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Critique de nathavh


Nous voici dans la forêt d'Arden - oh combien décrite à maintes reprises dans de nombreuses pages - plus précisément dans l'hôtel du même nom. Un hôtel, un peu comme un décor d'opérette avec beaucoup de personnages typés, un immense buffet, de grandes tentures et multitude de décorations...

Le maître des lieux : Alexandre de Rocoule, homme à femmes sur le retour, amateur de Strauss et d'opérettes anciennes. Il en a composé une multitude, toujours inachevées..

Son ami et complice d'écriture est Salomon Lengyel, il est tailleur de son état, il est juif. Il a une fille Esther qu'il n'a plus vu depuis 3 ans, elle vit à Budapest. Il lui écrit très régulièrement.

Nous sommes en Marsovie, pays imaginaire , principauté d'Europe centrale. Ce pays imaginaire est un pays d'opérette. Effectivement, saviez-vous que ce nom fut inventé par Franz Lehart dans le cadre de sa célèbre "Veuve joyeuse" ?

Pour la petite histoire, Franz Lehart était un compositeur hongrois très apprécié de Hitler et Goebbels, le régime nazi utilisa même sa musique à des fins de propagande. Franz Lehart utilisait toujours des librettistes juifs. Son épouse d'origine juive s'était convertie au catholicisme avant leur mariage.

Je vous raconte tout cela, car c'est troublant, nous sommes en pleine fiction, dans un monde imaginaire, des rues, des personnages fictifs, ce livre ne se veut pas historique et pourtant on trouve ici un clin d'oeil avec L Histoire avec un grand H et la montée du nazisme, la lutte contre le bolchevisme.

Un livre dans lequel nous passerons sans cesse d'une chose à son contraire: la joie, l'exhubérance, l'homme à femmes qu'est Alexandre, la sobriété, la tristesse et la rigueur de Salomon. Dois-je en déduire un parti pris de l'auteur? Est-ce pour nous bousculer ? Tout comme l'écriture en bloc, sans châpitre, ni paragraphe?? Est-ce pour nous désarçonner ? Nous enlever des repères ?

Nous sommes donc dans les environs de la forêt d'Arden , un pays de cocagne qui basculera dans la triste réalité de la guerre, des pogroms et du nazisme. Alexandre fait partie des nombreuses personnes qui n'ont jamais pris Hitler au sérieux. Il rit et se moque de la frayeur des juifs, jusqu'au jour où le roi Karol en 1942 autorise un corps de volontaires pour lutter contre le bolchevisme : les gardes noirs.

Les gardes noirs défilent dans les rues le vendredi et le 28 mars 1944 un fait divers sème la terreur : l'assassinat du père Molodine. C'est le début de l'horreur de la guerre. Peu de temps après, les allemands envahiront la Marsovie. des pogroms auront lieu aux frontières, la peur arrive, les juifs doivent être recensés.

Salomon fera revenir sa fille Esther et Alexandre décidera de les cacher.

Voilà, je ne vous en dis pas plus. J'avoue avoir rencontré des personnages haut en couleur mais le style de l'époque proustienne, flaubertienne n'a malheureusement pas entraîné mon imaginaire dans ses trop, beaucoup trop longues descriptions à mon goût.

J'ai vraiment eu du mal à me concentrer dans cette lecture, le livre ne m'a absolument pas fait voyagé, mon imaginaire n'a rien décodé. C'est dommage car la plume pourtant est très juste, précise, poétique, très bien maîtrisée. le vocabulaire est riche. Mais que de longueurs pour ce livre toujours en lice dans la dernière sélection du Goncourt 2013. J'ai été jusqu'au bout de la lecture, le dernier tiers étant un peu plus vivant, souhaitant malgré tout connaître le destin de nos protagonistes.

Je reprendrai pour conclure une critique de Libération de ce 25/11/2013

"Arden a de quoi susciter chez le lecteur l'ennui le plus profond ou le plus déconcertant enchantement. Dans le premier cas, il lui sera insupportable d'être pris dans un texte aussi dense, stylistiquement léché, lourd de réminiscences de classiques rébarbatifs."


Ma note 6/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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