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Simone Vierne (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253012733
174 pages
Le Livre de Poche (01/03/1976)
3.62/5   181 notes
Résumé :
"C'était un personnage bien mystérieux, un ingénieur nommé Robur, Robur-le-Conquérant, qui vint ce jour-là perturber la séance du Weldon Institut de Philadelphie. Venu défendre la "théorie des plus lourds que l'air" contre les ballonistes, fervents adeptes des "plus légers que l'air", et, après avoir déclenché un véritable tumulte dans la salle, il s'éclipsa aussi inexplicablement qu'il était apparu. Mais, ce fut une autre affaire lorsque le président du club, Uncle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 181 notes
Robur le conquérant était l'un des derniers grands Jules Verne que je n'avais pas lu. Pourtant, ses célèbres gravures de bateaux volants m'avaient toujours fasciné. C'est chose faite maintenant ! Court, le récit se lit bien. Il s'y passe peu de choses hélas. Un enlèvement, un tour du monde, et pour conclure une pirouette très élégante – mais pirouette quand même. C'est assez pour éveiller l'imagination et la faire naviguer, c'est peu en comparaison du potentiel colossal qu'avaient l'ingénieur Robur, sa nef volante et sa mystérieuse île. Pourquoi en être resté là ? Pourquoi ne pas avoir poussé plus loin ce pendant aérien du capitaine Némo et du Nautilus ?

Peut-être, tout simplement, parce que Jules Verne avait conscience de la révolution que représentait le transport aérien et que, malgré son imagination, il ne parvenait pas, avec ses moyens d'homme du XIXème siècle, à se représenter le monde qui en résulterait. Peut-être également parce qu'il était conscient du potentiel destructeur de tels appareils – comme le montre une scène du livre – et qu'il lui faisait peur.

C'est avec amusement que l'on découvre l'un des grands débats qui agitait l'époque : pour le plus léger que l'air ou le plus lourd que l'air ? Qui l'emportera, l'aéronef ou l'aérostat ? Avec vigueur, Jules Verne prend sans ambages position pour le premier, et condamne le second à l'aide d'arguments scientifiques si limpides qu'ils sembleraient presque relever du bon sens.

En revanche, les stéréotypes racistes paraissent aujourd'hui ahurissants. A l'époque, ils ne choquaient pas. Il faut se rappeler que Jules Verne était même une tête de proue de l'anti-esclavagisme, en faveur duquel il prend vigoureusement position dans ‘Nord contre Sud'. Ici l'auteur voulait visiblement un personnage comique, et a bien chargé la barque. Je le soupçonne même de s'être inspiré du personnage de Jim Crow du ‘Minstrel Show' - contexte américain aidant. Les sacrifices humains du Dahomey sont par contre bien attestés.

Une oeuvre sympathique bien que secondaire et inaboutie, mais surtout une plongée dans les mentalités d'une époque bien différente, et pourtant pas si lointaine.
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Première nouvelle : je peux m'ennuyer avec un roman de Jules Verne.

Bon, je ne me suis pas ennuyé tout le temps. L'histoire démarrait bien, avec ce mystérieux objet entraperçu dans les cieux de toutes les nations, qui défiait les savants, narguait les gouvernements et faisait causer dans les tavernes. Et puis la scène burlesque de la séance du club philadelphien de « ballonistes » du Weldon-Institut ne manquait pas de sel, de même que l'intervention de Robur, venu affirmer la suprématie du « plus lourd que l'air » sur les ballons en termes de vol aérien (intervention finissant à coup de revolvers, comme il se doit aux États-Unis).
Il faut également louer la qualité épatante du vaisseau aérien de Robur. L'invention de Jules Verne est incroyable ; « l'Albatros » vaut bien le « Nautilus ». Les connaissances de l'auteur font de ce livre une véritable oeuvre d'anticipation scientifique.

