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sur 45 notes
Etat d'urgence, état de siège, article 16, article 36, ces questions nourrissent depuis des années la réflexion des juristes et l'on se souvient des travaux des comités Vedel et Balladur ou des réflexions du Président Hollande sur une éventuelle réforme de la constitution.

Le point clé étant que l'autorité passe aux mains des militaires si l'article 36 est appliqué comme l'illustre Henri Vernet dans ce roman aussi inquiétant que passionnant où l'on voit un jeune Président activer l'état de siège et transmettre au Général Gerfaut une partie des pouvoirs.

Analysant la genèse de la crise (violence, terrorisme) puis décrivant les batailles sur le terrain (dans les quartiers « sensibles » ) et dans les coulisses du pouvoir (influencés par les sondages), avec un duel entre le président et le général, le romancier décrit les axes d'une renaissance et conclut par un épilogue savoureux … qui voit une femme rafler la mise et prendre la direction du pays assaini et pacifié.

Vladimir Volkoff avait en 1990, imaginé un scénario voisin avec « Le Bouclage », mais en trois décennies sont nés les réseaux sociaux, les téléphone mobiles et les vidéos … ce qui change tout car « article 36 » montre que l'opinion se révolte lorsque Twitter et Facebook sont coupés !

Ce roman addictif nourrit la réflexion en cette époque où d'autres moyens coercitifs sont apparus avec le confinement et le Pass Sanitaire et rappelle que démocratie et liberté se défendent au quotidien.
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Les "cocus de la république" défilent en couleur canari et les black blocs se mêlent aux manifestants. le président quadragénaire est novice en politique. Les L.B.D. tirent des balles de défense à létalité réduite. A Bruxelles, la discussion des dirigeants européens est interminable, avec la montée des nationalismes en toile de fond. le président américain twitte. le terrorisme est actif, alors pourquoi pas un militaire à la tête de l'état ?

Nous voici dans l'actualité politique et toute ressemblance avec l'actualité n'est pas fortuite. le contexte est posé dans la première moitié du livre jusqu'à la mise en place de l'article 36. Tout bascule alors...vers le thriller politique. Les journaux et autres médias commentent l'actualité, les enjeux et les positions des acteurs "imaginaires".

C'est un roman bien sûr mais les personnages sont tellement réalistes et le climat social si bien décrit que l'on ne sait plus si c'est du "lard ou du cochon". On se laisse happer par ce thriller politique très (trop ? on dit certains) documenté qui nous montre l'envers du décor où calculs, manoeuvres et manipulations sont à l'oeuvre comme dans la vraie vie politique.
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Imaginez : le plus jeune président de la République jamais élu, des attentats, une grogne sociale sans précédent... Si la situation vous semble familière, rien de plus normal.

Sauf que là le président lance la procédure issue de l'article 36 de la Constitution.

Article encore jamais utilisé, il permet d'instaurer pendant 12 jours, et plus en cas de renouvellement, l'état de siège, avec l'intervention de l'armée, sur notre territoire national.

Tout est possible et plausible dans cette fiction. Ce parti pris, réaliste, constitue la grande force du roman.

On sent qu'il y a derrière ce récit un énorme travail de recherche mené par l'auteur.

Se retrouve, au fil des pages, le débat qui agite nos sociétés démocratiques : faut-il privilégier la sécurité ou la liberté ? Comment peuvent s'articuler ses deux notions sans que l'une n'empiète sur l'autre ?

Le style est clair, limpide, je dirais même militaire : rien de superflu mais cela à un contrecoup : je ne me suis pas attachée aux différents protagonistes de l'histoire qui sont évoqués de façon trop sommaire pour que leur sort,au final, importe surtout par rapport aux enjeux nationaux évoqués.

Cela n'a pas gâché mon plaisir à la lecture de ce polar rondement mené, qui après une mise en place un peu longue, multiplie les rebondissements jusqu'au dénouement final.
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Article 36 de la Constitution Française.
"L'état de siège est décrété en Conseil des ministres. Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement".
La France est secouée par des attentats, l'extrême droite ne cesse de progresser. Une bavure policière met à mal la popularité déjà érodée de la police. Les manifestations des gilets "jaunes canaris ", les cocus de la République" perturbent le pays.

Marc Cardignac, Président quadragénaire, alerte, sportif, est novice en politique. Raison pour laquelle il a été élu par une population souhaitant un renouvellement des représentants politiques, mais les forces en place le considèrent comme un intrus dans le jeu politique.
Ce Président ayant entendu le besoin exprimé par une partie de la population d'avoir un vrai chef, car le manque d'autorité et de respect à tous les niveaux sapent les bases du pays, décide l'application de l'article 36 et s'appuie sur le Général Maxime Gerfaut.
Ce militaire, proche de la retraite, est salué comme un héros après le sauvetage de femmes kurdes, action qu'il a mené en désobéissant aux ordres.

