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EAN : 9782368903803
256 pages
Le Passeur (24/09/2015)
3.79/5   26 notes
Résumé :
Aimer Star Wars, est-ce aussi se montrer philosophe ? La saga de George Lucas a tout du mythe contemporain. Les répliques les plus célèbres émaillent le langage courant et les personnages eux-mêmes sont devenus des figures emblématiques sur toute la planète.

Loin de la simple épopée pour adolescents, Star Wars se révèle sans doute plus philosophique qu’on pourrait le croire. La question du bien et du mal, mais aussi celles de la religion, de la politi... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique

Depuis une dizaine d'années la philosophie est descendue de sa tour d'ivoire et a enfin trouvé son public.
Plus précisément certains auteurs bousculant les professeurs de philosophie académiques, qui depuis ont aussi investi la filière, ont fait oeuvre de créativité et de pédagogie et la « foule sentimentale attirée par les étoiles les voiles que de choses pas commerciales » s'est oxygénée à un air plus pur.
La philosophie ce n'est pas la bibliothèque du « Nom de la Rose » réservée à une petite élite capable de lire en vo les « systèmes » d'auteurs canoniques.
A l'image de Socrate la philosophie a pour vocation première de questionner, d'essayer de percevoir, d'appréhender en deçà, au-delà des apparences.
Dans cet esprit, on ne compte plus les essais récents invitant à relire, sous un angle philosophique, le quotidien, les produits de grande consommation. Certes, des auteurs comme Roland Barthes, Henri Lefebvre, Jean Baudrillard avaient déjà investi cette problématique mais leur propos n'étaient pas une relecture sous le prisme des interrogations fondamentales de la philosophie mais de se servir du quotidien pour proposer leur(s) théorie(s) ou de promouvoir une école (marxisme…).

Le livre de Gilles Vervich « Star wars la philo contre-attaque » offre conjointement une ambition plus modeste (pas de pierre philosophale pour déchiffrer le côté obscur de la société et le pouvoir) mais plus dynamique, plus ouverte en multi dimensions, interpellant le lecteur en une cascade de questionnements.

Il est impossible de recenser et encore moins de développer tous les points abordés par cette étude.
On peut mentionner à la volée quelques sujets.

La force précisément qui inspire et offre un guide spirituel au jedi, un souffle qui ressemble beaucoup au tao..prendre ses distances avec la technologie, se fier à son intuition inspirée par la force..au moment de frapper le coeur de l'étoile noire dans l'opus n°IV quand Luke déconnecte ses instruments de visée high tech pour faire appel à son esprit, il se laisser guider par l'énergie, le souffle du tao,.
L'équilibre dans l'univers non écrit, non codifié, vital mais indicible, c'est celui du tao te king. C'est aussi à un degré moindre la signature du stoïcisme.

Autre emprunt à la sagesse orientale, le vénérable maitre Yoda, yoda/yoga… petit et aux apparences chétives qui semble sorti d'un de ces tableaux estampes où à des années lumières des gros plans narcissiques de la tradition picturale occidentale les personnages sont délicatement posés dans le paysage. Yoda et son style d'expression mythique, aphorismes « à la manière de » paraissent également extraites du tao te king.
Mais la référence à l'Asie c'est aussi naturellement Mace Windu, la maitrise des arts martiaux.

On trouve également une signature philosophique dans ce thème majeur de la saga, le destin. Existe-t-il un déterminisme dans les événements ? Existe-t-il une liberté de l'homme ou la prétention à peser sur le cours de l'histoire n'est–il pas pure vanité ? La destinée d'Anakin est-elle pré-écrite ? Dans « l'empire contre-attaque » en interrompant sa formation de jedi, Luke en pensant faire un acte de liberté individuelle pour porte secours à ses amis ne provoque-t-il pas au contraire ce que le destin a « programmé » ? Nous sommes dans l'univers du stoïcisme et nous le sommes encore davantage quand Luke, lors de cette initiation par Yoda, pénètre seul dans la grotte et rencontre Dark Vador dans un combat chimérique au sabre laser. Luke est entré avec son sabre et sa peur, pour le stoïicisme la souffrance est d'abord celle provoquée par une mauvaise interprétation des faits. Luke a du gérer ce combat avec Dark Vador dans la grotte, présence qui n'existait que dans sa tête, parce qu'il s'est laissé submergé par ses émotions et sa peur.

