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Simone Vierne (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253012733
174 pages
Le Livre de Poche (01/03/1976)
3.61/5   175 notes
Résumé :
"C'était un personnage bien mystérieux, un ingénieur nommé Robur, Robur-le-Conquérant, qui vint ce jour-là perturber la séance du Weldon Institut de Philadelphie. Venu défendre la "théorie des plus lourds que l'air" contre les ballonistes, fervents adeptes des "plus légers que l'air", et, après avoir déclenché un véritable tumulte dans la salle, il s'éclipsa aussi inexplicablement qu'il était apparu. Mais, ce fut une autre affaire lorsque le président du club, Uncle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 175 notes
Robur le conquérant était l'un des derniers grands Jules Verne que je n'avais pas lu. Pourtant, ses célèbres gravures de bateaux volants m'avaient toujours fasciné. C'est chose faite maintenant ! Court, le récit se lit bien. Il s'y passe peu de choses hélas. Un enlèvement, un tour du monde, et pour conclure une pirouette très élégante – mais pirouette quand même. C'est assez pour éveiller l'imagination et la faire naviguer, c'est peu en comparaison du potentiel colossal qu'avaient l'ingénieur Robur, sa nef volante et sa mystérieuse île. Pourquoi en être resté là ? Pourquoi ne pas avoir poussé plus loin ce pendant aérien du capitaine Némo et du Nautilus ?

Peut-être, tout simplement, parce que Jules Verne avait conscience de la révolution que représentait le transport aérien et que, malgré son imagination, il ne parvenait pas, avec ses moyens d'homme du XIXème siècle, à se représenter le monde qui en résulterait. Peut-être également parce qu'il était conscient du potentiel destructeur de tels appareils – comme le montre une scène du livre – et qu'il lui faisait peur.

C'est avec amusement que l'on découvre l'un des grands débats qui agitait l'époque : pour le plus léger que l'air ou le plus lourd que l'air ? Qui l'emportera, l'aéronef ou l'aérostat ? Avec vigueur, Jules Verne prend sans ambages position pour le premier, et condamne le second à l'aide d'arguments scientifiques si limpides qu'ils sembleraient presque relever du bon sens.

En revanche, les stéréotypes racistes paraissent aujourd'hui ahurissants. A l'époque, ils ne choquaient pas. Il faut se rappeler que Jules Verne était même une tête de proue de l'anti-esclavagisme, en faveur duquel il prend vigoureusement position dans ‘Nord contre Sud'. Ici l'auteur voulait visiblement un personnage comique, et a bien chargé la barque. Je le soupçonne même de s'être inspiré du personnage de Jim Crow du ‘Minstrel Show' - contexte américain aidant. Les sacrifices humains du Dahomey sont par contre bien attestés.

Une oeuvre sympathique bien que secondaire et inaboutie, mais surtout une plongée dans les mentalités d'une époque bien différente, et pourtant pas si lointaine.
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Je n avais pas encore lu Robur -le-Conquérant c est un bouquin dans la droite ligne de 20 000 lieues sous les mers mais nettement moins bon , a mon avis , les personnages sont un peu outrés , le racisme pesant et primaire sur le valet noir est gênant , créant un malaise diffus .Mais il faut se resituer dans le contexte de l époque , et Verne connu pour son antiracisme a voulu sans doute faire de l humour en chargeant le trait . D' autre part certaines pages nous révèlent les débats de l époque sur le futur du transport aérien .Plus légers ou plus lourds que l air ? vaste question ! l une des nombreuses qui agitaient cette fin du XIX° où tout semblait possible plein d espoir en l homme . C est Hugo qui disait "Le XIX° siècle est grand mais le XX° sera heureux ....Quand on connait la suite ! Et puis un détail qui m a fait sourire en ces ces temps de végétarisme, végétalisme , véganisme militant, l un des membres du club des ballonniers est un légumier (sic)!!! Non il ne les vend pas il les mange comme quoi déjà à l époque Bon appétit , je vous laisse i j ai un rosbif sur le feu .
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Partout dans le monde, on s'interroge : comment est-il possible de voir la même lueur et d'entendre la même musique dans le ciel en deux endroits différents, mais à intervalle si rapproché ? « Nul doute que la lueur eût été observée en divers postes – successivement – dans le laps de quelques heures. Donc, ou elle était produite par plusieurs foyers, courant à travers l'atmosphère terrestre, ou, si elle n'était due qu'à un foyer unique, c'est que ce foyer pouvait se mouvoir avec une vitesse qui devait atteindre bien près de deux cents kilomètres à l'heure. » (p. 6) Et voilà, alors que le Weldon-Institute, club de Philadelphie, oeuvre sur le plus gros aérostat jamais créé, qu'un dénommé Robur, ingénieur de son état, mais aux origines inconnues, vient provoquer les membres de cette honorable institution en affirmant que l'aérostat n'a pas d'avenir et que le progrès réside dans les aéronefs. Après ce terrible esclandre, Uncle Prudent et Phil Evans, respectivement président et secrétaire du Weldon-Institute, sont enlevés par Robur qui est bien déterminé à leur montrer la supériorité de sa théorie et de sa machine, L'Albatros. « le progrès n'est point aux aérostats, citoyens ballonistes, il est aux appareils volants. L'oiseau vole, et ce n'est point un ballon, c'est une mécanique. » (p. 33) Appliquant la théorie du « plus lourd que l'air », Robur a créé un aéronef propulsé par des hélices et alimenté par l'énergie électrique. Emportés vers l'Ouest de l'Amérique, au-dessus du Pacifique, à travers l'Asie et l'Europe, puis au-dessus de l'Afrique et l'Antarctique, Uncle Prudent et Phil Evans admirent les prouesses de la machine de Robur, mais sont bien décidés à échapper à leur geôlier. Mais l'ingénieur visionnaire n'est pas disposé à relâcher ses prisonniers.

