Ce livre comporte des textes hétéroclite, inattendus au vu du titre: de la "prière du matin " au "crucifix" , mais surtout beaucoup d'oraisons funèbres ou élégies, et quelques textes plus proches du titre.
En résumé, j'ai été déçu....
Commenter  J’apprécie         50
J’ai la fureur d’aimer. Mon cœur si faible est fou. N’importe quand, n’importe quel et n’importe où, Qu’un éclair de beauté, de vertu, de vaillance Luise, il s’y précipite, il y vole, il s’y lance, Et, le temps d’une étreinte, il embrasse cent fois L’être ou l’objet qu’il a poursuivi de son choix ; Puis, quand l’illusion a replié son aile, Il revient triste et seul bien souvent, mais fidèle,
La Belle au Bois dormait . . .
La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait.
Madame Barbe - bleue ? elle attendait ses frères ;
Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid,
Se reposait sur l'herbe en chantant des prières.
L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger
Qui caresse la feuille au sommet des bocages
Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager
Semaille, fenaison, et les autres ouvrages.
Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs,
Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles,
Ses coupes et son goût à lui, - les fleurs des gens ! -
Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles,
Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité,
Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure
Où l'après-midi va mourir. Et la bonté
Du paysage au cœur disait : Meurs ou demeure !
Les blés encore verts, les seigles déjà blonds
Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique.
Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons
Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique...
Peau d'Ane rentre. On bat la retraite - écoutez ! -
Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe,
Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés,
Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe !
A Georges Verlaine
Ce livre ira vers toi comme celui d’Ovide
S’en alla vers la Ville.
Il fut chassé de Rome ; un coup bien plus perfide
Loin de mon fils m’exile.
Te reverrai-je ? Et quel ? Mais quoi ? moi mort ou non,
Voici mon testament :
Crains Dieu, ne hais personne, et porte bien ton nom
Qui fut porté dûment.
Princesse elle est sans doute à l’autre bout Du monde où règne et persiste ma foi. Amen, alors, puisqu’à mes dam et coût J’ai rêvé d’elle et pas elle de moi.
Poésie - Il pleut dans mon coeur - Paul VERLAINE