Dark Vador… celui qui doit rétablir l'équilibre dans l'univers et qui doit être au préalable sacrifié dans les flammes à l'issue de l'épisode III….celui qui a été enfanté sans père….un rapprochement évident…

Impossible aussi de ne pas établir des connexions en philosophie politique avec l'agonie de la République dont le ressort démocratique n'a plus aucune consistance, pétrifié dans des procédures suicidaires, instrumentalisées par la quête du pouvoir et le mercantilisme de quelques-uns comme cette belliqueuse et irresponsable Fédération du commerce

Si les multiples passerelles philosophiques inventoriées et analysées par l'auteur sont pertinentes Il reste qu'il ne faut pas idolâtrer cette saga à cet égard.
Elle demeure fondamentalement un aimable divertissement, un immense succès commercial, un événement spectacle pour lequel les spectateurs de ma génération ont beaucoup d'affectif, ayant pu vivre les sorties de tous les épisodes « en direct ». Ni plus, ni moins. C'est déjà beaucoup
Mais lorsque Gilles Vervisch part du constat, fait aussi par d'autres philosophes comme Jean Pierre Dupuy (cf. « La marque du sacré »), que la société occidentale moderne a cru pouvoir sacrifier le spirituel en toute impunité sur l'autel de la pensée dominante au service d'intérêts financiers et qu'une oeuvre cinématographique comme star wars viendrait combler ce manque essence-ciel à l'homme, c'est de mon point de vue survaloriser la mission de maitre yoda .

A lire donc pour les aficionados et les padawans philosophes ; à noter dans le même registre le très intéressant n° spécial de philosophie magazine
A lire donc pour les aficionados et les padawans philosophes ; à noter dans le même registre le très intéressant n° spécial de philosophie magazine
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Loin de la simple épopée futuriste sans cervelle, Star Wars se révèle sans doute plus philosophique qu'on pourrait le croire et c'est en tout cas dans cet esprit que Gilles Vervisch éminent pro­fes­seur de phi­lo­so­phie, débusque les thèmes que recèle ce mythe fondateur de toute un pan de la culture des 80's…

L'auteur nous montre ainsi qu'entre Dark Vador à Platon, il n'y a qu'un pas à franchir.

La question du bien et du mal, mais aussi celles de la religion, de la politique, la guerre, de la technique, de l'identité ou de la liberté, y sont notamment abordées en différents chapitres aussi denses qu'amusant, avec légèreté et profondeur, un mélange pas toujours évident à concilier.

Animé d'une verve caustique et avec le concours des grands philosophes, l'auteur interroge avec brio les chemins de pensée des personnages de la saga et les inspirations philo-culturelles de George Lucas.

