César Cascabel et sa famille sont des saltimbanques. Après avoir pendant longtemps durement travaillé aux Etats-Unis, ils ont réussi à réunir l'argent nécessaire pour retourner en France, la mère patrie qui leur manque. le voyage est prévu : depuis la Californie, ils rejoindront la côte Est et prendront le bateau. Mais des scélérats volent toutes leurs économies et ils ne pourront jamais embarquer sur un bateau leur magnifique roulotte. Qu'à cela ne tienne ! le chef de famille décide de faire le chemin vers l'Europe en sens inverse, en passant par le détroit de Béring ! Il est confiant, ça prendra juste un peu plus longtemps que prévu. Mais bien évidemment, tout ne se passera pas aussi facilement...
En voilà, une famille bien aventureuse qui ne se plaint jamais en plus !!!
Avec cet opus, Verne ne déroge pas à de nombreuses règles : un voyage long, éprouvant et parsemé de dangers et d'imprévus, une jolie demoiselle, de méchants brigands, des exposés géographiques, une fin heureuse. Ah, et puis aussi du racisme et de la misogynie en pagaille en provenance directe du 19ème siècle. Après 6
Jules Verne, on ne s'étonne plus mais on remarque quand même...
Cette histoire-là est aussi lente que les autres, peut-être plus simple et avec beaucoup moins de rebondissements. Les procédés étant toujours identiques d'un roman à l'autre, on sait que tout finit par s'arranger souvent par des retournements de situation assez abracadabrantesques ou aux explications capillotractées. Ainsi, nos amis se lancent dans le détroit de Béring mais finissent sur un iceberg à la dérive, sur lequel ils restent près d'un mois et demi (tout de même) et grâce auquel ils parcourent trois mille kilomètres dans le froid arctique. Pratique, non ? Certes, ils se font de suite "kidnapper" et rançonner, mais cette mésaventure les arrange dans leur besogne, d'autant plus qu'ils n'ont pas manqué de nourriture sur leur bateau naturel... Et puis, quand la petite Kayette se retrouve séparée de la famille, sur un autre glaçon, le fils énamouré Jean saute lui porter secours et la famille les voit s'éloigner. Sont-ils perdus alors ? Mais non, voyons ! Ils précèdent de peu le reste de l'équipage quand ils accostent sur les îles Liakhov, pardi ! Ouf, on avait eu peur, tout de même ! Et l'Alaska qui devient américaine pile à temps pour laisser passer la famille que les Russes avaient refoulée à la frontière ! Et le tsar qui amnistie six mois plus tôt des exilés comme le comte Narkine, passager de la roulotte, qui rentre sur le territoire interdit et n'a plus rien à craindre des dénonciations ! Pas du tout réaliste tout ça, mais parfaitement efficace pour notre fiction.
D'autres "rebondissements" de ce type s'enchaînent, avec peu d'originalité. Encore une fois, on sent ce titre un peu plus plat que les autres, moins épique ou engageant. Cela est probablement dû au fait que Cascabel père est un personnage tellement enjoué que même la noirceur de la nuit polaire ne fait pas peur.
Autour de tous ces rebondissements, nous avons droit aux cours de géographie habituels et à un voyage assez lent, agrémenté de dates. Sauf qu'on trouve une erreur incompréhensible dans les dates autour des 25-26 octobre, qui sont des repères pour deux évènements qui ne se produisent pas le même jour. J'ai relu trois fois, et les trois fois c'était faux. Que s'est-il donc passé ??
Bref, c'est un roman sympathique à lire au coin du feu, quoique trop long pour ce qu'il est. La recette Verne, en fait. Vous savez ce que vous mangez.
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