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Critique de Milllie


1938, Puerto Montt au Chili vient d'être quasiment rasée de la carte et coupée du monde par une éruption volcanique. Tous les moyens d'accès à la ville sont coupés et peu de survivants ont réussi à s'échapper. 2 aviateurs, Salomé Declercq, une française, et Sir Blake, un anglais, décident donc de se lancer dans un défi visant à rallier la ville au plus vite pour porter assistance aux habitants.

Avec une intrigue pareille, La course dans les nuages s'inscrit dans la pure tradition du roman d'aventures, version début de l'aviation et poursuites dans le ciel. le roman remplit bien son contrat pour cette partie. Les portraits de la jeune Salomé, orpheline passionnée par les avions devenue pilote hors pair, et celui de Sir Blake, ancien pilote de la Grande Guerre plutôt misogyne et méprisant, sont savoureux et promettent de belles rivalités et coups bas. Je me suis vite passionnée pour ce monde de l'aviation naissante, tendance Aéropostale et héros comme Mermoz ou St Ex, où des pilotes n'ayant peur de rien (il fallait bien ça pour monter dans les engins encore très rudimentaires de l'époque) sont prêts à tout pour faire voler plus vite et plus loin leurs drôles de machines. Toutes les scènes en vol sont passionnantes, l'auteur semble s'être bien documenté et nous fait vivre l'aventure avec ses personnages, on a froid, on tremble, on retient son souffle lors de pannes ou d'atterrissages de fortune, bref le roman remplit ses promesse d'aventure.

Malheureusement j'ai trouvé que ce livre souffrait d'un problème de rythme et partait un peu dans tous les sens, au détriment de l'intrigue et du plaisir du lecteur. Alors que les premiers chapitres posent les bases du défi et nous embarquent tout de suite dans l'histoire, l'auteur consacre ensuite un bon tiers du livre aux préparatifs qui m'ont semblé inutilement étirés, avec un schéma assez répétitif du journaliste naïf accompagnant Salomé, rudoyé par celle-ci et ne comprenant rien aux événements. Heureusement l'histoire décolle (ah ah) quand le vol commence mais là aussi, alors que l'auteur tenait tout ce qu'il fallait pour construire une histoire passionnante, il m'a semblé qu'il compliquait inutilement son intrigue, ajoutant des nazis par ici (certes on est en 1938 mais cela colle assez mal avec le reste de l'histoire), un complot politique par là, des trahisons à n'en plus finir au point que le tout finit par ne plus être très vraisemblable et qu'on s'y perd un peu. Les scènes les plus angoissantes du roman sont finalement celles où l'auteur glisse insensiblement vers le fantastique, quand Salomé s'endort en pilotant et croit voir des fantômes ou quand elle arrive dans la ville détruite hantée par les quelques survivants, et cette facette aurait pu être plus développée alors qu'elle n'est finalement qu'effleurée.

Même si de mon point de vue ce roman aura pu être plus réussi avec un meilleur dosage des rebondissements et des différents chapitres, cela reste une lecture très agréable. le style est fluide, facile à lire et agréable, les descriptions comportent juste ce qu'il faut de détails pour vivre l'aventure sans être rébarbatives et les personnages sont très attachants. le sujet assez original en littérature jeunesse m'a également passionnée. Un roman atypique et sympathique qui passionnera sans doute tous les fanas d'aviation ou les inventeurs fous (et les autres puisque le tout reste très accessible même aux néophytes). A découvrir !

Merci à Babelio et aux éditions Sarbacane pour cette Masse Critique privilégiée qui m'a permis de découvrir un univers assez loin de mes lectures habituelles.
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