les voyageurs les plus fortunés, ne se déplaçaient jamais seuls.
Les rois, les princes, les prélats et même le pape, ne se déplaçaient souvent avec pas moins de 100 à 200 personnes. Un vrai village ambulant.
Les marchands se regroupaient entre eux, payaient le service de traducteurs pour faire du commerce en Orient et s'entouraient d'hommes en armes pour les défendre des dangers.


La mobilité du monde médiéval ne se limitait pas non plus aux très nombreux pèlerins pour Jérusalem, pour Saint Jacques de Compostelle ou aux croisés pour la Terre Sainte.
Sur les routes, il y avait un flot incessant de diplomates, d'écoliers qui venaient d'autres pays pour étudier, d'officiers de justice, de procureurs, de receveurs d'impôts, qui parcouraient la France entière. Les armées d'un roi étaient aussi de passage pour aller livrer une bataille contre un autre roi ou un empereur.

Il y avait aussi des messagers et service de poste, très structuré parfois comme en Chine. Des messagers qui parcouraient toute l'Europe du Moyen Age, pour apporter un décret d'un roi, ou d'un prince ou une bulle du pape.
D'ailleurs l'époque carolingienne s'était dotée de tout un réseau de courrier avec des relais, des auberges et des écuries pour les chevaux.


Pour ces longs voyages, tout était codifié et légiféré.
Les rois qui se déplaçaient dans leur royaume, faisaient étapes dans les villes et au frais de celles-ci.
Les riches marchands et princes, faisaient étapes chez l'habitant ou dans des bonnes auberges réputées comme telles.
Quand au moins riches et aux pauvres pèlerins, des auberges malfamées étaient à leur disposition. Mais bien souvent ces gens du peuple trouvaient un gîte dans les hôpitaux, les monastères et les églises, qui se devaient les accueillir
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