Citations sur Voyage au centre de la Terre (206)
- Quoi! Vous croyez encore à quelque chance de salut?
- Oui! Certes oui! Et tant que son cœur bat, tant que sa chair palpite, je n'admets pas qu'un être doué de volonté laisse en lui place au désespoir.
- Voici ce que je décide, répliqua le professeur Lidenbrock en prenant ses grands airs : c’est que ni toi ni personne ne sait d’une façon certaine ce qui se passe à l’intérieur du globe, attendu qu’on connaît à peine la douze-millième partie de son rayon ; c’est que la science st éminemment perfectible, et que chaque théorie est incessamment détruite par une théorie nouvelle. N’a-t-on pas cru jusqu’à Fourier que la température des espaces planétaires allait toujours diminuant, et ne sait-on pas aujourd’hui que les plus grands froids des régions éthérées ne dépassent pas quarante ou cinquante degrés au-dessous de zéro ? Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la chaleur interne ? Pourquoi, à une certaine profondeur, n’atteindrait-elle pas une limite infranchissable, au lieu de s’élever jusqu’au degré de fusion des minéraux les plus réfractaires ? »
C'était la maison d'un paysan, mais, en fait d'hospitalité, elle valait celle d'un roi.
Je revis la fidèle compagne de mes travaux et de mes plaisirs. Elle m’aidait à ranger chaque jour les précieuses pierres de mon oncle ; elle les étiquetait avec moi. C’était une très forte minéralogiste que mademoiselle Graüben ! Elle aimait à approfondir les questions ardues de la science. Que de douces heures nous avions passées à étudier ensemble, et combien j’enviai souvent le sort de ces pierres insensibles qu’elle maniait de ses charmantes mains !
Ah ! quel voyage ! quel merveilleux voyage ! Entrés par un volcan, nous étions sortis par un autre, et cet autre était situé à plus de douze cents lieues du Sneffels, de cet aride pays de d'Islande jeté aux confins du monde !
Alors intervint l'action de la chimie naturelle ; au fond des mers, les masses végétales se firent tourbe d'abord ; puis, grâce à l'influence des gaz, et sous le feu de la fermentation, elles subirent une minéralisation complète.
Ainsi se formèrent ces immenses couches de charbon qu'une consommation excessive doit, pourtant, épuiser en moins de trois siècles, si les peuples industriels n'y prennent garde.
– Retiens bien ceci, reprit le professeur : aux approches
d’une éruption, ces fumerolles redoublent d’activité pour
disparaître complètement pendant la durée du phénomène, car
les fluides élastiques, n’ayant plus la tension nécessaire,
prennent le chemin des cratères au lieu de s’échapper à travers
les fissures du globe. Si donc ces vapeurs se maintiennent dans
leur état habituel, si leur énergie ne s’accroît pas, si tu ajoutes à
cette observation que le vent, la pluie ne sont pas remplacés par
un air lourd et calme, tu peux affirmer qu’il n’y aura pas
d’éruption prochaine.
– Mais…
– Assez. Quand la science a prononcé, il n’y a plus qu’à se
taire ».
Voici la conclusion d'un récit auquel refuseront d'ajouter foi les gens les plus habitués à ne s'étonner de rien. Mais je suis cuirassé d'avance contre l'incrédulité humaine.
Ainsi se formèrent ces immenses couches de charbon qu'une consommation excessive doit, pourtant, épuiser en moins de trois siècles, si les peuples industriels n'y prennent garde.
D’abord je ne vis rien. Mes yeux, déshabitués de la lumière, se fermèrent brusquement. Lorsque je pus les rouvrir, je demeurai encore plus stupéfait qu’émerveillé.
- La mer ! m’écriai-je.
- Oui, répondit mon oncle, la mer Lidenbrock, et, j’aime à le croire, aucun navigateur ne me disputera l’honneur de l’avoir découverte et le droit de la nommer de mon nom !