Citations sur L'autoroute sauvage (15)
Les coups durs, personne ne peut les encaisser à votre place.
Il était né comme ça. Idéaliste à mille pour cent. Les gnons assénés par l'existence l'avaient blessé, approfondissant les plis amers de sa bouche, sans rien lui enseigner. Il mourrait idiot. Ou saint. Est-ce que je savais ?
Tu t'entraines tous les jours, même si tu es persuadé que, juste aujourd'hui, tu n'as pas le temps. Sinon, tu remets à demain, puis à après demain, puis à la semaine prochaine, et quand tu as besoin de lancer tes lames, tu t'aperçois que tu es juste un soupçon trop lent, ou maladroit, et tu meurs.
Il y a mieux à faire avec une frangine que de la zigouiller.
- Debout. Nous allons vous amener à notre Père en Clarté. Il décidera de votre sort.
Annie s'est levée, et moi aussi. J'avais la tête passablement sonnante, et j'étais bilieux. Très bilieux. Un chef de groupe, ce n'est déjà pas fréquentable, mais un chef de groupe religieux...On allait avoir affaire à un branque, pas de doute.
J'ai vérifié, par habitude, mon ceinturon et la position des gaines. Deux couteaux de jet, aux manches équilibrés, un sur la hanche gauche, l'autre sur la droite. Ma troisième lame, un poignard de commando, se trouve sur les reins. Avantage tactique. Lorsque les deux premiers couteaux ont été expédiés à leur adresse, les types d'en face ont tendance à me croire désarmé. Ça les rend confiants. Généralement trop.
La viande humaine, je ne suis ni pour ni contre. Entendez par là que je n'ai jamais tué un type uniquement pour le manger, ou, du moins, que je n'ai encore jamais eu assez faim pour le faire. D'un autre côté, une fois qu'il a été saigné dans la bagarre, ça ne me dérange nullement de le considérer du point de vue alimentaire.
Dorée comme un pain chaud . Elle me mettait l'eau à la bouche.
J'ai piqué un truc, dans les récits de Jo. Au début, quand les épidémies ont commencé à s'étaler partout, ils ont quand même tenté de s'organiser un brin. Et ils ont distribué des masques. Oh ! pas à tout le monde, ils n'en avaient pas assez. Au personnel hospitalier, aux équipes de sauvetage, aux flics, aux troufions, là où c'était le plus utile, à leur idée.
Un squelette tassé étreignait le volant à pleins bras, comme s’il se cramponnait à une bouée de sauvetage. Ses longues dents jaunes me souriaient. Il ne me gênait pas. Rien de plus paisible que les morts. Les casse-bonbons, c’est les vivants.