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De Jules Verne, je navais lu jusqu'à présent que 20.000 lieues sous les mers et le tour du monde en 80 jours. Et encore, le premier remonte à mon année de CM2... Histoire de renouer avec l'écrivain, j'ai opté pour un titre un peu moins connu mais qui suscite beaucoup de curiosité : Paris au XXème siècle. L'histoire du manuscrit est en soi toute une aventure. Un des premiers textes de Verne, refusé par Hetzel en 1863 ou 1864, le romancier ne le présenta plus jamais. Il fallu attendre 1992 et l'ouverture d'un coffre hérité (par explosion faute de clé, perdue) pour que l'arrière-petit-fils de Jules découvre le titre. Pour un peu, il disparaissait avec le coffre que tour le monde croyait vide... A quoi tient le destin d'une oeuvre parfois...

Paris au XXème siècle est époustouflant d'anticipation. L'électricité brille partout, la machine remplace le travailleur humain de plus en plus, métros et railways silencieux et aériens parcourent la capitale, les automobiles sillonnent les rues, un système pantélégraphique et individuel relie le monde entier (Internet avant l'heure?), ...
Jules Verne s'est inspiré des dernières inventions à l'époque où il écrivait, dont certaines n'étaient que des essais non appliqués, pour les mettre en scène en extrapolant leur usage futur. Quel visionnaire!

Mais son roman est loin d'être un panégyrique de la technique et de l'industrie. La société qu'il dépeint, toute vouée à l'utilitarisme et à l'accumulation de fortune, laisse un goût d'amertume. Les arts autres que mécaniques ont tous quasiment disparu et avoir l'âme poétique relève presque de l'hérésie. Michel, le jeune héros du roman, en fait les frais lui qui ne rêve que littérature et poésie quand on le voudrait rouage anonyme et satisfait d'une grande banque.

Le pessimisme de Jules Verne face aux changements de mentalité et de société induits par la mécanisation et la généralisation des sciences appliquées transparaît à chaque page. Certes il est compensé par d'ironiques descriptions et par le recours à un humour féroce face à la médiocrité d'esprit des contemporains de son héros (le portrait de son oncle Boutardin et de sa famille est remarquable de ce point de vue).

Paris au XXème siècle offre une lecture surprenante à plus d'un titre. Par les qualités d'anticipateur de l'auteur bien sûr. Mais également par son incitation à jeter un regard sans fard sur le monde qui nous entoure, comme lui l'a fait pour son époque. Il a en effet poussé à l'extrême et dans toutes les directions les volontés d'essor économique - parfois de façon plus ou moins aventureuse (cf. Aristide Macquart dans La Curée de Zola) - et les projets d'urbanisation à grande échelle des débuts du Second Empire. Je dis bravo, Monsieur Verne!
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Ce roman, écrit en 1862 et refusé par l'éditeur Hetzel, est ressorti des cartons dans les années 90 pour notre plus grand bonheur.
On y trouve le style de Jules Verne avant qu'il n'entame la série des Voyages Extraordinaires qui ont enchanté et enchantent encore des générations entières.
Il y peint Paris en 1960 avec une acuité que l'on mesure encore mieux a posteriori.
Longtemps considéré comme un inconditionnel du progrès technique et fustigé pour sa vision angélique de l'avenir, Jules Verne nous montre ici qu'il n'en est rien, dépeignant les travers possibles des progrès de la technique : Etat tout-puissant et centralisateur, marginalisation des artistes...
Un épisode savoureux à lire et à relire pour compléter sa vision de Jules Verne et de son univers.
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Écrit vers 1862 !!! le sujet est Paris en 1960 !!! ça ne pouvait que m'intéresser !!!
Ce recueil fut refusé par son éditeur, Hezte !!! ce roman aura attendu 130 ans avant de revoir le jour.
Je me rends compte que nous sommes en 2012 et que je lis un livre d'anticipation écrit en 1862 qui parle de 1960 !!! Il faut tout de même le faire !!!

