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Critique de Charybde2


Thalassothérapie, abandon, mutation. Un étrange et magnifique premier roman.

Publié en 2006 chez Quidam Editeur, le premier roman de Romain Verger impressionne d'emblée.

Professeur dans un collège de banlieue, le narrateur est à bout de souffle, broyé entre des voyages pendulaires quotidiens (dont la description prend d'emblée des accents gracquiens de route des Syrtes), des heures de cours toujours plus épuisantes et toujours moins gratifiantes, un stress et un mal de dos de plus en plus tenaces et de plus en plus éprouvants. Après une opération chirurgicale, le narrateur entame sa convalescence dans un étrange centre de thalassothérapie...

Sur ces prémisses relatiement ténues, Romain Verger, d'une écriture à la fois précise et poétique, bâtit un conte onirique surprenant et extrêmement attachant, qui rappelle à sa manière que si l'être humain surgit il y a bien longtemps de la mer, il peut - il doit ? - y retourner. Si les échos paradoxaux d'un Robert Merle, d'un David Brin ou d'un Hugo Verlomme ne sont pas si éloignés, comme souvent lorsqu'il y a communion - fût-elle glacée - entre la mer et une intelligence, c'est aussi par un fantastique aussi discret que profondément inquiétant que nous frappe Romain Verger, et il nous frappe d'autant plus fort, avec son sourire dissimulé, que l'on a été témoin, dans la "vraie vie", de la suprême passivité qui caractérise le "patient", une fois qu'il a remis son sort aux mains des autorités médicales (des autorités tout court, sans doute), et plus encore, de la curieuse allure de carnaval des zombies que prend aisément la scène hôtelière d'une thalassothérapie... A moins bien entendu que tout ne soit que bouffées de rêve ou d'imagination narrative issues du cerveau surchauffé d'un écrivain hypocondriaque... Comment savoir ?

Une bien belle réussite qui donne nettement envie de découvrir les autres romans de l'auteur.
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