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EAN : 9782253013488
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.48/5   46 notes
Résumé :
Thomas Roch est un inventeur génial œuvrant malheureusement dans le domaine militaire ; son invention géniale devrait lui apporter gloire et fortune mais la folie des grandeurs qui le gagne lui vaut de se voir fermer les portes de tous les ministères de la guerre d'Europe et des États-Unis… car aucun gouvernement n'est prêt à payer le prix exorbitant demandé en contrepartie du secret militaire dont il est seul détenteur.
De son côté, le gouvernement de Washi... >Voir plus
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Énième Jules Verne mais dans un style complètement différent de ce à quoi j'ai été habitué, Face au drapeau est plutôt sombre. N'empêche, on retrouve plusieurs éléments familiers, à commencer par un protagoniste dans la lignée de ces héros romantiques. Simon Hart, alias Gaydon, est dévoué, prêt à tout pour réussir sa mission. Parfait ? Pour l'instant, il veille sur un compatriote, l'inventeur français Thomas Roch. Sa dernière invention, le Fulgurateur Roch (encore une fois, Jules Verne se fait visionnaire ou prophète, le roman ayant été écrit en 1896), a été refusée par les gouvernements occidentaux et on préfère l'interner plutôt que de voir son arme entre des mains étrangères ou ennemies. Ainsi donc, alors que sa santé mentale décline, il est retenu dans une maison de repos en Caroline du Sud. Mais c'était sans compter sur des pirates modernes…
En effet, assez rapidement, le comte d'Artigas (visiblement un nom d'emprunt derrière lequel se cache un redoutable ennemi) enlève les deux Français. le voyage sur la goélette Ebba est un peu long, j'ai lu rapidement cette partie. L'arrivée sur l'îlot Back-Cup a ravivé mon intérêt. C'est un repère parfait pour des pirates modernes, pas très loin des Bermudes, et il contient une caverne immense en son creux. Ça m'a rappelé les films de James Bond… Malheureusement, l'action traine ici aussi. Pourtant, c'est rempli de nombreuses péripéties, mais elles sont sans conséquences, très peu en lien direct avec l'intrigue principale. Éventuellement, les secours arrivent (il ne pouvait en être autrement), et en sous-marin, rien de moins. Il faut dire qu'à l'époque, le submersible était une technologie militaire relativement nouvelle, encore en expérimentation. Les rebondissements n'en finissent plus et aboutissent à une finale grandiose et inattendue. Face au drapeau est un roman pessimiste, où l'on peut voir le danger de l'armement. C'est ce qui en fait l'originalité, selon moi, parce que sa lecture ne m'a pas emballée.
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Que vaut-il mieux ? Un savant « fou » qui invente une arme de destruction massive ? Ou un savant « pas fou » qui lui aussi invente une arme de destruction massive ? L'un et l'autre se valent, sans doute, et sont tous deux condamnables, même s'ils argumentent que l'arme est plutôt défensive qu'offensive. C'est ce que pensent (en tous cas j'espère) les lecteurs du XXIème siècle. En 1896, on n'en est pas encore là, et l'armement militaire est (déjà) un sujet à la fois stratégique et économique, d'autant qu'en coulisse les partisans d'une revanche contre l'Empire allemand aimeraient bien effacer l'humiliation de 1870.
« Face au drapeau » est l'histoire d'un savant français, Thomas Roch, qui a inventé une bombe d'une puissance inouïe et d'une force destructrice inégalée. Conscient de l'intérêt que peut susciter cette invention, il en demande un prix exorbitant à différents gouvernements, mais aucun ne peut le suivre dans cette voie. Il finit interné dans une maison de repos américaine. C'est là qu'il est enlevé, avec son infirmier, par un commando spécialisé, à la tête duquel figure l'énigmatique comte d'Artigas. Entraîné avec l'infirmier (qui est en réalité un espion français dont la mission est de soutirer à Roch le secret de son invention), il est emprisonné dans la base secrète du comte, une grotte sous-marine qui rappelle celle du capitaine Nemo dans l'île mystérieuse. Artigas, sous le nom duquel se cache Ker-Karraje, le redoutable pirate, oblige Roch à tirer sur des bateaux militaires qui croisent à proximité.
En 1896, Jules Verne est dans la dernière partie de sa vie et de son oeuvre : toute deux sont marquées par un pessimisme profond et par une inquiétude sur les progrès de la science. Les romans qu'il écrit dans ces dernières années du XIXème siècle ne sont pas comparables à ceux qui ont fait sa gloire entre 1860 et 1890. Non pas qu'ils ne soient pas intéressants (quelques-uns sont des chefs-d'oeuvre comme « le Château des Carpathes », « Face au drapeau » ou « le Sphinx des glaces ») mais on sent moins la « patte » du maître, la science est moins présente, souvent elle est montrée comme futile, ludique ou carrément dangereuse ; la manière de Jules Verne a changé : il se tourne volontiers vers des romans qui penchent vers le policier, l'espionnage, le politique, et s'éloigne du roman d'aventure et de voyage (voire de robinsonnade) qui faisait florès autrefois. Jules Verne essaye de faire du neuf avec du vieux : Artigas est un sous-Nemo, comme son sous-marin est un sous-Nautilus. Et quand l'auteur veut secouer la fibre patriotique, c'est avec de gros sabots. Ainsi le premier bateau visé par la bombe est sans doute un croiseur allemand : « le pavillon n'est pas hissé ; mais, par sa construction, il me semble bien que ce navire est d'une nationalité qui ne saurait être très sympathique à un Français ».
« Face au drapeau » reste toutefois un des grands romans de Jules Verne, même s'il ne figure pas parmi les plus connus, en particulier pour les raisons que je viens de citer. Mais on y retrouve beaucoup d'éléments rencontrés dans l'oeuvre antérieure, qui en font un roman vernien par excellence : un savant fou (ou pas loin), un personnage démiurge mystérieux, une grotte sous une île, un engin sous-marin, une histoire de balistique, des pirates, des volcans et… pas de femmes ! Et ça se lit toujours aussi bien.
Il n'existe qu'une adaptation au cinéma mais elle est somptueuse : En 1957, le réalisateur tchèque Karel Zeman réalise « Aventures fantastiques », projeté aussi sous le titre « L'Invention diabolique », dont la principale caractéristique est de faire évoluer des acteurs en chair et en os devant un décor issu tout droit des illustrations d'origine des romans de Jules Verne, signées entre autres Riou ou Bennett. le résultat est de toute beauté, un des plus beaux hommages à l'auteur, et un chef-d'oeuvre d'adaptation.

