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Danielle Losman (Traducteur)
EAN : 9782207261408
240 pages
Denoël (30/11/-1)
3.91/5   136 notes
Résumé :
Titre original : "De helaasheid der dingen", 2006.

Bienvenue dans la Belgique profonde, chez la plus grande famille de soiffards que la terre ait jamais portée. Dimitri vit avec son père et ses trois oncles chez sa grand-mère, une sainte femme qui fait leur lessive, les laisse boire sa maigre pension et nettoie le mobilier avant le passage de l'huissier. Les Verhulst ne travaillent pas, ou seulement en cas d'extrême nécessité. Le reste du temps, ils é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais adoré le film, je suis plus mitigé pour le livre, Flandre profonde des années 70, souvenirs triviaux du jeune Dimmetrie, famille Verhulst de buveurs de bières, glandeurs écumant les cafés, partageant la chambre avec son père et ses trois oncles, odeurs de pisse et de vomi.

C'est puissant, on ressent cette ivresse de saoulard, hommes battant des records, hommes heureux de revendiquer leurs cancer du foie, pendant que l'épouse partie est traitée de pute, pendant que la grand-mère se tape les repas et d'immondes lessives.

Familles d'accueil, l'auteur ne s'en est pas trop mal sorti.
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Belgique, années 80. Dimitri vit chez sa grand-mère qui héberge bon gré mal gré quatre de ses fils adultes sans le sou. Ceux-ci se remplissent l'estomac essentiellement de bière, dans leur taudis ou au bistrot, et sont coutumiers des cuites carabinées. Atrocement crados et fiers de l'être, ils ont grillé pas mal de leurs neurones avec ce régime. A treize ans, Dimitri baigne dans cette ambiance, pas le choix.

L'auteur s'est inspiré de sa jeunesse pour écrire ce roman. On ose espérer que la situation n'était pas si sordide. Il semble difficile de s'extirper d'un environnement aussi délétère, mais Dimitri Verhulst a visiblement réussi à prendre un autre chemin à l'âge adulte.

Malgré le tragique de la situation, le ton n'est ni misérabiliste ni revanchard. le récit est plein d'humour au contraire, le narrateur se posant en observateur placide et plutôt bienveillant. On peut déplorer quelques longueurs, notamment lors du grand concours de beuverie, dont la description peut flanquer la nausée aux plus aguerris.
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Bienvenue à Reetveerdegem, village fictif de Flandres, dans la famille Verhulst où plutôt chez la grand-mère du narrateur qui héberge 4 de ses fils pour la plupart n'ayant jamais quitté le giron maternel, sans travail sauf le père du héros, vivant ou plutôt buvant les aides sociales diverses et variées et Dimitri le petits fils d'une dizaine d'années abandonné par sa mère qui a également plaqué le mari (le seul des fils à travailler) revenu dans le foyer familial.
A condition d'accepter le postulat de départ et de ne pas s'en offusquer (saouleries et beuveries impressionnantes, un peu de scatologie, de la violence, une misère économique mais toujours beaucoup d'amour et de solidarité) ce roman d'apprentissage, à l'aide de courts chapitre nous fait découvrir la famille rabelaisienne de Dimitri Verhulst et quelques uns des épisodes marquants de son enfance, des liens avec ses oncles, son père expérimentant à la fois la complicité, l'amour dans la famille et également le sordide et la misère économique.. La Merditude des Choses quoi.
Au fil du roman la narration se fait plus châtiée mais plus distante avec les membres de la famille symbolisant l'éloignement de Dimitri; amour et solidarité s'estompent au fur et à mesure de l'avancement de la lecture de son récit et le fossé se creuse entre Dimitri et le reste de la famille.
J'ai apprécié ce roman sans concession mais sûrement pas sans amour.
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Lorsque Dimitri Verhulst parle aujourd'hui de cette époque de sa vie, il n'y a pas d'amertume. Une leçon de vie peut-être. Cette année de sa jeunesse passée avec son père dans la crasse et l'alcool paraît tellement irréelle. On en rirait en pensant que les Belges sont capables de tout. On en pleurerait de désespoir si Dimitri n'était finalement sorti de ce cloaque. le titre français épaissit la fange, alors que le titre néerlandais "de helaasheid der dingen" tournait le livre du côté d'une certaine tendresse. Incompréhensible à la lecture du livre, où toutes les raisons de haïr son père et ses oncles sont plus que réunies. Mais pourtant elle est bien là cette tendresse de quelqu'un qui devine ce que dissimulent les vapeurs d'alcool. Les personnages du livre sont soûls du matin au soir, se lancent dans d'invraisemblables concours d'ivrognerie - mémorableTour de France de la picole, sombrent dans une déchéance que rien ni personne ne semble pouvoir sauver. Et comme par miracle, sorti de ce chaos auquel il était promis, Dimitri Verhulst est là, digne et intact, avec une écriture directe et pourtant sensible. Un étrange livre...
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Dimitri vit dans une famille pas comme les autres en Flandre.

