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EAN : 9782246785804
456 pages
Grasset (09/01/2013)
3.26/5   59 notes
Résumé :
San Giuda, un village perdu dans la montagne du nord de l'Italie, déserté par les jeunes, isolé par la neige, pas de réseaux, ni portables, ni télévision. Seul Beppe Formento et son traîneau tiré par des chevaux, relie les quarante-deux habitants au monde ; il approvisionne l'épicerie et emmène, chaque jour quelques touristes admirer l'église et s'émerveiler devant un immense sapin arrosé au canon à neige !
Un matin, le traîneau se présente vide, le cheval te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Troisième roman lu dans le cadre du grand prix des lecteurs du progrès organisé dans le cadre des assises internationales du roman qui débuteront le mois prochain, voici XY, ce titre énigmatique et nouveau roman de Sandro Veronesi, sorti en tout début 2013.

De Veronesi,j'avais lu, comme beaucoup je pense , son" Chaos Calme", roman sidérant et très riche sur la difficulté d'un homme à faire le deuil de son épouse.

Il nous revient ici avec un livre en apparence plus classique, polar métaphysique sur un massacre incompréhensible à proximité d'un petit village dans le nord enneigé de l'Italie.

Mais ce XY n'est pas un thriller classique enquêtant sur les auteurs et les causes de ce crime. Les intentions de Véronesi sont plutôt- et un peu comme dans Chaos Calme finalement- d'essayer de trouver un remède à ce qu'on ne peut expliquer, là une mort brutale, ici des crimes inexplicables.


L'hécatombe de San Giuda est à ce point in­concevable que tous ou presque, des autorités aux magistrats, en passant par la police et les gens ordinaires, choisissent de lui trouver des explications rassurantes du genre terrorisme islamiste.

Pour cela, la narration alterne deux voix, celles d'un vieux prêtre et d'une jeune psychiatre qui tenter de trouver leur vérité et leur rationalité devant cet événement qui en manque tant. Ce couple a priori totalement dissemblable est une belle trouvaille, même si les parties mettant en scène la psychiatre m'ont paru plus fortes que celles du prêtre.

Bien que le livre n'est donc pas le thriller attendu, ce XY nous tient en haleine jusqu'au bout, malgré des passages plus inégaux, et malgré une fin qui peut frustrer, même si en même temps, elle permet de faire garder à ce roman un voile de mystère qui en fait tout son sel.
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A la sortie de ce livre, certains ont pensé que Veronesi s'essayait au thriller. Il n'en est rien car XY n'appartient pas malgré les apparences à ce genre. On pourrait à la rigueur le qualifier de thriller métaphysique et le rapprocher ainsi de L'. Anomalie, de le Tellier, bien que ce dernier ressorte plutôt à la plaisanterie métaphysique.
De quoi s'agit-il ? de la survenance d'un événement impossible, quasi surnaturel,dans les montagnes du Nord de l'Italie : un décuple meurtre sur une route enneigée, les dix victimes tuées chacune d'une manière différente, dont certaines impossibles. Ainsi l'une d'entre elles à succombé à l'attaque d'un requin géant, dont l'espèce de surcroît a disparu depuis plusieurs siècles.
L'affaire suscite un désarroi considérable, raison pourquoi les autorités décident de l'étouffer en partie et y réussissent en raison de l'isolement des lieux : une route de montagne desservant un village isolé peuplé de quelques dizaines de personnes,ledit village lui-même assez improbable, mais il est préférable de passer sur ce caractère, voulu par l'auteur.
La véritable enquête est menée par l'association elle-même improbable d'un prêtre très particulier et d'une psychiatre qui vit par ailleurs une crise personnelle intense. Et l'intrigue est narrée à travers les récits entrecroisés des deux protagonistes, qui s'efforcent de résoudre l'énigme à travers leurs, si l'on peut dire, doctrines personnelles. Et ainsi s'entremêlent et interagissent théologie et psychanalyses, en même temps que l'événement se répercute dans la communauté fermée du village.
De solution il n'y en aura pas parce qu'il ne peut y en avoir
Quelle pourrait-elle être ? Comme le dit l'un des personnages : vous ne voulez tout de même pas que je vous dises que ce sont les extra-terrestres ? A moins que ce ne soit le Diable, comme le croit plus ou moins le prêtre ? Ou Dieu ? Non, il ne peut y avoir de solution..
Mais pour les personnages, il y a des solutions. Leur vie est transformée ou réorientée. Pour le meilleur ou pour le pire
Ou encore ils meurent.
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XY, titre énigmatique. Est-ce pour cela que je l'ai sélectionné ? Non, j'en suis certain. C'est plutôt parce que je pensais lire un thriller se déroulant en huis clos dans un village paumé des Alpes italiennes écrit par un auteur que je ne connaissais pas.

