Un savoureux récit d'aventures en mode steampunk
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Et voilà, j'ai enfin dépoussiéré ma bibliothèque pour sortir un classique que je n'ai jamais lu . Shame on me :)
Jules Verne est pourtant le précurseur, le père de la science-fiction française. J'aurais dû commencer par lui.
Comme vous certainement, j'avais visionné le dessin animé des années 80 de cette célèbre histoire (où les personnages sont des félins, renards...).
Alors, est-ce la nostalgie qui s'est emparée de moi à la lecture de ce récit truculent ? Certainement.
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Le début est un peu poussif. L'auteur prépare l'atmosphère si steampunk du 19eme siècle. Le pari est lancé et d'un coup, l'aventure commence pour de bon. Pas de fioritures, pas de précisions superflues, comme les héros, n'emportant que le strict nécessaire, la course contre la montre a débuté.
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Le temps, parlons-en. Ici, il est partout, mis à toutes les sauces. Forcément, c'est lui qui scande l'aventure à proprement dite.
Ah, quel rythme effréné!
Entre péripéties, découvertes et rencontres malavisées, les héros sont bien malmenés. C'est ce qui fait son charme.
Et bien sûr, j'ai souvent pensé à Tintin, notre célèbre reporter, aventurier hors pair qui a également sillonné la planète entière. Lui aussi a su utiliser toutes les ressources, tous les moyens de transport à sa disposition.
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Je regrette toutefois des situations trop "faciles" où la situation se rétablit d'un clignement d’œil (ou plutôt d'argent distribué). Dommage aussi que ce Phileas Fogg ne s'intéresse pas plus à ce qui l'entoure. Un peu de tourisme ne lui aurait pas fait de mal. (oui, j'ai trouvé ce personnage arrogant, froid et antipathique).
J'ai passé un très bon moment. Et dans une prose littéraire soutenue mais accessible.
Une parenthèse "vintage" délicieuse.
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Petit bonus: durant ma lecture du roman, je l'ai entrecoupé de l'adaptation en BD (trilogie) qui complète mon imaginaire à merveille.
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J'ai adoré ce roman lors de ma première lecture quand j'avais une douzaine d'années. Relu récemment, il n'a pas pris une ride. Aventure, humour, rebondissements, tout est là. Comment faire le tour du monde avec les moyens les plus modernes pour l'époque !
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Jules Verne fait partie des classiques de la littérature de jeunesse, donc maintenant que je suis adulte, il était temps que je commence à le lire ! ...
Même sans l'avoir lu, qui ne connait pas les fameux Phileas Fogg et Passepartout, le maître anglais et son valet français lancé dans un pari complètement fou ?
Et bien ce fut une découverte bien plaisante ! Une aventure trépidante bien sûr, mais aussi une écriture agréable et bien sûr l'étonnante modernité du récit pour un roman du 19ème siècle ! Bien sûr, certains jugements de valeurs sur les civilisations orientales ou la "supériorité" de l'éducation à l'européenne rappelle l'esprit expansionniste et colonisateur de l'époque, mais Rudyard Kipling a fait bien pire !
Ce tour du monde, c'est surtout une ode aux nouveaux moyens de transports - et aux anciens qui dépannent bien quand même parfois.
Pou ma part, ce que je retiendrai surtout c'est le dépaysement, l'humour et tous les rebondissements dans ce roman dans la digne lignée de L'île au trésor , publié une dizaine d'année plus tard.
On retrouve les mêmes ressorts de l'incroyable chance du héros pantouflard qui part dans un voyage extraordinaire qui le dépasse et le confronte à ses croyances et ses valeurs - comme dans Bilbo le Hobbit publié presque un siècle plus tard !
Et au bout du chemin, en plus de s'être découvert, il découvre que tout l'or du monde ne saurait acheter des choses telles que l'honneur, le dévouement à ses amis, ou l'amour. Ah, l'amour... celui qu'on irait jusqu'au bout du monde pour le trouver ! Tous les éléments pour un "best seller" sont réunis dans ce livre.
Bravo Jules Verne ! J'y reviendrai sans doute.
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C'était l'homme le moins hâté du monde, mais il arrivait toujours à temps. Toutefois, on comprendra qu'il vécût seul et pour ainsi dire en dehors de toute relation sociale. Il savait que dans la vie il faut faire la part des frottements, et comme les frottements retardent, il ne se frottait à personne.