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Certes, ce n'est pas mon roman préféré de Jules Verne — et de loin ! — car il est émaillé de nombreuses répétitions et l'écriture se montre parfois trop explicative. de plus, les péripéties et le suspens sont plutôt faibles si l'on compare ce récit aux réussites que sont Cinq semaines en ballon, le Tour du monde en 80 jours ou Les Enfants du Capitaine Grant. L'auteur devait le sentir, lui-même, qui se sent obligé de conclure la plupart des chapitres par des questions afin de maintenir l'intérêt du lecteur.
Cependant, quelques morceaux de bravoure méritent le détour pour les amateurs de son oeuvre, à commencer par la description minutieuse de l'îlot Back-Cup qui abrite une caverne à laquelle on ne peut accéder que par un tunnel sous-marin. C'est un magnifique lieu imaginaire que Jules Verne situe dans l'archipel des Bermudes. Même si l'idée n'a rien d'original, car il l'a déjà employée dans L'Île mystérieuse, elle est ici joliment renouvelée. C'est d'ailleurs ce qu'on peut « reprocher » à ce roman : Jules Verne fait du neuf avec du vieux. Quand on a lu ces grands succès, on devance facilement l'action.
Pour autant, j'ai apprécié cette lecture car elle comporte son lot d'inventions steampunk et une vision pessimiste assez frappante et symptomatique des dernières années de l'auteur. Si le style caractéristique de Verne me semble ici affaibli, j'ai trouvé audacieuse l'utilisation de différents points de vue pour narrer cette histoire. le récit début en effet à la troisième personne avant d'adopter le point de vue de l'un des protagonistes.
Une curiosité, donc, que je conseille à des amoureux du maître, mais pas pour découvrir son style et son univers.
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Thomas Roch est l'inventeur génial d'une arme terrible mais il est aigri car aucun gouvernement n'est prêt à payer le prix fabuleux qu'il en demande. Interné par le gouvernement pour maintenir son secret, il est contacté par deux étranges visiteurs le Comte d'Artigas et le capitaine Spade, qui finissent par l'enlever...
Un excellent roman, peut-être un peu moins réussi mais surtout moins connu que les autres ouvrages de Jules Verne, où transparaît l'inquiétude de l'auteur pour la technologie grandissante de l'industrie des armes et son dédain pour un certain patriotisme qu'il fait ressembler à du nationalisme.
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"Face au drapeau" n'est pas le plus connu des livres de Jules Verne et, après l'avoir lu, j'avoue ne pas en être autrement surpris. Il s'agit en effet d'une histoire assez insipide qui ne fait que recycler, sans rien leur apporter de neuf, les idées de certains de ses romans précédents. On n'est donc guère étonné d'y trouver un sous-marin révolutionnaire, une base secrète au coeur d'une caverne sur une île déserte et une arme incroyablement dévastatrice.
Certes le comte d'Artigas n'est pas mû par les mêmes motivations qu'un Némo ou un Robur. C'est un bandit de la pire espèce qui ne cherche ni à prouver la supériorité de ses idées, ni à faire disparaître les navires militaires qui souillent les océans. Il n'est pas non plus l'inventeur du fulgurateur, cette arme surpuissante capable de détruire des armées entières. Pour autant, les péripéties qui nous sont narrées rappellent irrésistiblement celles de "Vingt mille lieues sous les mers" ou de "Maître du monde".
Suite de la chronique sur mon blog :