Mais qu'en est-t-il de l'histoire ? Dès que l'Albatros prend son vol, il ne s'agit plus que de survoler le monde. Certes, le lecteur parcourt des pays exotiques mais il ne fait que les survoler, littéralement parlant. Pas le temps de « se poser », d'approfondir. On a seulement droit à quelques ouragans, quelques bombardements de peuplades « sauvages » et à la haine du président et du vice-président du club de ballonnistes, enlevés par Robur.
Qui est Robur ? D'où lui vient cette passion pour les appareils aériens plus lourds que l'air ? On ne connaîtra rien de lui ni de ses motivations. On comprend sa volonté de liberté, assouvie par ce survol du monde qu'aucune nation n'a les moyens d'empêcher. On sent en lui une certaine volonté de réduire les injustices – celles considérées comme telles en son temps – et grâce à son Albatros, une certaine capacité à jouer à Dieu.
On comprend qu'il ait enlevé les directeurs du Weldon-Institut, pour leur prouver par le menu que jamais les ballons ne seront l'avenir du vol aérien. Mais pourquoi le tour du monde entier ? Et Robur ne paraissait pas enclin à les libérer ensuite. Là aussi, il y a un manque dans la motivation. Quand aux deux zozos, ils ont l'esprit fermé comme un coffre-fort, incapable d'admettre ce qu'ils ont sous les pieds, capables seulement de haine et de volonté de s'échapper. Ils sont quelques peu ridicules, et cela était probablement voulu par l'auteur.

Je passe rapidement sur le vrai élément comique du roman, le valet Frycollin, poltron au possible, à mille lieues des Scapin et Figaro. Évidemment, il s'agit d'un Nègre, mot suremployé et qui pourrait un jour valoir un « assainissement » au roman. Jules Verne appartient à une France coloniale persuadée d'apporter la civilisation aux sauvages. Il ne servirait à rien de le vouer aux gémonies. Au reste, je crois savoir qu'il a décrit d'autres valets autrement plus futés. Pas de systématisme, donc.

Robur, un personnage que je souhaitais connaître après l'avoir vu passer dans l'excellent comics La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Sympa, mais je m'attendais à mieux quand même.
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Je n avais pas encore lu Robur -le-Conquérant c est un bouquin dans la droite ligne de 20 000 lieues sous les mers mais nettement moins bon , a mon avis , les personnages sont un peu outrés , le racisme pesant et primaire sur le valet noir est gênant , créant un malaise diffus .Mais il faut se resituer dans le contexte de l époque , et Verne connu pour son antiracisme a voulu sans doute faire de l humour en chargeant le trait . D' autre part certaines pages nous révèlent les débats de l époque sur le futur du transport aérien .Plus légers ou plus lourds que l air ? vaste question ! l une des nombreuses qui agitaient cette fin du XIX° où tout semblait possible plein d espoir en l homme . C est Hugo qui disait "Le XIX° siècle est grand mais le XX° sera heureux ....Quand on connait la suite ! Et puis un détail qui m a fait sourire en ces ces temps de végétarisme, végétalisme , véganisme militant, l un des membres du club des ballonniers est un légumier (sic)!!! Non il ne les vend pas il les mange comme quoi déjà à l époque Bon appétit , je vous laisse i j ai un rosbif sur le feu .
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Partout dans le monde, on s'interroge : comment est-il possible de voir la même lueur et d'entendre la même musique dans le ciel en deux endroits différents, mais à intervalle si rapproché ? « Nul doute que la lueur eût été observée en divers postes – successivement – dans le laps de quelques heures. Donc, ou elle était produite par plusieurs foyers, courant à travers l'atmosphère terrestre, ou, si elle n'était due qu'à un foyer unique, c'est que ce foyer pouvait se mouvoir avec une vitesse qui devait atteindre bien près de deux cents kilomètres à l'heure. » (p. 6) Et voilà, alors que le Weldon-Institute, club de Philadelphie, oeuvre sur le plus gros aérostat jamais créé, qu'un dénommé Robur, ingénieur de son état, mais aux origines inconnues, vient provoquer les membres de cette honorable institution en affirmant que l'aérostat n'a pas d'avenir et que le progrès réside dans les aéronefs. Après ce terrible esclandre, Uncle Prudent et Phil Evans, respectivement président et secrétaire du Weldon-Institute, sont enlevés par Robur qui est bien déterminé à leur montrer la supériorité de sa théorie et de sa machine, L'Albatros. « le progrès n'est point aux aérostats, citoyens ballonistes, il est aux appareils volants. L'oiseau vole, et ce n'est point un ballon, c'est une mécanique. » (p. 33) Appliquant la théorie du « plus lourd que l'air », Robur a créé un aéronef propulsé par des hélices et alimenté par l'énergie électrique. Emportés vers l'Ouest de l'Amérique, au-dessus du Pacifique, à travers l'Asie et l'Europe, puis au-dessus de l'Afrique et l'Antarctique, Uncle Prudent et Phil Evans admirent les prouesses de la machine de Robur, mais sont bien décidés à échapper à leur geôlier. Mais l'ingénieur visionnaire n'est pas disposé à relâcher ses prisonniers.

