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Critique de ildibad


"les portes de la magie, T4" est un omnibus, reprenant 4 romans et 2 nouvelles.

Julia Verlanger a changé de pseudonyme pour "gilles thomas.
Le premier roman de l'omnibus à été publié sous le nom de J. Verlanger, les suivants sous le nom de G. Thomas.

Première histoire : la flute de verre froid (2 étoiles)

De l'heroic fantasy de consommation de masse, agréable, mais vite oubliée.

Le roman est bâti sur une règle des 4 "B" : Boire, Bouffer, Batailler, Bai***.

Compter un/deux chapitre(s) pas anicroche/anecdote et une vingtaine de chapitres.

Une succession de BBBB systématique, le 4ème étant cependant traité de telle manière qu'un moine tibétain ou une vieille bigote y trouverait à peine de quoi soulever un sourcil. Super important, l'ordre des "B" peut varier ! suspense, suspense ...

Un vague lien d'une mission à accomplir, des adversaires d'une bêtise à pleurer.

A mon sens, un gaspillage éhonté d'un paquet de bonnes idées.
Fidèle à ma tradition, je laisse le bénéfice du doute à l'auteur et j'attaque le titre suivant, publié originalement sous le pseudo suivant.
Si on a créé un prix à son nom, c'est qu'elle ne doit pas être totalement nulle ;-)

Deuxième histoire : la porte des serpents. (trois étoiles)


Elle est publiée sous le pseudo de [Gilles Thomas] en 1980 soit environ 5 ans après la flûte de verre froid.

La porte des serpents appartient à ce qu'on pourrait appeler la fantasy touristique.

On y suit une aventure dont le décors est aussi important que la trame.
Le genre suit un schéma très classique :
- introduction dans la vie de tous les jours, évènement disrupteur qui va projeter le héros ailleurs. le ton donné à cette introduction va marquer de son empreinte le reste du livre.
- A bout de souffle : le héros débarque dans l'autre univers, plus ou moins vêtu, plus ou moins équipé. Il doit apprendre la langue, les coutumes, se faire des amis, échapper à ses ennemis. Les ennemis sont essentiels (sinon, il n'y aurait pas un à bout de souffle). Cette méconnaissance de l'univers va permettre le côté touristique du genre (si le héros doit découvrir, le lecteur le fait aussi ). le héros est de type "gros bill", c'est-à-dire qu'il acquiers des compétences en un temps record, s'il était gringalet, il devient Mr T., il apprend à manier l'épée, tirer à l'arc, réinvente la poudre etc.
- GNIQ ou Grand N'Importe Quoi : le chapitre qui siffle la fin de l'aventure. le héros trouve, accidentellement ou non, la porte qui le ramène chez lui. Un terrier de lapin, une soucoupe volante, plus c'est gros, mieux c'est. C'est le moyen pour clôturer le bouquin et ne pas le tirer en longueur quand tout est dit.
- l'épilogue : soit le héros décide de rester dans l'univers parallèle parce que finalement il y est mieux que dans son monde d'origine (amour, éthique, qualité de vie, échange d'une vie terne contre une vie d'aventures, ..) soit il revient dans son monde d'origine. S'il revient dans son monde d'origine, c'est souvent que l'auteur à l'intention d'écrire une suite ...
Ce schéma s'applique également à la SF touristique, certains auteurs cherchant à brouiller les pistes en envoyant un agent intergalactique dans un monde moyenâgeux où la magie est reine.

Revenons à la [Porte du Serpent] de [Gilles Thomas], alias [Julia Verlanger]

C'est un roman court, formaté pour fleuve noir, format poche.
Il est écrit à la première personne et dans un style très roman noir.
La caractéristique la plus intéressante de livre, c'est probablement ce style un peu argotique, cette introspection narquoise et désabusée, en décalage par rapport au monde médiéval de l'aventure.
le personnage "gros bill" à un regard sans beaucoup de complaisance sur lui ou sur les autres. Les personnages secondaires sont rarement nommés, mais plutôt caricaturés "commerçant ventripotent", "blondinette sexy"
Cette caricature composée de deux mots leur sert de nom.

L'ensemble est cohérent et agréable à lire.

On retrouve les mécanismes de [Julia Verlanger] à savoir le BBBB (boire, bouffer, batailler, bai***).
C'est une oeuvre plus mature, avec des personnages plus fouillés, des interactions entre l'environnement et les personnages plus crédibles.
Les méchants sont raisonnablements retors et rusés.
La trame de l'à-bout-de-souffle est crédible.
Je vous laisse le soin d'apprécier le GNIQ qui lui est grandiose : une soucoupe volante qui sauve le héros in extremis, une partie fine avec la nana serpent aussi surréaliste (on ne peut pas parler de partie de jambes en l'air, elle n'en a pas !) que traitée elliptiquement.

Les cages de Beltem

Publié au départ sous le pseudo de Gilles Thomas, les cages de Beltem présentent une évolution dans l'oeuvre de Julia Verlanger.

les personnages sont mieux construits et l'intrigue gagne en cohérence. On sent plus de travail, même si certaines scènes sont importées d'opus précédents.

Bien sûr, l'auteure ne peut pas résister au "deus ex machina" en la présence d'un petit extra-terrestre qui guide et oriente les héros, leur sauver la mise quand ça tourne mal.

L'histoire se déroule en plusieurs lieux simultanément, permettant une mise en perspective, un monde plus riche et des personnages avec une personnalité plus détaillée.

On retouve bien entendu les moteurs du genre : le sens du devoir, la lutte du bien contre le mal, le baston, les monstres.

Les personnages féminins se raccrochent à trois archétypes : la mère, l'épouse - l'amie, la fille légère, de bon caratère et courageuse. Chacun des personnages féminin gagne en profondeur par cette accroche à l'archétype, qui se contruit au travers d'elles.
La mère est représentée par son symbole ultime : la reine.

Les héros ne sont pas tout blancs et s'ils ont un "code d'honneur", n'hésitent pas à tuer sans scrupule... la vie ne pèse pas lourd chez Julia Verlanger.



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