Après Ramallah

Lors du dernier challenge Destination Palestine, j'ai pu lire différents ouvrages qui m'ont éclairée sur le complexe conflit israélo-palestinien. Comme dans les romans de Tahar Bekri et Valérie Zénatti ou la bande dessinée de Guy Delisle, Mathilde Vermer montre avec l'oeil d'un occidental l'oppression exercée sur les Palestiniens.

Elisa, la narratrice, diplômée en Relations Internationales suit les conseils de Samia et rejoint une organisation palestinienne de Ramallah qui fait du lobbying contre le Mur construit par les israéliens. Elle y rencontre Shirin et son frère Youssef, une jeune étudiant gauchiste.

Petit à petit, Elisa découvre les villages palestiniens emmurés, les Check points, les restrictions mais aussi la très grande hospitalité des palestiniens.
Au fil des visites et des rencontres, Elisa tente de comprendre, de s'engager pour défendre les droits des Palestiniens en écrivant des articles pour un site français. Ses discussions avec Youssef sont très intéressantes puisque deux cultures s'affrontent sur l'utilisation de la violence.
Elisa est une femme complexe. Elle est souvent agressive, impétueuse et semble motivée par des objectifs personnels. Mais ce caractère permet une vision éclairée et impartiale du conflit.
L'auteur construit son roman autour de l'écriture de la narratrice revenue en Inde dans son pays de coeur. Elle s'y terre pour écrire, pour tenter de se reconstruire après le décès de Youssef. Elle tente même de trouver le repos dans un ashram mais seule la confession pourra l'aider à sortir de sa douleur.
"J'ai besoin d'être lue pour me donner le droit de vivre."
Ce premier roman est un récit passionnant, une rencontre avec un pays et un homme. Engagée dans ses convictions humanitaires, Elisa témoigne sur les conditions de vie des Palestiniens et se libère aussi de son passé. Elle discute avec les gens, visite la prison des mineurs, les villages emmurés.
"On ne comprend pas la souffrance de mon peuple si on n'a pas soi-même souffert."
Mathilde Vermer nous fait profiter de sa connaissance des deux pays, l'Inde et Israël pour construire une histoire personnelle qui s'inscrit dans la grande histoire.

La dédicace de l'auteur : " un chagrin d'amour, des convictions humanistes, un cheminement vers la paix. Voici les promesses de ce roman. En espérant que les mots sauront vous toucher."
Oui, ce roman à tenu ses promesses et il m'a beaucoup touchée grâce à son réalisme, ses échanges culturels et grâce à cette très belle histoire de femme.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..

Découverte de la Palestine à travers une jeune femme fraîchement diplômée qui vient se confronter au terrain.
Elle découvrira la peur quotidienne vécue par la population, les humiliations subies à chaque déplacement lors des passages des check-point, les traités qui ne sont pas respectés, l'aspiration de ce peuple à la liberté...
Facile à lire, ce roman rétablit des vérités que l'on a tendance à oublier, les médias ne s'intéressant à ce conflit que par rapport au nombre de morts lors d'action de kamikazes.
Un petit bémol: la partie qui concerne l'Inde brouille un peu la lecture nous empêchant de toujours bien nous situer dans le temps.

C'est d'Inde, après la mort de Youssef, qu'Elisa va écrire son périple palestinien. A 23 ans, ayant terminé ses études, elle décide de mettre ses ambitions pacifiques à l'épreuve de la réalité et part dans une organisation locale de Palestine en lutte contre le Mur (encore un mur de la honte).
Elisa va découvrir l'oppression, l'humiliation, la peur que fait subir Israël aux peuples de Palestine...
Personnage agaçant et attachant, elle va apprendre que la paix ne peut être qu'associée à la liberté.
Premier roman à découvrir

Cette lecture était une suite logique des Amandes Vertes, une BD qui m'avait plu mais un peu frustrée. J'avais besoin d'en apprendre davantage. C'est ce qui fut possible avec ce roman, j'y ai aussi beaucoup aimé les réflexions que la situation inspire à Elisa et aux autres étrangers. On se rend compte que les soldats israeliens font sans cesse référence à la Shoah, comme si le fait que les européens aient laissé faire ce génocide ne donnait pas le droit aux étrangers de s'exprimer sur le sort des palinestiniens. Bien sûr, la Shoah leur permet aussi d'excuser tous leurs abus. de leur côté, les palestiniens comparent les résistants français à leurs terroristes, refusant d'y voir une différence. Je me suis aussi souvent interrogée sur le soutien inconditionnel des Etats-Unis envers Israël et un personnage américain donne son point de vue sur la question. J'ai aimé les interrogations de la narratrice sur ses problèmes familiaux qui ne sont rien comparés au conflit qu'elle découvre mais qui la font néanmoins souffrir mais aussi sur son rôle: aussi révoltée qu'elle soit, que peut-elle raconter qui puisse changer les choses? Tout semble avoir été dit et pourtant, les palestiniens sont toujours opprimés. Ce que j'ai moins aimé, en revanche, c'est l'aspect romanesque, j'aurais préféré un documentaire pur, je pense. J'ai eu pitié de cette narratrice qui s'invente une histoire d'amour.
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