Mais reprenons de puis le début, Michel Dufrénoy obtient le premier prix de vers latins de la Société Générale de Crédit Institutionnel, fondé en 1937 sous le régime de Napoléon V, créé par le Baron Versompin. En 1960 la Société Générale de Crédit Institutionnel compte pas moins de 157 342 élèves. Ces élèves étudient la science par des moyens mécaniques. Ils avaient sacrifié les belles lettres, les langues anciennes. L'enseignement était plus tourné vers les mathématiques, la mécanique, la physique, la chimie, l'astronomie, les cours industriels pratique, du commerce, de la finance et de l'art industriel. Société Générale de Crédit Institutionnel possèdent des bâtiments immenses, élevés à l'emplacement de l'ancien champs de Mars de Paris.

Nous allons suivre la vie de Michel que la vie ne veut pas de lui, puisque Michel est un artiste qui vit dans ce monde industriel dans lequel il n'est pas bon d'aimer la littérature, la peinture, la poésie... Dans ce monde même Victor Hugo, Lamartine et autre Musset, n'existent plus...
Dans un premier temps Michel arrive à son premier travail. Il est surpris par de très grosses caisses qui ont à leurs base un clavier, comme un clavier de piano. En fait ce n'était que des machines qui permettaient de faire d'innombrables calculs.
Mais rien ne va, il ne s'habitue pas à la machine, il est donc renvoyé... Michel s'aperçoit qu'il ne peut pas être ni un financier, ni un commerçant, ni un industriel... que va-t-il devenir... ???

Les transports étaient divisés en quatre cercles concentriques de voies ferrés qui formaient le réseau métropolitain. Ces raiways existaient depuis 1930. Les trains marchaient à l'aide de l'air comprimé, cette air comprimé était produite par 1853 moulins à vent, établis dans les plaines de Montrouge, refoulaient l'air au moyen de pompes dans de vaste réserves. Il y avait plus de pollution, plus de fumée et il n'y avait plus, non plus, de locomotive.
La lumière dans les rues était produite par des candélabres établis d'après le système way par l'électrisation d'un fil de mercure. Les cent mille lanternes de Paris pouvaient s'allumer d'un seul coup.
Les voitures se mouvaient par une force invisible au moyen d'un moteur à air dilaté par une combustion de gaz, ce qui produisait de l'hydrogène, inventée en 1859.
Les communications étaient faite par la télégraphie électrique. La télégraphie photographique, inventée au siècle dernier, permettait d'envoyer au loin des fac-similés de toute écriture, autographe ou dessin. L'Amérique était à une seconde de la France.