13 Janvier 2020, la France se réveille avec le bruit des chars en fond sonore.

Face à l'état de siège l'ordre politique est bouleversé. Des opposants deviennent soutien et des partisans deviennent opposants, voir résistants. La France et l'Union Européenne sont divisées et semblent irréconciliables.

Si les premiers jours, l'état de siège est approuvé par une large majorité, peu à peu la popularité s'estompe. Car si l'état de siège permet de démanteler des réseaux islamistes, c'est aussi la mise en place de tribunaux spéciaux et des peines qui se veulent exemplaires. Une partie de la population rentre en Résistance.

Naturellement, toute coïncidence ou ressemblance avec des personnages réels..... Ce récit est une oeuvre de pure fiction : espérons-le.
Mais, n'oublions jamais que "la vérité est aux Hommes politique ce que la bonté est au bourreau".

Une visite dans les arcanes du pouvoir. Mensonges, jeu de dupes et faux semblants. Mais au sommet du pouvoir, il ne peut y avoir deux Hommes providentiels. Et pour conserver ce précieux joyau tous les coups sont permis.

Un thriller politique qui nous pousse à nous interroger sur le pouvoir, la peur, la faiblesse et la force des Hommes.

Un livre qui ne se quitte pas après la lecture de la dernière ligne. A lire absolument.


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Le genre du polar est bien établi dans la littérature française, celui de la fiction politique nous est moins familier, même si certains auteurs s'y sont consacrés avec un certain succès, tels Marc Dugain. Henri Vernet, journaliste politique, a tenté une synthèse des deux genres dans Article 36.
Le roman commence par la proclamation de l'état de siège en ce début de janvier 2020. La France est submergée par une vague d'attentats terroristes, et elle ne parvient toujours pas à résoudre les problèmes de fond qui se posent au pays depuis plusieurs décennies : insécurité, chômage, banlieues en déshérence. le président de la République, Cardignac, fait appel à un général, Gerfaut, pour la mise en oeuvre de cette Mesure. Ce général aurait contribué à sauver des Yézidis durant le conflit en Irak et en Syrie. Il peut faire penser au général De Villiers, entré en conflit au début du quinquennat avec le président Macron , à propos du budget des armées .


D'autres personnages peuvent nous rappeler des figures médiatisées ou plus cachées : Delphine Salgado, conseillère à la Communication du Président, Tancrède, compagnon de la précédente, avocat. Charles Brissaud est Premier ministre, en proie à « l'enfer de Matignon. Alice Valbergues, très influente auprès du Président Cardignac est la femme de l'ombre, l'éminence grise. Il y a beaucoup de qualités dans le roman d'Henri Vernet : une restitution minutieuse, très fouillée du fonctionnement des institutions policières, sécuritaires et militaires de la France. On se croirait parfois dans un épisode du Bureau des légendes, série culte.

La dimension des personnages peut nous séduire, également. Henri Vernet les dépeint avec humanité, en nuances, en soulignant aussi leurs illusions, surtout celles de Delphine Salgado, qui finira par rompre avec le Président Cardignac. On est saisi par d'angoissantes interrogations qui ne manquent pas de sourdre à la lecture de ce roman : est-ce vraiment une pure fiction ? Ne sommes-nous pas menacés par des tentations antidémocratiques ? Sans doute, mais c'est le signe que le récit a atteint son objectif : faire toucher du doigt un certain état du pays, peindre avec force détails le fonctionnement des institutions, et exposer une intrigue qui nous tient en haleine jusqu'au bout de ce roman. A recommander.
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A l'heure où des gilets jaunes barbequettent aux ronds points et alors que des black blocs occupent leurs samedis à casser du flic et de la vitrine, Article 36 est résolument dans l'air du temps.
Un pays sous tension, un monde politique fait de coups tordus, un général auréolé d'un coup d'éclat humanitaire, des cabinets sombres prêts à tout pour conserver leurs prérogatives et le pouvoir qui en découle, une proche du président quasi championne d'échecs, une communicante avec un brin de conscience, bref un thriller qui flirte avec la réalité.
Il ne suffit de pas grand chose pour que le pays bascule et que cet article 36 soit mis en place.
Article 36
L'état de siège est décrété en Conseil des ministres. Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement.
Nous sommes en 2020, c'est demain. Les blindés pénètrent dans Paris. À Marseille, dans les quartiers nord, des unités d'infanterie et des blindés légers surgissent comme dans toutes les banlieues difficiles. le terrorisme, tout ce qui fait peur à monsieur Durant et à madame est visé par un grand nettoyage légal. Bref la mise en place de l'article 36, un vieux truc du XIXe siècle, n'ayant jamais été mis en oeuvre depuis la seconde guerre mondiale, est activé.
Rédacteur en chef-adjoint Parisien et Aujourd'hui en France, Henri Vernet est à mon sens un poil trop technique parfois. Cela nuit un peu à la dynamique de l'histoire. Mais le fond est digne d'intérêt. Rester dans les clous de la démocratie doit être un challenge quotidien car elle est fragile et nous citoyens devons en être les premiers garants.