Chose étrange dans un roman de Jules Verne, Robur est un personnage antipathique. Certes, l'Allemand des Cinq cent millions de la Bégum est un personnage détestable, mais il avait son double positif dans le Français qui bâtissait une ville de paix. Les deux hommes, au nom du progrès, s'opposaient admirablement. Ici, Robur est le chantre du progrès face à des hommes bons, mais dépassés puisqu'incapables de délaisser la montgolfière pour un appareil plus sophistiqué. L'ingénieur est un homme vindicatif et brusque, avec quelques sursauts de bonté, mais sont davantage dictés par la volonté de faire la preuve de la qualité de sa machine. « Ainsi Uncle Prudent et Phil Evans durent reconnaître de quelle puissance disposait un tel appareil, et quels services il pouvait rendre à l'humanité. » (p. 160) Comme Nemo (dans Vingt-mille lieues sous les mers, pas L'île mystérieuse), Robur est mystérieux et on ne sait rien de son passé. Or, le capitaine du Nautilus était un être froid, mais juste. Robur est plutôt un savant fou aux visions géniales, enragé que le monde ne progresse pas aussi vite qu'il le souhaiterait. Seule la fin sauve un peu le bonhomme et annule la vilaine impression selon laquelle Jules Verne avait mis le progrès entre de mauvaises mains.

L'aventure et le voyage restent extraordinaires et la description de la machine est passionnante. On voudrait être mécanicien pour encore mieux comprendre l'ampleur de cet appareil qui préfigure l'avion.
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Robur est aux airs ce que Nemo est aux profondeurs marines: un précurseur en avance sur son époque et le maître d'un espace qu'il est le seul humain à avoir su conquérir pour l'instant, faisant passer les tentatives d'autrui à coup de ballons pour des jeux d'enfant, à bord du fier Albatros !
Je dois reconnaître cependant que si adolescente, j'avais dévoré Vingt mille lieux sous les mers, j'ai moins accroché à Robur-le-conquérant. J'ai aimé, oui, incontestablement, mais sans être transporté, et c'est une bonne chose que ce soit plus court. Pour être honnête, j'ai trouvé Robur un brin tête à claque, mais après tout, je suis plus dur qu'autrefois envers les personnages, je trouverai peut-être ce cher Nemo insupportable aujourd'hui! Cela reste un bon Jules Verne, pas le meilleur que j'ai lu, mais un bon cru qu'on peut je pense recommander. D'ailleurs, j'ai assez envie de lire la suite, juste pour voir si Robur tient sa promesse de ne pas emporter son secret à jamais !
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Je me rappelle avoir acheté une vieille version de Robur le Conquérant dans un magasin de seconde main il y a presque quinze ans. Non pas pour le lire dans l'immédiat, vous l'aurez compris, mais parce qu'en tant que Julesvernophile depuis mes douze ans, je collectionne tous ses ouvrages et les découvre petit à petit.


Et voilà que plus d'une décennie plus tard, j'achève enfin ce nouveau grand voyage extraordinaire. Bien qu'un peu dubitatif au début, la plume de Jules Verne m'a progressivement séduite comme à chaque fois pour terminer les aventures de ce grand roman d'anticipation en apothéose.


Je n'écris pas systématiquement de critiques des livres de Jules Verne. Mais pour Robur le Conquérant, j'ai tenu à le faire pour insister sur un point du livre qui relève selon moi du génie incontestable de cet immense auteur. le voici:


On pourrait penser que Robur le Conquérant traduit une nouvelle fois le caractère visionnaire de Jules Verne. Et c'est le cas. Mais là où cette Vision est terriblement juste ne se situe pas à l'endroit de ses prédictions des grandes inventions qui existeront au XXème siècle (je me réfère à son parti pris disant que les appareils volants plus lourds que l'air, les aéronefs, sont plus performants que les ballons, les aérostats).


Non, Jules Verne anticipe ici que les Hommes ne sont pas prêts aux révolutions (il faut par là entendre aux changements radicaux), mais aux évolutions (plus lentes, plus progressives). Autrement dit, être en avance sur son temps et vouloir changer les choses trop vite, même quand c'est pour une bonne raison, ne marche pas.