Trompé probablement par la critique du journal Il Corriere della Sierra reprise par l'éditeur « Un massacre féroce et inexplicable (digne des plus grands thrillers) déclenche la folie des habitants d'un petit village perdu dans les montagnes ». Et ben, c''est alléchant mais il n'en ai rien. J'espère que le critique du journal n'est pas Babeliote car je peux vous dire qu'il n'a pas lu le livre.

Un sentiment d'incompréhension m'habite à la fin de cette lecture. Que voulait faire passer l'auteur comme message ? Quel sens voulait-il donner à son roman ? J'ai parcouru les avis des autres lecteurs, et notamment, ceux qui avaient donné quatre étoiles. Au-delà de leur satisfaction littéraire, aucun n'a pu transcrire ou rapporter l'esquisse d'un message, d'un thème qui amène à la réflexion et comprendre ce que je n'ai pas capté.

Les éditeurs ont également inscrit l'avis d'un autre périodique italien (Il Messagero) : « un roman philosophique qui montre la voie pour s'opposer au Mal inexorable ». C'est déjà plus proche de ce qu'est XY. Car Sandro Veronesi nous emmène loin, loin, très loin… trop loin. J'ai trouvé l'histoire extrêmement confuse.

Alors, si je dois résumer le livre (/!\ ne lisez pas la suite, je risque de vous dévoiler la fin), Veronesi fait dire à l'un des personnages principaux « je dois accepter le fait que je ne saurai jamais ce qui s'est passé dans la forêt, ni à mon doigt [p.420] ». Tout est dit dans cette extraordinaire lucidité de l'auteur sur son roman 😉
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XY ne peut être décrit comme un polar et ne se résume pas à un thriller - mais cela fait bel et bien partie du roman.
Il ne s'agit pas non-plus uniquement d'un dialogue opposant le rationalisme d'une jeune psychiatre à la foi religieuse d'un sage prêtre - mais cela fait également partie du roman.
Il s'agit peut-être avant toute chose de l'histoire d'un village reculé, perché dans les montagnes, un de ces villages qui en hiver se trouve coupé du monde.
Un village qui se dépeuple, où le temps semble s'être arrêté, où la vie se déroule lentement, comme un huis clos entre les familles qui y sont établies depuis si longtemps.
L'intrigue principale de XY, celle qui soulève le plus de questions, celle pour laquelle nous souhaiterions obtenir tant de réponses, ne dispose finalement que d'une place secondaire, derrière l'observation des habitants du village, sous le poids de la neige qui tombe sans fin, étouffant les bruits.
Une ambiance d'apocalypse calfeutrée, presque douce et immaculée comme une trop longue nuit d'hiver, au cours de laquelle un vieux prêtre et une jeune médecin apprennent à se connaître, à faire part de leurs doutes sur ce qu'ils pensaient, chacun, relever de convictions inébranlables.
Les dialogues et l'intimité naissante entre ces deux personnages sont profonds et sensibles, l'observation par la jeune psychiatre des habitants du village souligne les secrets étouffés, les rancoeurs et les petits bonheurs de ces pays oubliés de tous, comme si la vie de ces personnes était elle aussi recouverte par une épaisse neige d'hiver, les coupant à la vue du monde.
Et ils paraissent étranges ces habitants, leurs habitudes et leurs réactions déroutent, eux-mêmes semblent se partager entre le nécessaire cartésianisme d'une vie rude dans un village d'altitude et la foi traditionnelle, qu'on ne questionne plus, puisque depuis toujours, ici, on croit.
Malgré l'horreur sans nom perpétrée dans ce village, malgré l'oscillation permanente entre la logique, le religieux, le surnaturel, pas un son ne s'échappera de San Giuda.
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Voici venu le temps des ténèbres. Tout commence par un massacre inexplicable et inexpliqué à proximité d'un petit village dans le nord enneigé de l'Italie. Sandro Veronesi, dans XY, alterne deux voix, celles d'un vieux prêtre et d'une jeune psychiatre qui vont raconter leur recherche de la vérité, leurs doutes, leurs peurs, leur impuissance devant la folie qui saisit les membres d'une communauté traumatisée. Devant l'incurie et la volonté manipulatrice des autorités, qui finissent par donner une version falsifiée de l'affaire aux médias, les deux protagonistes du roman de Veronesi ont décidé de creuser au plus profond des causes du carnage même si la tâche est insurmontable et remet en question leur vision du monde. Et quand bien même si Dieu et/ou Satan rôdent sur la scène de crime. XY est un roman puissant, profond comme l'enfer, un thriller métaphysique et philosophique qui n'a que deux défauts, mais de taille, ceux d'être verbeux et de s'égarer souvent dans des chemins de traverse (phénomène déjà observé dans Chaos calme). Mais le dialogue final, entre les deux "médecins de l'âme" est un duel somptueux qui transperce par son ambition et sa force dialectique. Et le mystère demeure, comme une parabole démoniaque des faits divers qui ensanglantent l'actualité du monde.