Une famille marginale où le père et les trois oncles sont des soiffards invétérés.
Leur seule occupation et plaisir sont de boire de l'alcool, de séduire les femmes et d'écumer les bistrots à longueur de temps.

Dimitri aura droit dès son plus jeune âge au "mazout" mélange de bière et de coca ; aux chansons paillardes ; aux odeurs malodorantes de ses oncles puisqu'il dormira dans la même chambre et aux vomis, crachats, rots, pets etc .....

Un jour les services sociaux s'en mêleront et il se retrouvera en famille d'accueil.

Mais la famille c'est la famille et ce sentiment qui le ramène immanquablement vers eux , s'appelle t-il de l'amour.

Il mènera sa vie du mieux qu'il pourra avec dans le coeur la mélancolie de ce qui aurait pu être et ne fût pas.

Une enfance racontée de façon truculente avec une tendresse infinie.

Mais en refermant ce livre on se sent un peu triste pour lui et toute la merditude des choses qu'il a du subir, et pourtant il s'en est sorti !

Un film belge a été réalisé en 2009 par Félix van Groeningen.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
18 février 2013
Une fable souvent très drôle qui est aussi un regard sans concession sur notre société.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Mon père était un socialiste et mettait tout en oeuvre pour être reconnu comme tel. Posséder, pour lui, signifiait "plus à épousseter". Posséder vous possédait, jamais l'inverse. Si, grâce à une épargne imprévue, nous menacions de terminer le mois avec un petit surplus d'argent, il vidait le compte bancaire et buvait tout ce qui restait pour nous protéger des tentations du capitalisme. (p. 13-14)
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Je n'avais encore jamais rencontré plus grand pédophobe que moi, mon dégoût pour les bébés était si grand que j'étais fui par les amies qui s'étaient entre-temps déjà reproduites dans un petit être à propos duquel aucune critique ne pouvait être prononcée, qui était intelligent pour son âge, qui savait déjà bien parler, bref, un nouveau Einstein. Personne n'avait crié comme moi sur les toits qu'il ne voulait pas d'enfant, et voyez, à un jet de pierre quelqu'un subissait les douleurs usuelles pour forcer un enfant, mon enfant, à venir au monde. Un comble de ridicule. Comment avais-je pu, toutes ces années, croire avec tant de certitude que ma fertilité allait se plier à mes convictions, que le refus de mon cerveau allait essaimer dans mes testicules ? Le personnage que j'étais devenu ne pouvait qu'être inventé par des auteurs de tragédies grecques ou des scénaristes de sitcoms où la logique des comportements est soumise à la stupidité. Il y avait encore une petite chance que le bébé arrive mort-né, ou vienne au monde handicapé à tel point, un monstre chimérique, un légume au besoin, qu'il soit jugé non viable. En ce cas, j'aurais des difficultés à dissimuler ma joie. Mais même si j'avais cru en Dieu, il était peu probable qu'il eût tendu l'oreille à une prière demandant: s'il te plaît, s'il te paît, un enfant mort-né. Le meilleur qui pût m'arriver, c'était que là tout de suite un petit mulâtre fût déposé dans mes bras par des infirmières pleines de compassion. Je n'aurais à expliquer à personne, alors, pourquoi je prenais mes cliques et mes claques, tout le monde aurait pitié de moi, me soutiendrait, quand bien même les antécédents seraient exactement les mêmes. Quelqu'un a-t-il jamais espéré autant que moi avoir été trompé ?
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"On est toujours un peu salaud quand on abandonne une femme avec un enfant, mais ça vient de que l'on a été beaucoup trop peu salaud pour quitter cette femme avant de l'avoir mise en cloque."
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Les malheureux ont une image plus réaliste du monde; l'amour pour mes oncles est grand et incompréhensible, mais personne n'a jamais osé exiger de l'amour qu'il soit compréhensible.
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-Bon après-midi, Karel, qu'avez-vous à dire à nos auditeurs?
- Ben, euh, j'ai plein de gosses de différentes femmes qui se sont depuis longtemps taillées, je ne travaille pas, boire est mon destin et mon plaisir, et les hobbys, c'est pour les cons.
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