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Editions Rencontre (30/11/-1)
3.71/5   54 notes
Résumé :

Dans l'immensité neigeuse, le professeur Nicolef cherche à passer inaperçu lors d'un mystérieux périple. Mais c'est compter sans l'assassinat d'un de ses compagnons de voyage... Accusé de crime par les Allemands, comment ce savant dévoué à la cause russe peut-il espérer se voir innocenter ? Au cœur d'une trame politique, « Un Drame en Livonie » est le récit de ce fait divers authentique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman s'ouvre sur la longue marche de Wladimir Yanof, échappé d'un bagne russe et qui espère traverser la frontière via la Livonie, une ancienne région des pays baltes avec l'Estonie et la Courlande. Affamé, pourchassé tant par des loups que par les représentants de l'ordre mais surtout souffrant du rude hiver, le fugitif réussira-t-il son pari ? Pas sans aide et surtout si Eck et Raguenof ont leur mot à dire. Si ces deux policiers s'entendent bien, malgré le fait que le premier soit d'origine allemande et le deuxième, russe, il n'en va pas de même pour le reste de la population, toute aussi mélangée. En effet, les tensions raciales sont grandes dans la région entre Germains et Slaves. Parlez-en à Dimitri Nicolof ! Ce professeur émérite espère gagner la mairie de Riga mais est considéré comme un citoyen de second classe comme beaucoup de Russes par la bourgeoisie allemande. Toutefois, cela s'explique peut-être aussi par sa situation financière difficile et ses fréquentations douteuses…

Malheureusement, Eck et Raguenof doivent abandonner le fugitif Yanof pour se consacrer à une autre affaire : le meurtre d'un pauvre employé de bureau d'un banquier allemand. le corps est découvert dans l'auberge de la Croix-Rompue, un petit établissement en périphérie de Riga, et les quinze mille billets qu'il transportait restent introuvables. Les deux seuls suspects sont l'aubergiste Kroff et… Dimitri Nicolof ! Qui est le coupable ? Les banquiers allemands exigent réparation et la populace, justice.