Robur incarne le progrès, la raison, la science. Et bien qu'emplit d'humanisme, il souhaite révolutionner le Monde et non pas le faire évoluer. Jules Verne ne lui donne pas de nationalité, de passé, de caractéristiques précises. Il est une entité monolithique, celle de la Conquête ... mais une Conquête qui ne peut se traduire que dans le Temps, le Temps que les Hommes ont besoin pour l'accepter.


Cette morale me fait d'autant plus écho aujourd'hui compte tenu du fait que si j'avais lu cette aventure à partir du moment où j'ai acheté ce livre il y a près de quinze ans dans ce magasin de seconde main, je serais peut-être passé à côté du message de cette oeuvre. Est-ce un signe ? Pour y répondre, Je conclurai cette critique par une citation de Robur le Conquérant :


"La Providence, pour ceux qui croient à l'intervention divine dans les choses humaines, ― le hasard, pour ceux qui ont la faiblesse de ne pas croire à la Providence."
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« Citoyens des États-Unis d’Amérique, je me nomme Robur. Je suis digne de ce nom. J’ai quarante ans, bien que je paraisse n’en pas avoir trente, une constitution de fer, une santé à toute épreuve, une remarquable force musculaire, un estomac qui passerait pour excellent même dans le monde des autruches. Voilà pour le physique. »
On l’écoutait. Oui ! Les bruyants furent tout d’abord interloqués par l’inattendu de ce discours pro facie suâ. Était-ce un fou ou un mystificateur, ce personnage ? Quoi qu’il en soit, il imposait et s’imposait. Plus un souffle au milieu de cette assemblée, dans laquelle se déchaînait naguère l’ouragan. Le calme après la houle.
Au surplus, Robur paraissait bien être l’homme qu’il disait être. Une taille moyenne, avec une carrure géométrique, – ce que serait un trapèze régulier, dont le plus grand des côtés parallèles était formé par la ligne des épaules. Sur cette ligne, rattachée par un cou robuste, une énorme tête sphéroïdale.
(Robur le conquéant)
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Quant à l’ingénieur Robur, par habitude ou avec intention, il ne se pressait pas de sortir de son roufle. Ce jour-là, lorsqu’il le quitta, il se contenta de saluer ses deux hôtes, au moment où il se croisait avec eux à l’arrière de l’aéronef.
Cependant, les yeux rougis pas l’insomnie, le regard hébété, les jambes flageolantes, Frycollin s’était hasardé hors de sa cabine. Il marchait comme un homme dont le pied sent que le terrain n’est pas solide. Son premier regard fut pour l’appareil suspenseur qui fonctionnait avec une régularité rassurante sans trop se hâter.
Cela fait, le Nègre, toujours titubant, se dirigea vers la rambarde et la saisit à deux mains, afin de mieux assurer son équilibre. Visiblement, il désirait prendre un aperçu du pays que l’Albatros dominait de deux cents mètres au plus.
Frycollin avait dû se monter beaucoup pour risquer une pareille tentative. Il lui fallait de l’audace, à coup sûr, puisqu’il soumettait sa personne à une telle épreuve.
D’abord, Frycollin se tint le corps renversé en arrière devant la rambarde ; puis il la secoua pour en reconnaître la solidité ; puis il se redressa ; puis il se courba en avant ; puis il porta la tête en dehors. Inutile de dire que, pendant qu’il exécutait ces mouvements divers, il avait les yeux fermés. Il les ouvrit enfin.
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Citoyens des Etats-Unis, dit-il, mon expérience est faite; mais mon avis est dès à présent qu’il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l’union.
Je pars donc, et j’emporte mon secret avec moi. Mais il ne sera pas perdu pour l’humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera assez instruite pour en tirer profit et assez sage pour n’en jamais abuser. Salut, citoyens des Etats-Unis, salut !
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« Citoyens des États-Unis, dit-il, mon expérience est faite ; mais mon avis est dès à présent qu’il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l’union.

« Je pars donc, et j’emporte mon secret avec moi. Mais il ne sera pas perdu pour l’humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera assez instruite pour en tirer profit et assez sage pour n’en jamais abuser. Salut, citoyens des États-Unis, salut ! »

Et maintenant, toujours cette question : « Qu’est-ce que ce Robur ? Le saura-t-on jamais ? »

On le sait aujourd’hui. Robur, c’est la science future, celle de demain peut-être. C’est la réserve certaine de l’avenir.
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Là s'étendait la grande cité, au pied des monts Wasatsh revêtus de
cèdres et de sapins jusqu'à mi-flanc, sur la rive de ce Jourdain qui déverse
les eaux de l'Utah dans le Great-Salt-Lake. Sous l'aéronef se développait
le damier que figurent la plupart des villes américaines, — damier
dont on peut dire qu'il a « plus de dames que de cases, » puisque la
polygamie est si en faveur chez les Mormons.
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