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Critique de Maghily


J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture ! Tout d'abord parce qu'elle m'a appris énormément de choses que ce soit sur le plan historique ou davantage éthique que sur un plan beaucoup plus pratique. C'est un travail vraiment fouillé qui nous est offert où sont reprises pas mal de listes pratiques pour nous aider à nous familiariser avec les produits véganes qui existent sur le marché. Ophélie nous cite les marques et les labels disponibles sur le marché dans diverses catégories de produits, nous explique quels sont les principaux aliments qui nous permettent d'avoir une alimentation végétale équilibrée et à quels besoins ils répondent, etc. Il y a également un grand nombre de références en fin d'ouvrage, que ce soit des livres, des documentaires ou des articles disponibles sur internet qui viennent compléter ses propos. de quoi ouvrir encore davantage nos horizons sur toutes ces questions. Tout cela invite véritablement à la réflexion.

Je ne vous l'ai pas encore dit mais Ophélie Véron est chercheuse et travaille notamment sur les mouvements sociaux. Cette casquette se ressent énormément dans son écriture : elle utilise des mots précis dans les explications qu'elle donne, elle propose beaucoup de références, elle argumente énormément ses propos. Cela donne un caractère sérieux à cette lecture qu'on ne trouve pas toujours dans les essais proposés par des éditions « grand public » et cela m'a beaucoup plu ! Pour autant, l'écriture d'Ophélie n'est absolument pas pédante ou compliquée : la lecture est fluide et parsemée d'expressions humoristiques que l'on retrouverait dans n'importe quelle discussion entre amis. En fait, ce livre vous donne l'impression de discuter avec une pote hyper cultivée et passionnante et c'est ce qui permet de ne pas s'ennuyer pendant la lecture. Parce que si tout y est intéressant, par moment, ça pourrait se révéler un peu ennuyeux, notamment les parties plus pratico-pratiques [comme celles sur l'alimentation ou sur les marques véganes] qui sont des informations qu'on ira facilement consulter quand on en a besoin mais qui sont moins agréables à lire de manière continue.

Toujours au niveau de l'écriture, cet ouvrage a la particularité d'avoir été écrit de manière inclusive [c'est-à-dire, en combinant toujours les formes masculines et féminines des mots], ce qui est rare et pour le moins interpellant au départ. C'est un concept qui me plait beaucoup au niveau du message et de l'idée qu'il renvoie mais je trouve qu'il complique quand même un peu la lecture. Rien d'insurmontable, je vous rassure, je pense que c'est surtout dû à un manque d'habitude ! Par contre, je ne sais pas si c'est parce que ma lecture de ce livre a été particulièrement attentive mais j'ai repéré encore pas mal de fautes [essentiellement des fautes de frappe ou des mots qu'on a oublié de supprimer], ce qui a un peu heurté ma sensibilité de romaniste rigide de l'orthographe [z'allez me dire, ya pas non plus de quoi en faire un fromage, des fautes j'en fais aussi…].

Personnellement, cet essai est venu remettre en cause certains des principes que j'avais faits miens au cours des derniers mois. Il m'a notamment ouvert les yeux sur l'incohérence d'arrêter de manger de la chair animale pour diminuer la souffrance des animaux tout en continuant à consommer des produits laitiers ou des oeufs parce que ces industries sont extrêmement liées. Prenons l'exemple du lait : pour qu'une vache en produise, elle doit enfanter un veau. Veau qu'on lui arrachera après quelques jours, que l'on nourrira à partir de lait industriel composé de farines animales et que l'on mènera ensuite à l'abattoir [quelle vie de rêve !]. Pendant qu'elle est considérée comme productrice, la vache laitière est surexploitée [en gros, on la dope pour qu'elle produise beaucoup plus de lait que ce qu'elle n'en produirait naturellement] et une fois qu'on l'a bien vidée, on la mène également à l'abattoir. On produit beaucoup de souffrance pour mettre un peu de lait dans nos céréales du petit-déjeuner ou pour agrémenter nos pâtes d'un peu de fromage… Jusque-là je n'avais pas pleinement pris conscience [ou n'avait pas voulu prendre conscience] de ce fonctionnement. Maintenant que je sais ça, j'ai l'impression que mon engagement végétarien est vain [même si, et l'autrice insiste énormément là-dessus dans son livre, un petit pas en faveur du bien-être animal, c'est toujours mieux que rien du tout] et que je dois aller beaucoup plus loin si je veux rester cohérente avec mes principes. Je pense que ma transition va être longue mais inéluctable et, ce que j'aime dans cet ouvrage, c'est qu'Ophélie est pleine de bienveillance et d'empathie envers les non-véganes qui souhaitent changer leur mode de vie et ne cesse d'encourager, plutôt que de critiquer, les initiatives même les plus timides. Je pense également que, dans un premier temps, ma transition se fera de manière personnelle et se limitera à ma consommation « à la maison » ou au restaurant. Ma famille tente encore de prendre ses marques par rapport à mon végétarisme, je ne voudrais pas lui imposer trop de tracas [qui sait, j'arriverai peut-être à les convaincre par l'exemple, avec les années].

Ce qui me manque aujourd'hui, c'est de savoir, pratiquement, comment mettre tout cela en oeuvre. Planète végane donne les pistes théoriques pour vivre son véganisme mais ne contient pas de recettes en tant que telles. C'est maintenant cela qu'il faut que je recherche [en commençant par les blogs sympas qui en proposent] tout en prenant le temps de tâtonner pour voir comment je pourrais végétaliser durablement mon alimentation.

Vous l'aurez compris, je vous conseille vivement la lecture de cet ouvrage si les questions d'alimentation durable vous intéressent. Il ne s'agit en aucun cas d'un livre rébarbatif et frustrant qui vous imposera une manière de vivre en critiquant la vôtre mais d'une proposition bienveillante pour améliorer la vie de l'ensemble des êtres qui peuplent notre planète.
Lien : https://www.maghily.be/2017/..
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