"Ça se lit comme un roman !" J'ai entendu cette phrase (et je l'ai prononcée) très souvent. Et très souvent ce n'est pas vrai. Il faut dire que l'exercice est difficile. Comment garder une exigence historique tout en donnant envie aux lecteurs de tourner la page frénétiquement pour connaitre la suite ?
C'est ce que
Bénédicte Vergez-Chaignon a réussi à faire avec
Une juvénile fureur. Un livre d'histoire exigeant qui se lit comme un page turner.
Alger. Noël 1942. L'amiral Darlan est assassiné. le meurtrier est un jeune homme de 20 ans, Fernand Bonnier de la Chapelle. Pourquoi ce geste ? Quels sont ses réseaux ? Est-il un monarchiste convaincu ? Un gaulliste ? Un espion de l'Axe ?
Si je pense connaitre assez bien l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, j'avoue avoir découvert cet événement. Et c'est passionnant. le parcours de Fernand Bonnier de la Chapelle d'abord, qui a participé au 11 novembre 1940, qui ressemble furieusement à de nombreux jeunes gens qui se construisent à cet âge une conscience politique. Un besoin de radicalité, un espoir fou. Mais aussi le statut de l'Algérie qui devient le terrain d'action des Américains, des Britanniques et des Gaullistes. Et enfin, les différents réseaux qui se mêlent, le jeu politique, les soutiens qui sont finalement prêts à trahir l'un des leurs, pour se sauver, et pour assurer la victoire prochaine.
Alors, si vous cherchez un essai historique fouillé, sur un sujet un peu moins lu et relu, politique et émouvant, il ne vous reste plus qu'à vous procurer
Une juvénile fureur, ça se lit comme un roman !