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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je tiens tout d'abord à remercier Gallimard et Babelio pour la découverte en avant-première du roman et de l'auteur Frédéric Verger.
Je ne vais néammoins pas tourner autour du pot, pondre une critique mi-figue mi-raisin, ni disserter sur le contenu du roman. J'ai eu beaucoup de mal à lire entièrement ce roman, tant je me suis globalement ennuyée. C'est d'autant plus étonnant que je reconnais que ce deuxième roman de Frédéric Verger est bien construit, documenté et fort bien écrit. De la belle ouvrage, incontestablement.

Malheureusement, je n'ai que très rarement été emportée par l'histoire, n'ai jamais été enthousiasmée. Les qualités de ce texte sont en quelque sorte devenues ses défauts.
La multiplication de longues descriptions, certes maitrisées mais pas toujours indispensables selon moi, conjuguée à un style impeccable mais sans « la patte véritablement personnelle » qui permet de s'attacher à un écrivain, ont fini par me lasser et m'ont donné l'impression d'entraver la progression de l'intrigue.

Dommage, l'usurpation d'identité d'un jeune soldat et l'évocation des rêveuses du couvent d'Ourthières avaient tout pour me plaire.
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Une lecture déroutante, qui oscille entre plaisir et ennui.

Le thème de l'usurpation d'identité est à l'honneur dans ce livre, un sujet qui peut être passionnant.
Mais l'histoire gravite aux confins du songe et surtout de la folie jusqu'à finalement y sombrer.
Justement, ce qui m'a déplu dans ce roman, c'est qu'on tourne un peu en rond.
J'ai l'impression que l'auteur n'a pas approfondi la dimension psychologique des personnages pour se concentrer sur leur environnement.
La description des lieux et le contexte historique prennent une place importante dans l'histoire au détriment des personnages selon moi.
Aussi, un enchaînement de péripéties rocambolesques a eu raison de ma lecture et m'a lassée. J'ai bien failli m'arrêter en cours mais j'ai finalement poursuivi pour découvrir le dénouement.
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En premier lieu, je remercie les éditions Gallimard et Babelio de m'avoir confié un exemplaire à critiquer dans le cadre de cette rentrée littéraire 2017. J'en suis flatté.

Ceci dit, c(e n)'est (pas) pour ça que je (ne) dirai (pas) ce que j'en pense vraiment.

Alors, qu'avons-nous ici : Un gros livre, 444 pages et des pages très denses. Pas le genre qui se lit vite fait bien fait. Non, il faut prendre son temps, si on ne lit pas attentivement on perd beaucoup.

Ceci est un vrai roman, l'auteur raconte une histoire, je ne sais où il l'a pêchée, ce qui ce quoi a pu l' inspirer mais a priori ceci n'est pas un récit ni une biographie. Soit.

Frédéric Verger est un écrivain. Aucun doute. Il a un style, assez classique, mais dans le sens "classe", c'est vraiment de la belle écriture, avec des métaphores bien trouvées, une recherche de vocabulaire, un approfondissement du sujet, des détails, des sujets du détail, du sujet des détails (je vais insérer plus bas des exemples de ce style).

Ceci est un livre de travailleur. Pas un truc de génie spontané, d'un mec qui écrirait comme ça, bam, bam, et ça ira comme ça, tout seul, premier jet ou presque. Non, ceci est un livre où on sent le travail, l'artisanat.

Mais ça parle de quoi ??

Deuxième guerre mondiale. Un type qui pour éviter de se faire buter par les Allemands prend l'identité d'un mort. Un Français. Ce type se voit démobiliser pour retrouver sa "mère" mourante. Elle n'est pas mourante, elle voulait retrouver son fils. Pas de bol pour elle, ce n'est pas son fils. Pas grave. On joue le jeu. Tout le monde à peu près joue le jeu. Des intrigues sentimentales se tissent. Une curieuse cousine qui avait une curieuse relation avec le cousin dont le héros a pris le nom s'est retrouvée au couvent où la supérieure s'intéresse à des écrits de rêves des moniales du passé. Mais ce n'est pas si simple. Ces écrits sont-il authentiques ? le héros décide de faire sortir la cousine du couvent. Et se retrouve coincé dans un bâtiment où il risque mourir. Il est sauvé. Plusieurs fois dans le roman le héros va se retrouver coincé. Un gros trip de claustrophobie. L'auteur a-t-il un problème avec ça ? Il le fait très bien ressentir. Luxe de détails, de ressentis. Bravo sur ce point. Bref, finalement il la tire de là, mais il est rattrapé et tout ça part de nouveau en vrille...

J'oublie de parler d'un sacré commandant et de son chat, d'un sacré duo de cousines (beaucoup d'aspects charnels évoqués, avec talent), de la "mère" qui est aussi un sacré numéro. Et de tous les aspects sacrés, puisqu'il y a sous-jacent toute une histoire de croyances, de foi, on est aussi parfois dans un couvent.

Il y a tout un questionnement symbolique, autour de l'identité, de la construction d'une personnalité peut-être aussi...

J'oublie sans doute des aspects, bien des aspects car ce roman est foisonnant, violent, dur, malin, chaud, et subtil, plein de niveaux de lecture possible.

Alors, le style, disais-je :

Bravo pour les aspects charnels, corporels :

« On aurait dit un morceau de glaise malaxé au hasard qu'on n'aurait plus touché en découvrant soudain qui figurait une tête. Enfoncés dans leurs orbites, de petits yeux gris avaient l'air d'oiseaux cachés entre des pierres. »

« Ses plis tanguaient comme si toute sa tête mâchouillait un calcul. »

Quelques « drôleries psychologiques » :

« Vous avez rencontré le commandant ?