Avec Un drame en Livonie, Jules Verne s'est essayé au roman policier. L'enquête n'est pas au premier plan du récit. Comme dans la plupart de ses histoires, ce qui est à l'honneur, c'est surtout le dépaysement (Riga et la Livonie ne sont pas endroits particulièrement exploités dans la littérature occidentale), l'aventure et les rebondissements, un peu de romance. Bref, l'auteur a encore une fois réutilisé sa recette gagnante mais en y ajoutant l'élément policier. Je dois admettre que j'ai aimé cette histoire et il est dommage que ce titre ne soit pas plus connu.
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A partir des année 1880, Jules Verne essaye de se diversifier : bien sûr il continue à écrire des romans d'aventures et de voyages, comme il sait nous les concocter, en alternant « Education » et « Récréation » (comme stipulé dans son contrat) : « La Jangada » (1881), « Kéraban le Têtu » (1883), « Mathias Sandorf » (1885), « Deux ans de vacances » (1888) ; mais il va inclure dans ses romans un bonne dose de politique : « Nord contre Sud » (1887), « Famille Sans Nom » (1889), « P'tit Bonhomme » (1893), l'optimisme scientifique de ses débuts va peu à peu laisser la place à une morosité puis à un pessimisme de plus en plus appuyé : « Robur le Conquérant » (1886), « le Château des Carpathes » (1892), « Face au drapeau » (1896) ; enfin il va tenter de nouvelles pistes : la suite de romans connus : « le Sphinx des glaces » (1897) (suite des « Aventures d'Arthur Gordon Pym » d'Edgar Allan Poe), ou « Seconde patrie » (suite des « Robinsons suisses » de Jonathan Wyss), il se lance dans de nouveaux domaines, l'utopie politique et sociale : « Les Naufragés du Jonathan » (1909), la dénonciation de l'appétit des richesses : « le Volcan d'or » 1906), et curieusement le roman policier : « Les Frères Kip » (1902) et « Un drame en Livonie » (1904) où dans les deux romans des innocents sont accusés à tort.
Nous sommes en Livonie (c'est le nom générique qui regroupait grosso modo les Pays baltes, au XIXème siècle). Dimitri Nicolef, un patriote slave est accusé du meurtre d'un garçon de courses travaillant pour un banquier pro-germanique. Bien entendu, il est innocent, se suicide de désespoir. Ses amis reprennent l'enquête et le véritable coupable se dénonce à la fin.
Il y a deux pistes à suivre dans ce roman, deux pistes qui se coupent et se recoupent, liées qu'elles sont l'une à l'autre. La première est politique : comme dans « Mathias Sandorf », le personnage principal est un militant d'une minorité opprimée face à une nation agressive : les minorités slaves (Pologne, Ukraine, Pays Baltes) face à l'hégémonie allemande (russe aussi, mais à cette époque les Russes c'est plus ou moins des copains, alors que les Allemands…). La seconde piste est la piste policière : un crime est commis, un coupable est arrêté, mais l'enquête piétine, et un coup de théâtre final (la révélation du vrai coupable) dénouera l'affaire. Jules Verne, on le sait, est un inconditionnel d'Edgar Poe, mais il a aussi lu Gaboriau (les enquêtes de l'inspecteur Lecoq) et Wilkie Collins (l'auteur de « la Dame en blanc »). Dans ce roman à énigme, il s'en tire avec honneur, en ménageant un bon suspense d'un bout à l'autre du récit. Pour le reste, c'est du Jules Verne, il nous fait découvrir le pays, avec son savoir-faire habituel, l'intrigue est bien menée, les personnages crédibles, le rythme soutenu, le lecteur (ou la lectrice) en a comme on dit pour son argent.
Petit détail qui a son importance : le roman, écrit vers 1893-1894, n'a été publié qu'en 1904. La raison ? L'affaire Dreyfus, bien sûr : dans ces années-là, il n'était pas question de publier l'histoire d'un innocent (juif de surcroit) faussement accusé, on aurait eu tôt fait de faire un rapport avec l'actualité. Ce n'est que lorsque l'enquête prend une autre tournure (Dreyfus sera innocenté en 1906) que le roman peut être édité sans trop susciter de remous.
Le grand Jules Verne est déjà loin quand il écrit ce petit roman qui n'est toutefois pas inintéressant : un petit polar insolite, dans un pays peu connu (celui de Nadia dans « Michel Strogoff »), de quoi nous dépayser un peu, avec une énigme policière à la clé… Pas de quoi se plaindre, de toutes façons, avec Jules Verne, il est rare qu'on soit déçu…
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Roman excellent à noter sans hésitation 5* /5 . Paru en 1904 ce roman policier sort du registre habituel de Jules Verne, tout en gardant son style des voyages extraordinaires qui ont fait sa renommée. le mystère règne dans cette enquête policière qui se place parmi les meilleurs romans policiers de détection tels ceux d'Edgar Poe, Agatha Christie, Conan Doyle, Ellery Queen, tous, grands maîtres dans le genre.
C'est donc une bien agréable surprise que de découvrir une histoire non classique, comparée à celles habituellement écrites par le grand Jules Verne. Ici, les revirements de situations totalement insoupçonnables apportent suspense et envie de découvrir la suite. Comme on le découvre vers la fin c'est un vrai drame à la Shakespeare qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne.
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Un très bon roman d'aventure policière avec pour toile de fond les décors enneigés de l'empire Russe .
Un homme mystérieux tente d'échapper à ses poursuivants et parallèlement un professeur entreprend un voyage dont il reviendra accusé de meurtre . de quoi se poser beaucoup de questions et nous tenir en haleine ! le contexte politique de l'époque est de plus fort intéressant car deux peuples , les slaves et les germaniques, coexistent non sans mal ensemble .
Une fois de plus j'ai passé un excellent moment , Jules Verne est un conteur incroyable.
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Dans ce roman, vous trouverez :
Un fugitif slave qui tente d'échapper à la police allemande.
Une jeune femme qui attend son fiancé, emprisonné dans les mines de sel.
Un commis de banque un peu trop bavard.
Une diligence accidentée.
Un meurtre et un vol dans une auberge isolée.
Un homme dont la capuche dissimule le visage.
Des billets de banque numérotés.
Un innocent accusé à tort.
L'opposition des Allemands et des Slaves dans les pays baltes.
Une dette qui arrive à échéance.

