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EAN : 9782246820819
240 pages
Grasset (02/10/2019)
4.45/5   33 notes
Résumé :
Voici le bouleversant récit à deux mains de la mort d'un enfant par son père et sa mère. Le 4 novembre 2016, Victor, âgé de treize ans, fait une violente chute de dix mètres. Apprenant la nouvelle, ses parents se précipitent sur les lieux de l'accident. Redoublant la tragédie, sa mère, médecin, assiste impuissante à ses derniers instants. Victor ne survit pas. Ce tragique événement a marqué à jamais chacun des membres de cette famille, car Victor avait un frère et t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman à quatre mains, pour se donner du courage, pour se souvenir à deux, pour raviver le mémoire, pour ne pas oublier. Surtout ne pas oublier…. Mais comment oublier ?

Victor est décédé à l'âge de treize ans, après avoir chuté du toit ; il s'amusait avec son cousin, s'imaginaient tour à tour cinéaste et acteur, ils filmaient leurs aventures, ils voulaient faire un film, ils n'étaient que des enfants, ils n'ont pas soupçonné le danger.

En une seule seconde, en un seul instant, la vie a basculé, la mort est entrée et a tout ravagé sur son passage.

Les parents de Victor expriment l'indicible, cherchent à mettre des mots sur leur douleur, sur leur perte, sur ce trou béant qu'est devenu leur vie sans leur fils, mais en vain. Aucun mot ne peut représenter leur souffrance et ce roman témoigne de la vacuité de notre langage.

Pourtant, chacun de son côté essaie de se livrer, revit ce terrible instant où Victor s'est éteint, revit aussi les moments passés ensemble, pour que les sourires de Victor, sa joie de vivre et son amour prennent le pas sur les coeurs désormais brisés de ses proches.

Un enfant est un ouvrage fait d'ambivalences, de paradoxes, à l'image de la vie.

Si la vie s'est arrêtée pour Victor, elle continue pour ses parents ; si les mots sont vains, écrire est pourtant salvateur, et le lecteur découvre le deuil de deux parents anéantis par la disparition de leur fils, cet ange souriant, auréolé de bienveillance, de foi en l'avenir, à travers la voix du père, dont le déni est flagrant, terriblement tragique, mais également à travers la voix de la mère, éplorée de chagrin, qui ne cherche qu'à faire vivre son fils à travers ses mots.

Un enfant est un hommage déchirant, terriblement touchant, un appel à la mémoire, un témoignage de vie, un cri d'amour de deux parents pour leur enfant parti bien trop tôt, un refus d'oublier et un devoir de se souvenir, malgré la douleur, malgré les larmes, malgré ce souffle au coeur, il faut respirer, il faut avancer.

« Certains pensent qu'il vaut mieux se taire, ne pas remuer les souvenirs douloureux. Il n'y a rien à remuer. Tout est là. Comment penser qu'un jour quelqu'un puisse me rappeler de penser à toi ? Toutes les mamans qui ont perdu un enfant ont envie de parler de lui. Toujours. Pour toujours. Pour toute cette vie sans leur enfant. Parler de lui, lui rendre hommage, éternellement”.
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Un enfant est un livre paru début octobre chez Grasset, que j'ai eu l'opportunité de pouvoir découvrir en service de presse par l'intermédiaire de NetGalley.fr. Ce récit est signé par par la pédiatre Patricia Vergauwen et le journaliste Francis van de Woestyne, les parents de Victor, l'enfant qu'ils ont perdu et auquel ils consacrent ce livre écrit à deux.

" Voici le bouleversant récit à deux mains de la mort d'un enfant par son père et sa mère.

Le 4 novembre 2016, Victor, âgé de treize ans, fait une violente chute de dix mètres. Apprenant la nouvelle, ses parents se précipitent sur les lieux de l'accident. Redoublant la tragédie, sa mère, médecin, assiste impuissante à ses derniers instants. Victor ne survit pas. Ce tragique événement a marqué à jamais chacun des membres de cette famille, car Victor avait un frère et trois soeurs. Comment vivre avec à l'esprit, avec au coeur, ce drame inexprimable qu'est la mort d'un enfant.