Lien : https://nigrafolia.fr
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Un roman original et très éclairant sur le fonctionnement des institutions de la Ve République du moins s'agissant de certains aspects ayant trait aux mesures d'exceptions.
L'intrigue - la mise en place et le déroulement de l'état de siège en France par le truchement de l'article 36 de la Constitution qui transmet le pouvoir à l'armée sous l'autorité du chef de celle-ci, le Président de la République - est très bien amenée, relativement réaliste car proche d'une actualité récente particulièrement brûlante, et très documentée. le caractère retord de certains hommes, je devrais plutôt dire d'une certaine femme politique, est saisissant et très bien rendu et la naïveté des militaires n'en paraît que plus incroyable dans ce panier de crabes, où l'on découvre l'influence (disproportionnée ?) des conseillers du pouvoir.
Henri Vernet sait nous tenir en haleine jusqu'à la fin et le dénouement, quoique de plus en plus prévisible à mesure que les derniers chapitres s'effacent, est un régal de cynisme et nous fait découvrir, en creux, les interstices par lesquels la démocratie pourrait être contournée.
L'intérêt du livre repose également sur sa proximité avec le climat politique récent en France et on devine aisément derrière quelques portraits peints par l'auteur des personnages de premier plan sur le théâtre de la politique actuelle.
Une heureuse surprise, à lire à quelques semaines des prochaines élections à la titulature suprême.
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​✒ 1 ère expérience de lecture dans le thriller politique était une jolie découverte.
👍👍👍H.V. grâce à une solide connaissance des rouages de la politique française​ et une documentation fournie ​ donnait un côté réaliste qui porte à réfléchir si cela devait arriver.
👎👎la multitudes de détails fournis et​ ​​d' explications des rouages politiques donne un petit pavé de 531 pages 🤨
👍👍👍 le style est fluide avec de courts chapitres et les dialogues donnent du rythme au récit.
👍👍 Les personnages​ ​sont caricaturaux (​👉renforcent le ré​cit​, ils ne sont pas le centre de l'histoire).
👍👍👍👍 un final "machiavélique"😯
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A fuir !
Évoluant dans le milieu évoqué ( pas l'Elysée… mais en face) je suis très déçu par ce roman qui au final n'apporte rien ( histoire convenue - ou plutôt déjà connue - / cours de science politique de niveau Wikipedia / style banal /
personnages caricaturaux, voire ridicules comme notre général de division qui agit comme un sergent de 20 ans, notre conseillère spéciale du Président qui ne connaît pas l'affaire de Fourmies 1891 ou le PR qui explique en conseil de défense au Cema ce qu'est l'article 16).
Bref, je me suis bien ennuyé, voir énervé, et j'avoue ne pas être allé au bout.
Ce coup d'état est un mauvais roman de gare, écrit soit disant par quelqu'un qui s'y connaît….sa parution en Livre de poche en dit long sur la connivence entre les grandes maisons d'édition et certains journalistes de l'élite parisienne !
On est loin très loin d'un DOA ou d'un Dierstein.

PS: j'aurais bien mis zéro mais je n'y suis pas arrivé avec mon smartphone.
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Ce livre m'a été offert par mes enfants à la Noël 2021. C'est un roman d'anticipation, qui veut poser une morale, du style « attention cela peut arriver ». Mais rien ne tient debout dans ce livre, les personnages sont caricaturaux, leurs attitudes totalement artificielles et l'histoire est totalement rocambolesque. L'article 36, censément être dans la Constitution, existe mais n'a pas du tout les effets que lui prévoient l'auteur. Bref, un roman piégeux, où les personnes influençables n'auront pas les clés pour prendre du recul et où les autres, disposant des clés, seront exaspérés à chaque page. J'ai la faiblesse de penser que je suis dans la 2ème catégorie.
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