Les membres d'un quatuor à cordes français sur les routes de Californie sont accueillis dans une villégiature pour milliardaires, qui s'avère être une île flottante "à hélice". de bon gré, les musiciens accompagnent le périple d'un an à travers les archipels de l'océan Pacifique.
Plaisante production de
Jules Verne, pleine d'enthousiasme et accessoirement d'humour, parfois un peu condescendant. Bien moins riche en action et rebondissements que la plupart de ses autres romans, on sent, au moins dans la première partie, une certaine fascination pour son idée qui amène
Jules Verne à la décrire comme un système de manière assez complète. le livre comporte indéniablement des longueurs, s'étendant sur les descriptions historiques et géographique détaillées de chacun des archipels de l'océan Pacifique. Et la rédaction est souvent ponctuée de listes-litanies à la
Zola. le dernier quart retrouve un certain rythme et souffle, mais le choix littéraire de la fin laisse un peu perplexe, trahissant peut-être une forme de désillusion à l'égard de l'esprit humain, qui contraste avec la foi positiviste en la connaissance et les techniques qu'on rencontre à travers toute l'oeuvre de Verne.
En revanche, le livre s'avère très intéressant pour reconstituer les idéologies géopolitiques de l'époque, même du seul point de vue français, lorsque la France et le Royaume-uni exerçaient leurs rivalités dans la domination de la planète, avec l'Allemagne et les États-unis sur leurs traces.
Dans les caractéristiques pittoresques du livre,
Jules Verne y fait ouvertement état de ses goûts artistiques notamment en matière de musique et accessoirement de peinture, plaçant au panthéon nombre de noms oubliés, mais détestant Wagner de manière appuyée et expédiant l'impressionnisme au titre de "peste décadente".
Autre curiosité : l'histoire n'est pas datée, et certainement pas à "30 années près" mais
Jules Verne indique que les États-Unis comptent alors 67 états — jusqu'au Costa Rica — et distille des allusions au fait que l'action se déroule au XXe siècle.
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