Son père et sa mère décrivent dans des chapitres alternés les sentiments successifs et parfois mêlés de désespoir, de rage, de désemparement, d'absurde. Dans ce lent travail de deuil de plusieurs mois, les plus infimes détails viennent réveiller la douleur, comme quand, allant un jour au cinéma, Patricia et Francis voient un siège vide à côté d'eux : le siège qu'aurait dû occuper Victor. Dans leur tentative passionnée de dire l'indicible, l'un et l'autre expriment à leur enfant perdu, au plus près de ce qu'ils ont ressenti, l'amour inconditionnel qu'ils lui portent, la colère qui les possède, l'impuissance face à l'impitoyable vie qui continue, le déni parfois, mais surtout et d'abord, le manque, le terrible manque, qui, deuil ou non ne cesse jamais.

Si ce livre est un chant d'impuissance, il est aussi celui de l'espoir : dans chaque mot, dans chaque frisson provoqué par les phrases et leur déchirante vérité, la présence de Victor demeure, palpable, vivante, et qui donc finit par redonner à Patricia et Francis l'envie de vivre, pour eux, pour lui. "

Nous avons évidemment affaire ici à un livre très personnel, le récit du deuil de deux parents meurtris par la mort accidentelle de leur fils âgé de treize ans. Il est évidemment difficile de juger un tel livre, mais je dois dire que j'ai été très touché par les mots de Patricia Vergauwen et Francis van de Woestyne. Chacun à leur façon, le père et la mère de Victor racontent qui était leur enfant, leur vie à ses côtés puis sans lui. Ils pleurent son absence et se demandent comment la vie peut continuer sans Victor.

Ce qui m'a marqué au début, au-delà de l'émotion suscitée par la tristesse des parents, c'est la façon dont chacun vit son deuil de façon solitaire. Bien sûr, ils tentent de se soutenir, mais on sent bien que chacun est seul face à l'absence du fils. C'est plus tard seulement que les deux parents se trouvent dans le deuil de Victor et dans leur nouvelle vie de famille, sans lui.

Il y aurait beaucoup à dire sur ce récit, mais je crois qu'il est préférable que chacun le découvre à sa façon. Je peux juste conclure en disant à quel point ce livre est un magnifique hommage de deux parents à leur fils disparu, un message d'amour tristement splendide.
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Qui suis-je pour donner mon sentiment après la lecture de ce livre ? Tant que l'on n'a pas vécu la mort d'un enfant, je pense qu'on ne peut se mettre à la place de ceux qui vivent un tel deuil.
J'admire les parents qui ont réussi à mettre des mots sur l'indicible, la mort brutale et accidentelle de leur enfant. Avec pudeur, tant d'amour, de transparence, tant de vérité, de sincérité. Un livre magnifique qui pourra certainement aider ceux qui vivent le deuil d'un proche, aimé.

La vie se brise soudain lorsque les parents de Victor apprennent la chute accidentelle de leur fils de 13 ans. Victor, leur Adoré. Incrédulité, impossibilité d'envisager l'inimaginable, la mort de leur fils.
Par petites touches, petits textes, à fleur de peau, les parents disent leur incrédulité d'abord, leur impossibilité d'envisager la vie sans leur Victor Adoré, lui toujours si attentif aux autres, heureux à leur côté, "trop heureux" comme il aimait le dire. Lui qui ne manquait jamais de dire son bonheur, sa chance, de remercier, d'interroger ses parents pour savoir s'ils allaient bien, s'ils avaient passé une bonne journée, une bonne nuit.
Avec simplicité, pudeur, avec tout leur coeur, ils disent ce qu'ils vivent, le vide immense et irréversible que laisse la mort de leur Victor. Ils disent aussi combien un mot, un geste d'affection, de compréhension les aide alors qu'il faut continuer à vivre. Mais comment continuer ?
Auprès de leurs autres enfants, de leur famille, de leurs amis, parfois d'inconnus aussi, ils ont trouvé un réconfort. Combien toutes ces attentions les ont aidés à surmonter leur tristesse inconsolable. Et que le temps qui passe ne rend pas plus facile. le deuil d'un enfant ne se guérit jamais.
Avec beaucoup de simplicité, de pudeur, amour et affection, l'un et l'autre, différemment, disent leur difficulté à affronter la vie, à reprendre la vie professionnelle, à affronter le regard des autres.
C'est terriblement touchant et émouvant et m'a fait pleurer à plus d'un passage.
Un baume pour le coeur de ceux qui ont vécu le deuil d'un proche, qui fait du bien, qui aide à surmonter la douleur, à trouver la force de continuer à vivre, malgré le deuil.
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Un ami avait, un jour, commencé un de ses posts par "J'ai peur de la mort". Je le reprends aujourd'hui. J'ai peur de la mort moi aussi. Pas peur de mourir, peur de la mort. Celle des autres. Peut-être parce que je l'ai sentie nous courir après, autour. Peut-être parce que je sais ce qu'il reste des vies, après, autour. Peut-être parce que j'aime plus que tout ceux qui restent, et que donc il ne reste qu'eux. Et que donc.