Jules Verne nous transporte dans ce monde où il n'y a plus de campagne à dix lieues autour de Paris, il n'y a plus d'atmosphère. Où faxer et scanner existe... où les voitures roulent à l'hydrogène... un monde bien futuriste pour quelqu'un qui l'a décrit 100 ans auparavant...
J'ai adoré ce petit livre très visionnaire, mais ce que j'ai le plus aimé, se sont les descriptions tellement réalistes qu'elles paraissent tout à fait vraies et font oublier les années entre l'écriture et le nomment de l'action. Ce livre m'a vraiment fait pensé aux descriptions de Bargavel avec « Ravage ».
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Mais a quelle source Jules Vernes s'est-il connecté pour être si proche de la réalité avec un siècle d'avance ? Sommes-nous dans un roman ou dans un remake de Nostradamus ?
Train, métro, voitures, machines qui ont tout de la photocopieuse ou de l'ordinateur. Augmentation du trafic, Banlieues, retrait du français par rapport à l'anglais. Robots qui arrêtent les voleurs, surveillance des individus par les machines , le grec et le latin à la poubelle ...Fichtre ! N'en jetez plus. Qui peut dire aujourd'hui ce que sera Paris en 2115 ?
J'ai toujours du mal à croire qu'il fut écrit en 1862 !
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Une curiosité dans tous les sens du mot , un court ( il ne semble pas terminé )roman de science fiction (un peu ) de satire sociale de son temps ( beaucoup ) , certaine des avancées techniques de ces années
1860 à jamais avortées s approchent légèrement du réel . Pour la soif de l or des contemporains de Napoléon III , rien non plus de divinatoire l avidité a toujours fait partie de l ADN humain et ce n est pas ici et maintenant que ça changera .Donc un curieux sentiment de malaise en fin de lecture , ce n est pas LE Jules Verne que l on aime d ailleurs son éditeur l avait refusé et l on comprend qu il ait été oublié plus d un siècle dans un coffre fort à la clef perdue . Toutefois un coup de chapeau à l auteur car en 1863 faire à plusieurs reprises l éloge de Victor Hugo sous le règne de Badinguet il fallait oser .
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Le récit se focalise surtout sur la disparition des poètes et romanciers qui brillaient à la fin du XIXe siècle et sont remplacés par des créations sur la technique et les sciences; le regret de la disparition des textes de Hugo, Dumas, Bossuet, Voltaire, les auteurs latins et grecs, etc... Ce roman d'anticipation n'est pas exaltant et je comprend le non intérêt de Hetzel qui décida de ne pas publier à l'époque. Quelques pointes d'humour et de passages "steampunk" lui donne quelque intérêt. On reconnaît les prémisses des plaisirs de Jules Verne à écrire de longues listes dans ses descriptions.
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Même si cette lecture ne m'a pas emballée plus que ça (dommage, tout de même, pour mon premier Verne à vie), je dois quand même faire chapeau bas !! Écrit en 1861, Verne a imaginé un Paris des années 1960 plus que réaliste !!! Métro, calculatrice, ordinateur, Wi-Fi, langues mortes... il n'était pas loin du tout de la réalité !! Sauf en ce qui concerne la mise à l'index des Arts au profit de toutes les sciences dites pures. Heureusement que sur ce point, Verne s'est trompé... Vous imaginez un monde sans Hugo, Lamartine, Musset, Balzac et tous les grands de ce monde qui ne se trouvent nul, dans aucune libraire ou bibliothèque. Je ne saurai dire ce qui ne m'a pas accroché dans ce roman, peut-être le style ou le fond, qui est très technique avec ses descriptions des ''machines''... Mais bon, c'est tout de même là le propos, quand on y pense, de savoir comment on s'imagine qu'elles fonctionneront dans le futur...
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C'est amusant comme la rencontre avec une vision technologique très anticipatrice avec des normes socio-politiques du milieu du XIXème siècle peut donner un petit livre original et assez plaisant à lire, dans lequel on cherche les références, les connections d'un univers parallèle où l'empire serait toujours en place, l'air comprimé aurait assuré l'essentiel de l'énergie et la locomotive le moyen de traction toujours le plus utilisé. On croirait lire un livre de style steampunk écrit récemment.
Le style de Jules Verne n'est pas un modèle de légèreté, il y a même quelques longueurs notamment les énumérations d'artistes et d'écrivains disparus, mais on sent déjà cette facilité à raconter une histoire captivante chez le jeune auteur.
Une curiosité !
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Michel est le dernier élève de rhétorique de France. Il remporte le premier prix de vers latins, distinction dérisoire en 1960 où seules comptent la technologies et les mathématiques. Plus de place pour l'art ou la littérature. Seul, Michel retrouve un vieil oncle. Il tombe amoureux de la fille de son maître de latin. Mais tous se rient de cette passion partagée.

Jules Verne ne cessera jamais de me séduire. J'aime son imagination visionnaire qui s'avère des plus pertinentes. La narration est toujours de qualité. Les descriptions sont intelligentes et intéressantes. Petit à petit, je lis toute l'oeuvre de ce grand auteur, qui n'est pas qu'un écrivain de littérature enfantine!
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Un récit très différent de ses romans traditionnels. Une vision malheureusement en partie prémonitoire de la société du Xxeme même s'il n'avait pas prévu la technologie. L'intellectuel perd du terrain sur l'homme de technologie, l'industrie. Heureusement la vision de Verne est tout de même un peu trop pessimiste mais si on crains que vienne le jour où l'homme ne vaudra que pour son utilité.
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