Surtout le pire, un thriller ?
En tout cas, pas un de ceux qui suivent les chemins classiques, mais fallait-il s'attendre à autre chose de la part de
Lou Vernet ?
Moi je le classe plutôt dans la catégorie OVNI, mais ça, chez les éditeurs, ça n'existe pas.
Alors pour vendre, on lui colle quand même une étiquette. Tant pis si on fait des déçus, tant pis si ça grogne, après tout, si ça peut mettre en lumière une auteure qui mérite d'être découverte...
Parce que
Lou Vernet, c'est une plume. Une plume noire trempée dans l'encre blanche. Comprenez, un mélange des genres.
Ici, elle nous raconte l'histoire de Raphaël, un enfant né d'une relation adultère, entre une jeune femme et un homme marié. Un père qui préfère ne pas assumer. Une mère qui ne veut pas assumer. Parce que Manon, depuis ses 13 ans, elle vit mal et que quand on vit mal il faut en finir avec la vie.
Alors Raph sera adopté.
Il sera élevé avec Jim, son alter ego.
Raph deviendra sage-femme et rencontrera Anne.
Pendant que lui donne la vie, elle, médecin légiste ausculte la mort.
Quant à Jim, lui, il n'attache pas beaucoup d'importance aux vies qu'il croise.
Voilà, résumé comme ça, c'est simple, pourtant j'en ai bavé pour lire ce roman...
Parfois quand c'est tordu, le lecteur se délecte. Là, devant la complexité du récit, j'ai dû accentuer ma concentration, ma réflexion. Il y a des chapitres que j'ai dû relire.
Du coup, ce bouquin a doublé de volume... non, je plaisante, je sais qu'il y a plein de lecteurs qui vont se laisser happer par l'écriture de
Lou Vernet et qui l'apprécieront comme il se doit.
Ce n'est pas un thriller au style direct, avec une tension palpable à chaque page, le truc qui vous broie les tripes et moi, j'ai été trop orienté par ce genre qu'on lui a apposé, par cette petite phrase de 4ème, que, conformément à mes habitudes, je n'aurai pas dû lire, pour pouvoir l'apprécier comme de juste.
Il y a des romans pour lesquels on n'est pas prêt.
Mais ça n'enlève rien au talent de l'auteur, c'est juste une incompréhension, comme quand on s'assoit devant un tableau de maître, qu'on l'observe, que beaucoup s'extasient devant et qu'on cherche pourquoi, parce que nous, cette peinture, elle ne nous touche pas. Parce qu'on était venu chercher une promesse et qu'on ne la trouve pas.
Alors, ce n'est pas le peintre qu'il faut accuser, c'est le galeriste, celui qui a fait la promesse, parce que si l'on était venu sans idées préconçues, on l'aurait regardé différemment et peut-être qu'on l'aurait aimé comme il le mérite.