Alors oui, j'ai peur de la mort. Elle me terrifie et pourtant je ne fais que la lire. Je me saoule des deuils, des souffrances, de l'absence. Je lis les morts des autres. Je lie les morts, les autres. Un père, un mari, une femme, un ami. Je les lis, les relie, aux miens, à mon chagrin.

Alors quand 8tiret3_instalivres a présenté Un enfant, j'ai tout de suite su que je le lirai aussi. Et je l'ai fait, une nuit. Et je ne le relirai sûrement jamais. Les mots sont gravés quelque part au fond de moi, pas besoin d'ouvrir encore ses pages pour les retrouver. J'y ai laissé des larmes et mon coeur gros. J'ai pleuré Victor et ses parents. Lui mort, eux vivants. le 4 novembre 2016, il est tombé d'un toit et ses 13 ans se sont arrêtées plus bas.

Un enfant, c'est Victor.
Un enfant, ce sont ses parents, et leurs voix qui s'entremêlent pour parler de lui, de leur famille, de leur douleur. Parler de lui, pour qu'il soit encore.
Un enfant, c'est le leur, et mon coeur de mère s'est brisé en le lisant.
Un enfant, il faut le lire. Parce que c'est triste et beau. Parce qu'ils ont trouvé leurs mots, et qu'ils sont forts et puissants. Parce que.
Un enfant. Oui, il faut le lire. Une fois. Quand on se sent prêt. Mais on ne l'est jamais, alors lisez-le, peu importe quand.
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« Je hurle
Je hurle parce que je sais
Je sais, je sens
Alors je hurle
[…]
Je hurle parce ce que je sais
Je comprends
Victor est tombé du toit »

Un enfant, est un témoignage à 4 mains sur la mort de Victor, 13 ans.
Le témoignage de ses parents. le récit du drame, de la souffrance, de l'absence.
Le livre alterne entre le vécu du père et de la mère.
Un même événement dramatique, et deux vécus, deux ressentis différents et pourtant ce même déchirement en eux.

Tout est doux, tendre, et digne.
On n'imagine pas la douleur que ce doit être de perdre un enfant.
Les larmes ont coulés tout au long de ma lecture.
Leur mot, leur peine mais surtout tout cet amour pour Victor est bouleversant.

« Ils sont en nous, ils sont dans nos larmes, dans nos cris, dans nos soupirs, dans nos silences, dans nos joies aussi. Ils sont partout.
Pour toujours.
[…]
Nos morts sont en nous, au bord de nous. Pour toujours. Evidemment. »

Victor aimait lire, il avait toujours un livre à la main. En sa mémoire, et pour encourager les jeunes à la lecture, ses parents ont créé le Fond Victor :
https://www.lefondsvictor.be/

