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Critique de Fabinou7


“Je suis celui qui vaticine comme les tours tocsinnent”. le poète est l'interprète des symboles, dans un monde ouaté, il est le prophète de la décadence du modernisme.

Conscient qu'il ne fait que moudre le vent, il espère embraser l'âtre des âmes. La modernité et ses fumées apportent irrémissiblement leur lot d'avanies. C'est la mort qui, tel “un fleuve de naphte”, passe dans les campagnes hallucinées, les absides deviennent le dernier refuge des paysans alors que la ville tentaculaire, dans un “vent moisi appose aux champs sa flétrissure” et pousse un “lamentable cri” tumultuaire.

Face à leur fatale et chaotique destinée, les veules campagnards, “de village en village”, implorent la mort de les épargner. Cette mort n'est-elle pas la ville tentaculaire dont le fanal igné et lugubre irradie les plaines environnantes ? Celle qui éloigne toujours davantage les frondaisons, les printemps, les ramilles, l'odeur humide des foins. Elle est la faucheuse qui moissonne les âmes des campagnes hallucinées.

Emile Verhaeren pour la poésie, Joris-Karl Huysmans au roman, Gustave Moreau et Fernand Knopff à la peinture, le grand orchestre symboliste est à l'oeuvre, sur une musique de Debussy, et veut étouffer, par sa symphonie mystique, pléthorique et décadente, les gloires des esthètes du parnasse et l'aube rougeoyante des naturalistes.

Ces vers libres du poète belge, aux rimes évidentes et éparses, me laissent l'esprit fuligineux, à peu près incapable de me faire une opinion.
Le symbolisme est une forme d'allégorie fantastique, notamment en peinture, si certains ont pu admirer « les âmes sauvages » consacrée au symbolisme balte au Musée d'Orsay, on est proche de ce que l'on trouve aujourd'hui dans le cinéma fantastique et le graphisme des jeux vidéo “d'heroic fantasy”, peut-être que le symbolisme pourrait renaître avec la B-D (si ce n'est pas déjà le cas ?).

Ce courant littéraire de l'extrême fin du XIXe siècle est apocalyptique. Ce n'est pas une lecture folichonne, tout n'est “que pourriture et bouffissure” mais la beauté et l'extrême raffinement de la langue rachètent ces excès de pessimisme dystopiques et cette atmosphère monochrome et pléonastique.

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