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Thomas Roch est un inventeur français œuvrant dans le domaine militaire ; son invention géniale devrait lui apporter gloire et fortune, mais la folie des grandeurs qui le gagne lui vaut de se voir fermer les portes de tous les ministères de la guerre d'Europe et des États-Unis... car aucun gouvernement n'est prêt à payer le prix exorbitant demandé en contrepartie. Le gouvernement de Washington préfère le faire interner, plutôt que de le voir aller vers une autre puissance plus encline à se ruiner pour cet explosif révolutionnaire.

C'est dans la maison de repos où séjourne Thomas Roch, Healthfull-House, que commence l'histoire : d'étranges visiteurs viennent lui rendre visite comme s'il s'agissait d'une curiosité locale. Parmi eux, figurent l'énigmatique comte d'Artigas, dont la richesse et la renommée le précèdent dans le monde entier, et le capitaine Spade, son bras droit. Il s'ensuit l'enlèvement de Roch et de son infirmier, et leur voyage dans la goélette Ebba jusqu'à la base des ravisseurs : l'îlot perdu de Back-Cup, isolé au sein de l'archipel des Bermudes. Plusieurs navires ont déjà disparu corps et biens à ses abords... Cet îlot, qui sert depuis quelque temps de repaire au comte et à son équipe de malfaiteurs, doit son nom à sa forme, qui évoque une tasse renversée. La seule entrée, découverte fortuite du comte d'Artigas, est un tunnel sous la surface. Le comte, dont le roman permet de découvrir la véritable identité, s'est en effet approprié la technique du sous-marin – appelé tug dans le récit (« remorqueur », qui tracte la goélette Ebba lors de ses voyages).

L'intérieur voûté et immense de Back-Cup rappelle le lieu où Nemo avait amarré définitivement son propre sous-marin, le Nautilus, dans un autre roman de Jules Verne, L'Île mystérieuse. Cet îlot semble volcanique aux marins qui s'en approchent, car une fumée s'échappe de son dôme ; l'infirmier enlevé en même temps que Thomas Roch, narrateur de l'essentiel du roman, révélera que ce sont en réalité les compagnons de mer du comte qui font brûler un feu continuel pour faire accroire à l'existence d'un volcan en activité.

Mais d'Artigas et Spade, secondés de l'ingénieur Serkö, veulent-ils supprimer toute chance de voir un jour l'explosif de Thomas Roch fabriqué, ou veulent-ils s'en assurer l'exclusivité ? Nous le saurons au fil du roman, en suivant le récit qu'en fera le surveillant Gaydon (en réalité un ingénieur français agissant lui aussi incognito) dans son journal. Le savant Roch va devoir quant à lui se déterminer et décider de vendre ou non le secret à la fois révolutionnaire et destructeur de son invention, même s'il sait que celui-ci pourrait se retourner contre son propre pays, dont les bateaux croisent à portée de tir de Back-Cup : au moment du choix, il se trouvera donc « Face au drapeau ».
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Le personnage dont il s'agit était un français, nommé Thomas Roch, âgé de quarante-cinq ans. Qu'il fût sous l'influence d'une maladie mentale, aucun doute à cet égard. Toutefois, jusqu'alors, les médecins aliénistes n'avaient pas constaté chez lui une perte définitive de ses facultés intellectuelles. Que la juste notion des choses lui fit défaut dans les actes les plus simples de l'existence, cela n'était que trop certain.
Cependant sa raison restait entière, puissante, inattaquable, lorsque l'on faisait appel à son génie, et qui ne sait que génie et folie confinent trop souvent l'un à l'autre !....
(extrait de "Healthful-house", premier chapitre du volume de poche paru en 1967)
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Vidéo de Jules Verne
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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