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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
07 octobre 2019
Patricia Vergauwen et Francis Van de Woestyne ont croisé leurs plumes pour raconter la mort accidentelle de leur fils. Ils alternent entre les souvenirs lumineux, le récit du drame et la douleur qui les étreint.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
J’aperçois une masse sombre couchée sur le trottoir.
Victor
Victor
Mon Vic.
Je pourrais rejoindre Patricia et Alice et les aider.
Mes jambes ne me portent plus.
Je me traîne à deux mètres.
Devant la façade de la maison voisine.
J’observe ce qui se passe.
Lâche, impuissant, brisé, bombardé, éventré.
Les ambulanciers sont arrivés.
J’entends des mots, des phrases, des appels.
Je m’effondre.
On essaye de me relever.
Je vois des souliers d’hommes et de femmes.
Je suis incapable de garder la tête droite et de découvrir celui ou celle qui essaye de m’aider.
Je ne tiens plus debout.
Je n’existe plus, je ne veux plus exister.
Victor, Victor, Victor
J’entends au loin les cris du marché.
Des gens boivent, rient, s’amusent.
Qu’ils se taisent tous.
Vos gueules.
Le papa d’Ernest arrive. Il tente de me relever. Je n’ai plus de jambes, plus de bras. Je ne suis plus qu’un cœur en morceaux. Je regarde ses chaussures et je pense que ce sont des Church’s. Détail dérisoire. Il me parle, me serre dans ses bras. Mon beau-frère. Mon frère.
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Mon questionnaire « États d’âme » veut que je l’entraîne sur sa vie spirituelle. Il répond. Dieu, Marie. Oui, il prie. Puis nous parlons de la mort…
« Qu’y a-t-il après la mort ? » Il répond : « Je ne sais pas. Quand j’y serai, je vous le dirai… »
Spontanément, sans réfléchir, de manière incontrôlée, je réplique :
« Vous direz bonjour à mon fils… »
Il se fige. Me fixe de ses yeux bleus intenses. Je ne sais plus que dire, que faire. Il s’avance vers moi et me prend la main. De l’autre, il caresse mon avant-bras. Personne ne dit rien. Je sens sa main fraîche, je me dis que je n’aurais pas dû.
« Quel âge avait-il ? Avez-vous d’autres enfants ? Racontez-moi… »
Je sens monter en moi un océan de larmes. Il le voit. Serre ma main plus fort. Je raconte en quelques mots. Il ne lâche pas ma main. Comme s’il voulait prendre une partie de mon immense chagrin. L’homme qui cherche à m’aider n’est plus la légende du cinéma français, c’est un père. Tout simplement. 
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Je suis en overdose de ton absence.
 
Tout de toi me manque. Cet espace que tu prends dans la maison, ce volume d’air que tu déplaces, toutes les traces de ton passage.
 
Quand je rentre à la maison, je sens que tu es là. Un manteau qui traîne, une boîte de céréales ouverte, ton cartable, un livre ouvert sur la table.
 
Cette sensation merveilleuse de savoir que son enfant est là ou tout simplement qu’il est passé là où je passe, je l’ai perdue.
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Le temps qui passe est mon pire ennemi. Je ne veux pas que tu grandisses dans cet ailleurs où je ne suis pas. Tu auras toujours treize ans. Je te revois souffler tes treize bougies, un peu mal à l’aise devant tout ce monde autour de toi qui danse et trinque à tes belles années à venir. Je te vois vraiment heureux. Tu avais dit à ton papa quelques semaines plus tôt : « Tu sais, je suis vraiment content de grandir, pas seulement en taille, mais globalement. » J’adore ce « globalement » qui dit ton attention aux autres, ton intérêt grandissant pour tout ce qui n’est pas toi et qui n’est pas nous, ce monde que tu découvres peu à peu et qui te tend les bras comme jamais.
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Ton corps sans vie est allongé dans cette chambre d’hôpital.
Je veux passer la dernière nuit de ta vie avec toi, la première nuit de ta mort avec toi.
Je me couche à tes côtés, immobile.
Je sais que tu es mort, mais je ne le comprends pas.
J’ai l’impression de vivre une sorte d’effarement.
Je suis sidérée de ce qui t’arrive, de ce qui nous arrive.
Tu ne me manques pas, je t’ai vu vivant et heureux quelques heures plus tôt.
Je suis sure que tu sais que je t’aime. »
« La douleur est tellement forte que je voudrais qu’on me l’arrache, me l’anesthésie, comme lorsqu’on est au stade terminal et qu’on demande grâce. Même un an après, même plus d’un an après, ce manque-là reste intenable. Il me ronge, me harcèle, me submerge, me torture au quotidien. Comment tenir ? Comment avancer ? Comment supporter ? Comment continuer ? Comment retrouver l’envie ? Comment ne pas lâcher ? Avec ce mal-là. Ce serait tellement plus simple de renoncer, de ne plus se lever tous les matins en redécouvrant ce drame, de ne plus rien savoir, d’oublier. Mais oublier que tu es mort, c’est t’oublier. Et jamais je ne le pourrai, Mon Adoré.
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