Chose étrange dans un roman de Jules Verne, Robur est un personnage antipathique. Certes, l'Allemand des Cinq cent millions de la Bégum est un personnage détestable, mais il avait son double positif dans le Français qui bâtissait une ville de paix. Les deux hommes, au nom du progrès, s'opposaient admirablement. Ici, Robur est le chantre du progrès face à des hommes bons, mais dépassés puisqu'incapables de délaisser la montgolfière pour un appareil plus sophistiqué. L'ingénieur est un homme vindicatif et brusque, avec quelques sursauts de bonté, mais sont davantage dictés par la volonté de faire la preuve de la qualité de sa machine. « Ainsi Uncle Prudent et Phil Evans durent reconnaître de quelle puissance disposait un tel appareil, et quels services il pouvait rendre à l'humanité. » (p. 160) Comme Nemo (dans Vingt-mille lieues sous les mers, pas L'île mystérieuse), Robur est mystérieux et on ne sait rien de son passé. Or, le capitaine du Nautilus était un être froid, mais juste. Robur est plutôt un savant fou aux visions géniales, enragé que le monde ne progresse pas aussi vite qu'il le souhaiterait. Seule la fin sauve un peu le bonhomme et annule la vilaine impression selon laquelle Jules Verne avait mis le progrès entre de mauvaises mains.

