Grillades au feu de bois

Laura et Serge Barthel proposent à leurs riches clients des plats pour le moins originaux puisqu'ils sont à base de chair humaine. Cervelle, foie, coeur, rôti, bifteck, parties intimes : tout est bon dans… l'Homme. Mais attention, pas question de toucher à la clientèle. D'autant que le couple est apprécié dans le village. Les victimes sont des personnes étrangères à la région souvent attirées par madame, petit bout de femme enjouée et sympathique. Monsieur, par contre, a du mal à retenir ses pulsions et son goût pour le sang.

Au détour d'une page, le lecteur bénéficie de conseils culinaires. Pour les grillades, par exemple :
« Laura enduisit d'huile les côtes et les disposa sur les braises. Comment faites-vous pour que ce soit toujours si réussi ? C'est simple, les sucs contenus dans cette viande se concentrent vers l'intérieur dès que la croûte commence à se former… Il faut savoir retourner à temps le morceau pour en emprisonner les saveurs et, surtout, ne pas piquer la viande avec une fourchette. C'est pourquoi j'utilise des palettes. »

Court-bouillon, marinade, nos restaurateurs varient les préparations pour satisfaire le client.

La routine du couple est bouleversée lorsque le frère de Laura, voit cette dernière dans sa voiture affublée d'une perruque en compagnie d'un homme dont la disparition sera signalée plus tard.

« Grillades au feu de bois… » est le numéro 68 de la collection Gore et le second des huit romans d'Eric Verteuil (pseudonyme cachant en réalité deux auteurs) publiés dans cette collection.

Le roman est une succession de scènes tellement énormes qu'elles en deviennent burlesques. Par exemple, lors d'une soirée, les invités, des personnes respectables, vont se servir du sperme pour leur cocktail sur un paysan attaché qui se tient disponible, tel un tonneau.

Evidemment, le lecteur n'est guère effrayé. D'autant que le manque de finesse de l'ensemble ne génère aucune tension particulière ni aucun suspense. Comme le précédent Verteuil dans la collection, c'est souvent mal écrit et bâclé. Les auteurs semblent vouloir parodier le genre dans l'orgie finale (partie de pétanque avec des têtes coupées etc.). Par contre, l'idée, dans les dernières lignes, qu'il puisse exister des concurrents dans ce type de commerce très spécial est bien trouvée.

Finalement, j'ai trouvé ce livre, comment dire... indigeste ! Un Gore plutôt moyen.

Un couple bourgeois de restaurateurs propose à sa riche clientèle des menus très particuliers, puisqu'ils ont tous pour principaux ingrédients de la chair humaine.
Le roman se révèle plaisant à lire et est aussi fun que son titre peut le laisser penser. On y suit les déboires de nos traiteurs psychopathes dans leur perpétuelle recherche de victimes à mettre à leur carte pour satisfaire leurs exigeants habitués.