Les monstres ne boivent pas de lait fraise

Au moment du coucher, rassurer les enfants en leur expliquant que les monstres cachés sous le lit ou au fond de l'armoire n'existent pas n'est pas toujours une mince affaire... Les adultes pourront désormais s'appuyer sur cet album malicieux qui dresse le portrait de différents monstres par la négation. Un tel n'est pas comme si, un autre pas comme ça... Les illustrations sont vraiment réussies dans le sens où elles tournent en ridicule les monstres en les rattachant à des objets ou actions banales du quotidien (porter des lunettes, aller chez le coiffeur etc.) Certains monstres restent tout de même un peu effrayants avec leurs bouilles crayonnées parfois sombrement, attention donc à ne pas montrer cet album à de trop jeunes enfants. La chute de l'histoire, inattendue, permet de désamorcer habilement la peur de l'enfant. Malin !

Un titre rigolo et audacieux qui conduit nécessairement à se poser une question : « Pourquoi ? ». Et vous savez tout aussi bien que moi que les enfants sont particulièrement friands de ce pronom interrogatif dont ils usent et abusent à tout va.

Alors, pourquoi les monstres ne boivent-ils pas de lait fraise ?

A la drôlerie des illustrations s'ajoute la concision du texte pour le meilleur des effets sur le jeune lecteur, auditeur. En effet, La répétition, tel un leitmotiv, rythme la lecture et retient nécessairement son attention jusqu'à la dernière double page, véritable chute rigolote à souhait. Car après avoir listé tout ce que les monstres ne peuvent pas faire, on comprend alors pourquoi ils ne peuvent pas boire de lait fraise. le tout agrémenté d'illustrations qui sont tout aussi drôles et colorées, et qui plaisent particulièrement aux enfants car leurs rappelant les leurs.

Sourires et stupeur garantis pour les plus petits avec cet album grand format.  

Les auteurs font ici la liste de tout ce que ne font pas les monstres en piochant dans les éléments de notre vie quotidienne : ils ne conduisent pas, ne mettent pas de vernis à ongle ni de chaussures, etc.
La chute apparait comme une évidence, une réponse sans appel à toutes les peurs des enfants au sujet de ces affreux personnages.
Une jolie façon de dédramatiser le sujet, accompagnée de belles illustrations double page (mélanges de peinture et de crayon) qui accentuent le côté absurde de la figure monstrueuse dans un quotidien très basique.