![]() | lrntv 13 août 2020
J'ai déjà eu l'occasion de décrire en détail en quoi devraient consister ces « États-Unis d'Europe ». À côté d'un gouvernement socio-économique, l'Europe doit poursuivre son intégration en matière de justice, de défense et de politique étrangère. Il faut fonder un espace de justice et de sécurité unique pour améliorer la lutte contre la criminalité. Il faut fonder une armée européenne commune, qu'elle soit ou non destinée à devenir le pilier européen de l'OTAN. Nous devons créer une seule diplomatie européenne qui, comme l'armée européenne et les dirigeants européens, soit contrainte de parler d'une seule voix, ce qui est à l'heure actuelle plutôt l'exception que la règle. Deux autres interventions institutionnelles sont également nécessaires, indépendamment de la ratification éventuelle du nouveau traité de Lisbonne et de son entrée en vigueur, tout aussi éventuelle. La première intervention déjà abordée plus haut doit permettre à l'Union de disposer de ses propres moyens financiers. De la sorte, il sera mis un terme au financement par le biais de contributions nationales, qui immobilise l'Union en permanence. La deuxième intervention consiste à supprimer purement et simplement la règle de l'unanimité, aux effets paralysants. De toute façon, lorsque l'Union s'élargira de nouveau vers l'Est ou dans les Balkans, et lorsqu'elle comptera plus de 30 États membres, cette intervention sera inévitable. Autre point absolument essentiel, il faut introduire une nouvelle procédure de ratification lorsque s'imposent des modifications des traités. Nus ne pouvons concevoir une répétition du martyre des dernières années, celui du traité constitutionnel d'abord, puis de sa version lisboète. Il faut une nouvelle procédure qui oblige tout État membre qui refuse une modification du traité à organiser un deuxième référendum demandant aux citoyens de ce pays s'ils veulent que leur pays reste membre de l'Union. Il n'y a aucun autre moyen d'éviter les blocages tels que nous le vivons.
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