" Sa luisante chevelure, régulièrement divisée en deux parts, encadre les contours harmonieux de ses joues délicates et blanches, brillantes de poli et de fraîcheur. Ses sourcils d'ébène ont la forme et la puissance de l'arc de Kama, dieu de l'amour, et sous ses longs cils soyeux, dans la pupille noire de ses grands yeux limpides, nagent comme dans les lacs sacrés de l'Himalaya, les reflets les plus purs de la lumière céleste. Fines, égales et blanches, ses dents resplendissent entre ses lèvres souriantes, comme des gouttes de rosée dans le sein mi-clos d'une fleur de grenadier. Ses oreilles mignonnes aux courbes symétriques, ses mains vermeilles, ses petits pieds bombés et tendres comme les bourgeons du lotus, brillent de l'éclat des plus belles perles de Ceylan, des plus beaux diamants de Golconde. Sa mince et souple ceinture, qu'une main suffit à enserrer, rehausse l'élégante cambrure de ses reins arrondis et la richesse de son buste où la jeunesse en fleur étale ses plus parfaits trésors, et, sous les plis soyeux de sa tunique, elle semble avoir été modelée en argent pur de la main divine de Vicvacarma, l'éternel statuaire"
Si nous sauvions cette femme ? dit-il.
— Sauver cette femme, monsieur Fogg !… s’écria le brigadier général.
— J’ai encore douze heures d’avance. Je puis les consacrer à cela.
— Tiens ! Mais vous êtes un homme de cœur ! dit sir Francis Cromarty.
— Quelquefois, répondit simplement Phileas Fogg. Quand j’ai le temps.
Et maintenant, comment un homme si exact, si méticuleux, avait-il pu commettre cette erreur de jour ? Comment se croyait-il au samedi soir, 21 décembre, quand il débarqua à Londres, alors qu'il n'était qu'au vendredi, 20 décembre, soixante dix neuf jours seulement après son départ ?
Voici la raison de cette erreur. Elle est fort simple.
Phileas Fogg avait, « sans s'en douter », gagné un jour sur son itinéraire, -- et cela uniquement parce qu'il avait fait le tour du monde en allant vers l'est, et il eût, au contraire, perdu ce jour en allant en sens inverse, soit vers l'ouest.
En effet, en marchant vers l'est, Phileas Fogg allait au-devant du soleil, et, par conséquent les jours diminuaient pour lui d'autant de fois quatre minutes qu'il franchissait de degrés dans cette direction. Or, on compte trois cent soixante degrés sur la circonférence terrestre, et ces trois cent soixante degrés, multipliés par quatre minutes, donnent précisément vingt-quatre heures, -- c'est-à-dire ce jour inconsciemment gagné. En d'autres termes, pendant que Phileas Fogg, marchant vers l'est, voyait le soleil passer quatre-vingts fois au méridien, ses collègues restés à Londres ne le voyaient passer que soixante-dix-neuf fois. C'est pourquoi, ce jour-là même, qui était le samedi et non le dimanche, comme le croyait Mr. Fogg, ceux-ci l'attendaient dans le salon du Reform-Club.
Phileas Fogg accepta la gibelotte et la goûta consciencieusement ; mais en dépit de sa sauce épicée, il la trouva détestable.
Il sonna le maître d'hôtel.
"Monsieur, lui dit-il en le regardant fixement, c'est du lapin, cela?
- Oui, mylord, répondit effrontément le drôle, du lapin des jungles.
- Et ce lapin-là n'a pas miaulé quand on l'a tué?
- Miaulé? Oh! mylord! un lapin! Je vous jure...
- Monsieur le maître d'hôtel, reprit froidement M. Fogg, ne jurez pas et rappelez-vous ceci : autrefois, dans l'Inde, les chats étaient considérés comme des animaux sacrés. C'était le bon temps.
- Pour les chats, mylord?
- Et peut-être aussi pour les voyageurs!"
RENTRÉ LITTÉRAIRE 2024
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Juillet 1897. Un aéronaute suédois plein d'esprit, un journaliste américain fou de mécanique et un jeune et mystérieux aventurier grimpent dans un ballon. Direction le pôle Nord, qu'ils veulent être les premiers à atteindre. Tandis que ce petit monde dérive au-dessus de la banquise, les pensées du major Gustav Crispin, notre aéronaute, reviennent sans relâche sur son histoire tumultueuse avec l'exaspérante mais irrésistible Luisa. Sur les paysages blancs, Gustav convoque des souvenirs de Paris ou des lacs italiens comme autant de décors de leur idylle.
Tour à tour glaçant et comique, ce roman d'exploration à la Jules Verne mêle avec originalité aventures arctiques et rêveries philosophiques. Qu'il nous mène jusque dans les plus froides contrées du globe ou dans celles plus chaudes du coeur, tout voyage a ses dangers…
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« Un ballon sur la banquise » de Macdonald Harris, le 5 septembre en librairie.
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