- Si on peut dire... Il ne m'a pas regardé. La seule fois qu'il m'a parlé, c'était pour me poser une question à laquelle il ne m'a pas laissé répondre.

- le commandant, par goût et par devoir, ne délivre pas à grand monde des certificats d'existence », dit-elle, haussant les sourcils, fermant les yeux, comme si c'était là une fatalité qu'il fallait savoir accepter, et qui exprimait peut-être une vision juste de la vie. »


« C'était l'un de ces hommes chez qui, sans qu'on sache pourquoi, l'habileté semble un attribut de la bonté, et qui inspirent une confiance trompeuse parce qu'on s'imagine en les voyant que la bonté, comme leurs mains, vient à bout de tout. »

« Réveille-la au moins, dit-il finalement en montrant Blanche.

- Pourquoi ? Tout le monde sait qu'elle n'a pas toute sa tête. La folle qui dort est comme tout le monde. »



De fines métaphores :

« Fermant les yeux, la rousse baisa Peter des deux côtés très lentement, comme si ses joues infusaient des confidences. »


« Plus qu'à ceux d'une aveugle, ses mouvements faisaient penser à quelqu'un qui n'a pas confiance en ses yeux, s'imagine qu'ils sont des gamins sarcastiques qui inventent des pièges. »


« Peter sursauta, effrayé par le jaillissement des voix. Il avait quelque chose de splendide et de sauvage, comme le feuillage d'un grand arbre bouleversé par le vent. »


Mais, le gros bémol, c'est que, moi, ce livre pourtant blindé de qualités ne m'a pas touché. Je suis resté spectateur d'un beau travail mais ne l'ai pas ressenti dans mes tripes. Je trouve que ce livre, même si il est évocateur, charnel et corporel, manque de tripes et de trip (je ne peux m'empêcher un parallèle avec les Bienveillantes de Jonathan Littell, tant par le titre, que par l'époque... où le style était tout aussi beau et évocateur mais Littell allait plus loin dans chaque aspect, notamment l'aspect onirique, limite délirant, qui ajoute une puissante couche à l'ensemble. Je ne retrouve donc que des aspects un peu minorés de Littell. La comparaison fait un peu mal.). Et je ne vois pas où est l'auteur dedans. Oui, où est-il, qui est-il... Ce sont, à mes petits yeux de lecteur lambda, des choses, si pas les Choses les plus importantes que j'attends d'un livre. Je ne les ai pas assez trouvées, en tout cas pas assez ressenties, assez vécues. Je n'ai pas vécu avec ce roman, du coup je suis certain qu'il ne restera pas inscrit longtemps dans ma mémoire. Un peu comme disparaissent, à la fin du roman, symboliquement les inscriptions sur les mobiliers mortuaires, physiquement les corps, et... ce qui fait un être.


Bref, bravo tout de même, mais (pas de) dommage(s) sur le lecteur et la personne que je suis.
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Un roman extravagant qui conte l'usurpation d'identité d'un Français mort au combat par un Allemand.
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Superbe histoire où se mêlent l'horreur et le courage, Les rêveuses, est une oeuvre à la fois passionnante et pleine de réalité. La plume métaphorique de Frédéric Verger dessine le triste tableau de la Seconde Guerre Mondiale sous une nouvelle lumière. L'arrière et les civils souffrent, comme les soldats prisonniers sur le front, et le bien comme le mal se propagent sur l'humanité. L'ouvrage est riche en description et ainsi donne de la longueur à l'histoire, ce qui peut parfois ennuyer le lecteur. Cependant, la perte d'identité et le désir de se fondre dans un personnage, de jouer la comédie est un thème universel qui est sublimé dans ce roman. Les rêveuses est un récit historique où l'intense réflexion qui nous est donnée est existentielle. Trouver qui l'on est, pour savoir où l'on va, c'est ce que Peter cherche tout au long de l'histoire : un but à son existence. La quête de soi et le paraître face aux autres est décrit avec force à travers le personnage de Peter et celui des cousines. Quand le réel et la comédie se mêlent, le vrai se cache sous un manteau de mensonge. Et c'est en valsant avec les mots de Frédéric Verger que l'on touche avec lui la vérité.
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Un roman original qui puise sa force dans l'imagination et l'intrigue. Nous nous retrouvons face au personnage principal qui est Peter Siderman, avec qui l'auteur nous fait voyager à travers une quête extraordinaire de sa transformation progressive en celui d'Alexandre d'Anderlange. Cela commence par un balancement entre ces deux personnages, fortement inspiré par un journal d'Alexandre que Peter retrouva dans les vêtements récupérés du cadavre de ce dernier, jusqu'à une fusion totale entre les deux, puis à la fin nous retrouvons le personnage de Peter tout à fait autre, c'est pour dire combien les événements et circonstances de la vie pouvaient transformer complètement une personne.
Le roman est très riche en belles descriptions surtout des lieux, mais qui deviennent parfois un peu ennuyeuses, surtout au niveau de la 3ième partie du livre, qui à mon avis, est le point faible de roman, car une fois dépassée cette partie, le récit reprend de plus belle, et on ne peut plus s'en détacher jusqu'à la fin.
L'autre personnage marquant est celui de Blanche , qui représente bien l'intrigue de ce roman , car c'est avec ce personnage en particulier que Peter va commencer à se perdre , la folie de Blanche va le bouleverser et en même temps il devient son esclave, car il ne peut plus l'abandonner jusqu'à la fin. Ainsi,à la fin , nous ne retrouvons plus le personnage de Peter du début, qui était un homme qui voulait simplement sauver sa vie et trouver une solution pour échapper aux Allemands, mais au contraire, quelqu'un qui allait au devant de la mort pour délivrer Blanche.
Un roman globalement fort et passionnant.
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