L'aventure et le voyage restent extraordinaires et la description de la machine est passionnante. On voudrait être mécanicien pour encore mieux comprendre l'ampleur de cet appareil qui préfigure l'avion.
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Robur est aux airs ce que Nemo est aux profondeurs marines: un précurseur en avance sur son époque et le maître d'un espace qu'il est le seul humain à avoir su conquérir pour l'instant, faisant passer les tentatives d'autrui à coup de ballons pour des jeux d'enfant, à bord du fier Albatros !
Je dois reconnaître cependant que si adolescente, j'avais dévoré Vingt mille lieux sous les mers, j'ai moins accroché à Robur-le-conquérant. J'ai aimé, oui, incontestablement, mais sans être transporté, et c'est une bonne chose que ce soit plus court. Pour être honnête, j'ai trouvé Robur un brin tête à claque, mais après tout, je suis plus dur qu'autrefois envers les personnages, je trouverai peut-être ce cher Nemo insupportable aujourd'hui! Cela reste un bon Jules Verne, pas le meilleur que j'ai lu, mais un bon cru qu'on peut je pense recommander. D'ailleurs, j'ai assez envie de lire la suite, juste pour voir si Robur tient sa promesse de ne pas emporter son secret à jamais !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Si vous entendiez dans votre maison quelques bruits bizarres et inexplicables, ne chercheriez-vous pas au plus vite à reconnaître la cause de ces bruits, et, si l'enquête n'aboutissait à rien, n'abandonneriez-vous pas votre maison pour en habiter une autre ? Oui, sans doute ! Mais ici, la maison, c'était le globe terrestre. Nul moyen de le quitter pour la Lune, Mars, Vénus, Jupiter, ou toute autre planète du système solaire. Il fallait donc découvrir ce qui se passait, non dans le vide infini, mais dans les zones atmosphériques.
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« Citoyens des États-Unis d’Amérique, je me nomme Robur. Je suis digne de ce nom. J’ai quarante ans, bien que je paraisse n’en pas avoir trente, une constitution de fer, une santé à toute épreuve, une remarquable force musculaire, un estomac qui passerait pour excellent même dans le monde des autruches. Voilà pour le physique. »
On l’écoutait. Oui ! Les bruyants furent tout d’abord interloqués par l’inattendu de ce discours pro facie suâ. Était-ce un fou ou un mystificateur, ce personnage ? Quoi qu’il en soit, il imposait et s’imposait. Plus un souffle au milieu de cette assemblée, dans laquelle se déchaînait naguère l’ouragan. Le calme après la houle.
Au surplus, Robur paraissait bien être l’homme qu’il disait être. Une taille moyenne, avec une carrure géométrique, – ce que serait un trapèze régulier, dont le plus grand des côtés parallèles était formé par la ligne des épaules. Sur cette ligne, rattachée par un cou robuste, une énorme tête sphéroïdale.
(Robur le conquéant)
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Quant à l’ingénieur Robur, par habitude ou avec intention, il ne se pressait pas de sortir de son roufle. Ce jour-là, lorsqu’il le quitta, il se contenta de saluer ses deux hôtes, au moment où il se croisait avec eux à l’arrière de l’aéronef.
Cependant, les yeux rougis pas l’insomnie, le regard hébété, les jambes flageolantes, Frycollin s’était hasardé hors de sa cabine. Il marchait comme un homme dont le pied sent que le terrain n’est pas solide. Son premier regard fut pour l’appareil suspenseur qui fonctionnait avec une régularité rassurante sans trop se hâter.
Cela fait, le Nègre, toujours titubant, se dirigea vers la rambarde et la saisit à deux mains, afin de mieux assurer son équilibre. Visiblement, il désirait prendre un aperçu du pays que l’Albatros dominait de deux cents mètres au plus.
Frycollin avait dû se monter beaucoup pour risquer une pareille tentative. Il lui fallait de l’audace, à coup sûr, puisqu’il soumettait sa personne à une telle épreuve.
D’abord, Frycollin se tint le corps renversé en arrière devant la rambarde ; puis il la secoua pour en reconnaître la solidité ; puis il se redressa ; puis il se courba en avant ; puis il porta la tête en dehors. Inutile de dire que, pendant qu’il exécutait ces mouvements divers, il avait les yeux fermés. Il les ouvrit enfin.
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Citoyens des Etats-Unis, dit-il, mon expérience est faite; mais mon avis est dès à présent qu’il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l’union.
Je pars donc, et j’emporte mon secret avec moi. Mais il ne sera pas perdu pour l’humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera assez instruite pour en tirer profit et assez sage pour n’en jamais abuser. Salut, citoyens des Etats-Unis, salut !
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« Citoyens des États-Unis, dit-il, mon expérience est faite ; mais mon avis est dès à présent qu’il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l’union.

« Je pars donc, et j’emporte mon secret avec moi. Mais il ne sera pas perdu pour l’humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera assez instruite pour en tirer profit et assez sage pour n’en jamais abuser. Salut, citoyens des États-Unis, salut ! »

Et maintenant, toujours cette question : « Qu’est-ce que ce Robur ? Le saura-t-on jamais ? »

On le sait aujourd’hui. Robur, c’est la science future, celle de demain peut-être. C’est la réserve certaine de l’avenir.
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Vidéo de Jules Verne
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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