Résumer un roman de Jules Verne, c'est souvent une gageure et parfois du gâchis. Je préfère vous inviter à découvrir ce titre trop méconnu, loin des voyages extraordinaires et des machines sensationnelles. Ici, il est question d'honneur, de fidélité et d'amour. Amour pour l'amant, amour pour la famille, amour pour la patrie.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le père de Dimitri Nicolef, négociant à Riga, avait laissé en mourant des affaires très embrouillées. La liquidation désastreuse se chiffrait par un passif de vingt-cinq mille roubles. Dimitri, ne voulant pas que le nom de son père soit compromis dans une faillite, résolut de payer les dettes. Faisant argent de tout ce qu'il possédait, il parvint à rembourser quelques milliers de roubles. On lui donna du temps pour le reste, et, chaque année, il put économiser sur son travail de quoi fournir de nouveaux acomptes au créancier. Or, ce créancier, c'était la maison Johausen frères. A l'époque actuelle, engagé pour son père, Dimitri Nicolef redevait encore la somme, énorme pour lui, de dix-huit mille roubles.
Et, ce qui aggravait la situation, ce qui la rendait même absolument effrayante, c'est que l'échéance de cette somme venait dans moins de cinq semaines, au 15 mai suivant.
Dimitri Nicolef pouvait-il espérer que les frères Johausen lui accorderaient un délai, qu'ils consentiraient à un renouvellement ?... Non ! Ce n'était pas seulement le banquier, l'homme d'affaires, devant lequel il se trouvait : c'était l'ennemi politique, dont l’opinion publique le constituait le rival dans le mouvement anti-germanique qui se préparait. Frank Johausen, le chef de la maison, le tenait par cette créance, cette dette, la dernière, mais la plus forte.
Il serait impitoyable.
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Cet homme était seul dans la nuit. Il passait comme un loup entre les blocs de glace entassés par les froids d'un long hiver. Son pantalon doublé, son "khalot", sorte de cafetan rugueux, en poil de vache, sa casquette à oreillettes rabattues, ne le défendaient qu'imparfaitement des atteintes de l'âpre bise.
De douloureuses gerçures fendaient ses lèvres et ses mains. La pince de l'onglée lui serrait l’extrémité des doigts. Il allait à travers une obscurité profonde, sous un ciel bas dont les nuages menaçaient de se résoudre en neige, bien que l'on fût déjà aux premiers jours d'avril, mais à la haute latitude du 58° degré.
Il s'obstinait à ne pas s'arrêter. Après une halte, peut-être eût-il été incapable de reprendre sa marche.....
(extrait de "frontière franchie", premier chapitre du volume de poche paru en 1968)
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Mais quelle imprécation échappa à Kroff, lorsque, dans un des plis du portefeuille, il trouva une note avec ces mots :

C’était une précaution que prenait toujours Poch, lorsqu’il allait faire un versement pour le compte de la banque.

« Liste des numéros des billets, dont le double est entre les mains de MM. Johausen frères. »

Ainsi, ces billets, dont on avait les numéros, il ne pourrait les passer, sans grand danger du moins d’être pris !… Cet assassinat, il n’en tirerait aucun profit !…
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Dimitri Nicolef était slave, et les Slaves le soutiendraient autant dans l'intérêt de la cause que parce que, en réalité, ils se refusaient à le croire coupable de ce crime.
Kroff était d'origine germanique, et les Allemands s'en faisaient le défenseur, bien plus pour combattre Dimitri Nicolef que parce qu'ils portaient intérêt à ce tenancier d'un misérable kabak de campagne.
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Que l'on veuille bien se reporter de quinze jours en arrière au début de ce drame.
Un homme vient d'apparaître sur la rive du lac Peipous. Pendant la nuit, il s'est jeté à travers les glaçons dont la surface du lac est hérissée. Une ronde de douaniers, croyant suivre la piste de quelque fraudeur, s'est lancée sur ses traces, et, au moment où il se dissimulait entre les blocs, elle a fait feu sur lui. Cet homme n'a pas été atteint et a pu se réfugier dans une hutte de pêcheurs, où il a passé la journée. Puis le soir venu, il s'est remis en marche, a dû fuir devant une bande de loups, n'a trouvé d'abri que dans un moulin d'où un brave meunier a favorisé son évasion.
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In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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