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critiques presse (3)
Bibliobs
06 février 2013
Tous les ingrédients du thriller sont réunis mais Veronesi, même s'il en adopte la narration haletante, a une tout autre intention.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
31 janvier 2013
"XY" est un roman philosophique à qui il manque un peu de grâce pour être un grand livre.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
21 janvier 2013
Un titre nimbé de mystère, le romancier s'inspire des grands conteurs fantastiques pour orchestrer une histoire où un fait divers particulièrement traumatisant prend des allures de châtiment divin - un remake de l'Apocalypse biblique au coeur d'une Italie figée dans les frimas d'un éternel hiver.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Les jours qui ont suivi le massacre ont été les pires de ma vie, et je m'en souviens à peine. Du moins comme jours, comme succession d'heures qui scandent le temps, je m'en souviens à peine : je me souviens plutôt de tout un ensemble d'angoisse, de déplacements, d'attentes, de peurs, de questions, de froid, de silence, de lassitude, de stupeur, d'impuissance, tout cela comme renversé pêle-mêle dans ma vie, sans ordre, sans un véritable écoulement. Dévider cette pelote, faire la distinction entre l'avant et l'après et raconter ces jours-là en suivant un fil chronologique, ça m'est impossible : dans ma mémoire il ne s'agit désormais plus que d'un encombrement unique, comme si le temps s'était arrêté, voilà, à l'instant où j'étais descendu de cette motoneige, et qu'à partir de là, ensuite, tout eût commencé à arriver simultanément.
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... c'est le jour zéro et en conclusion soit on est le voyageur que j'ai toujours été qui accuse le paysan de ne rien savoir soit on est le paysan que je serai dorénavant et qui gentiment et en continuant à piocher lui répond oui monsieur c'est vrai monsieur moi je ne sais rien monsieur mais celui qui s'est perdu c'est vous.
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San Giuda est un petit hameau de 42 âmes perdu dans les montagnes du nord de l'Italie. Chaque matin, à 10 heures, le traineau de Beppe Formento, qui tient un centre équestre de l'autre côté du bois, arrive avec ses quelques touristes, pour une visite éclair du village avant de repartir d'où il est venu. Tous les jours, sans exception. Imaginez donc la consternation des habitants lorsque, par un matin de novembre, le traineau se présente vide sur la place du village, tiré par un seul des deux chevaux, terrorisé et les yeux révulsés.
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Borgo San Giuda n’était même plus un village, c’était une bourgade. Soixante-quatorze maisons, dont plus de la moitié abandonnées, un bar, une épicerie et l’église avec son presbytère – disproportionnés, par rapport au reste. Fin. Pas de marchand de journaux, pas de salon de coiffure, pas d’urgences, pas d’école élémentaire : pour tout cela, et pour les autres fruits de la civilisation, il fallait aller à Serpentina, au-delà de la forêt, ou bien à Doloroso, à Massanera, à Gobba Barzagli, à Fondo, à Dogana Nuova, ou même descendre jusqu’à Cles. Pourtant il y avait un forgeron, façon de parler, qui faisait les clous à la main et ressemblait à Mangiafuoco, et un cimetière avec plus de trois cents tombes. Vivre là n’avait aucun sens, mais ils étaient quarante-trois à y vivre – plutôt quarante-deux, depuis que le vieux Reze’ était mort. C’était un endroit qui n’existait presque pas, et personne n’arrivera jamais à comprendre pour quelle raison ce qui s’est passé s’est passé justement là, où il ne se passait rien.
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Je me présente aux urgences avec les pantoufles de Mickey. Bon, il n’y a plus grand-chose à faire, désormais, je suis entrée. Tchao Luciano, tchao Ignazio. Les infirmiers me regardent drôlement, mais j’avance tout droit, je sens que je ne peux expliquer qu’une seule fois, à Crocetti, cette affaire inexplicable, au moment où il va me recoudre. Le voilà, debout devant la porte des consultations : il ne fait rien, aucune urgence, il bavarde avec l’infirmière belle, comment s’appelle-t-elle, Sofia…
— Giovanna, dit-il, quand il me voit.
— Mario. Tu dois me recoudre.
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