Un ouvrage intelligent et ludique qui ravira les afi­cio­na­dos de la saga ainsi qu'aux étudiants de phi­lo­so­phie qui trou­ve­ront là une illustration plus concrète et amusante que les concepts abstraits qu'ils ont l'habitude de travailler!!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Au début, je trouvais ce livre amusant, mais très vite, je me suis lassé, la pensée y est très superficielle, l'auteur présente souvent ce qui relève plus d'une opinion qui lui est propre comme étant une vérité générale forcément partagée par tous. Certains sujets abordés sont vraiment mal maîtrisés comme c'est le cas lorsqu'il parle du bouddhisme et du zen, ne semblant pas vraiment comprendre que le zen est une branche du bouddhisme, réduisant d'ailleurs largement les philosophies "orientales" comme on le fait souvent d'ailleurs simplement au zen, en parlant un peu du taoïsme et c'est à peu près tout ( on voit d'ailleurs dans la conclusion à quel point ce genre de vision est étroite et absurde puisqu'il compare la philosophie de Descartes ( c'est à dire d'un seul philosophe" à la philosophie "orientale" ( c'est à dire la philosophie de tout un continent... ) qu'il réduit simplement à une "non-pensée" ce qui est tellement réducteur que s'en est méprisant et totalement caricatural). D'ailleurs pour prendre simplement un exemple de cette imprécision et de cette opinion donné comme une vérité je citerais ce passage " Il faut sans doute avoir de "la compassion", ou ce qu'on appelle aujourd'hui de l'"empathie", pour oublier sa petite personne[...].". Hors il se trouve que l'empathie et la compassion sont deux notions, certes assez proches mais pourtant bien différentes et le mot "empathie" de nos jours ne remplace absolument pas le mot compassion, la première étant en réalité une fonction émotionnelle naturelle des humains et au moins de certains animaux, la deuxième étant une qualité qu'on cultive. Il me semble qu'être précis dans les termes et les notions qu'on utilise et en connaître vraiment la signification est simplement une base en philosophie. Et pour couronner le tout, le livre est imprégné d'idées racistes et homophobes, l'auteur allant même jusqu'à parler de Tintin chez les incas pour justifier que la science permet de combattre l'obscurantisme, blabla ( a-t-on vraiment besoin d'écrire un livre de philo si c'est pour donner des idées aussi convenues, attendues, répétées ? ) sans JAMAIS préciser ( puisque apparemment il ne le sait pas ) que justement cet album repose uniquement sur des préjugés racistes puisque - ahahaha - on sait que les Incas en réalité avaient de très bonnes connaissances en astronomie et pouvaient parfaitement prédire les éclipses, réfutant du même coup totalement l'argument avancé par l'auteur que ceux qui croient encore en leur Dieux etc, ne peuvent pas en gros, avoir des connaissances scientifiques. D'ailleurs pour donner une autres citation, il dit ceci " En bref, pour la civilisation occidentale au moins, l'obscurantisme religieux semble avoir été dépassé [...]". Et on peut continuer comme ça pendant longtemps car la fin du livre regorge vraiment de ce genre d'idée ( j'ose à peine évoquer le passage où pour défendre l'idée que si si, au départ il y avait des représentations de la diversité humaine dans Star Wars, car, - ahahah - il y avait Chewbaca, personnage qui a été inspiré par un chien, on va dire que c'est de l'humour vraiment très très très maladroit et qui donne la nausée, pour être gentil... ) Bref le livre en lui-même avec sa réflexion très superficielle, n'était pas très intéressant, surtout si on s'est déjà ne serait-ce que très vaguement intéressé à la philosophie, mais si on ajoute à ça les préjugés discriminatoires ( on notera qu'il n'y a pour ainsi dire pas de sexisme, puisque je crois que je n'ai vu qu'une seule fois l'évocation d'un personnage féminin dans TOUT le livre... ), ça n'a, à mes yeux plus la moindre valeur.
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Pourquoi cinq étoiles?
Peut-on réellement faire mieux sur le sujet?

On devrait plutôt se poser cette question:
Peut-on faire mieux en terme de pop philosophie (termé forgé par un autre Gilles, Deleuze cette fois-ci), c'est-à-dire sur des objets populaires et de la pop culture? Oui. Sans doute.

Maintenant, peut-on faire mieux sur une pop philosophie de Star Wars avec autant de pédagogie, d'étonnement et d'agilité des références et du langage?
Décidément, non.

Est-ce sans doute là la grande force de ce livre qui se lit facilement: l'agilité propre à Yoda.
Celle qui lui permet dans un même mouvement de réaliser des pirouettes physiques et des acrobaties intellectuelles. Cette capacité ("skill") se trouve transposer ici à l'écrit, car il écrit avec un sabre: On se retrouve avec un bel ouvrage, clair, concis et accessible à tout le monde.

À la question sans cesse rabâchée: "À quoi sert la philosophie?" La réponse ne se fait pas attendre après avoir lu ce livre: "À rendre moins con, forcément".

It's not a trap.
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L'auteur part de Star Wars pour illustrer des thèmes philosophiques, l'idée est intéressante et en plus il se lit très bien, grâce à la plume légère de l'auteur et à un brin d'humour.

Ce qui est génial, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'être, d'une part, calé en philo et d'autres part, un fan absolu de la saga de Lucas, de connaitre chaque épisode sur le bout des doigts pour entrer dans ce livre. Et si je n'avais pas déjà décidé de revoir la saga avant d'aller voir l'Episode VII, il m'aurait à coup sûr donné envie de la revoir, car la lecture de ce livre nous amène à porter un autre regard sur l'histoire et les personnages.

Le livre se compose de 9 épisodes centrés sur un thème particulier à chaque fois telles que le destin, le bien et le mal, l'identité (le fameux "Je suis ton père"), la guerre, la philosophie orientale, etc. Au fil du livre, il évoque les inspirations de Georges Lucas, abordent différents courants de pensées qui ne sont pas toujours familiers et c'est d'autant plus intéressant. Par exemple, vous saviez que Descartes était un contemporain des grands maîtres du sabre et qu'ils avaient des philosophies radicalement opposée, ou l'origine du mot manichéen ?

Voici un livre qui devrait plaire à ceux qui, comme moi, s'intéresse à la philo, mais ne veulent pas commencer par des livres trop conceptuels.
Lien : https://aucafelitterairedece..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
À ceux qui croient dans l’existence d’une force « supérieure » ou d’une « divinité », Épicure aurait ainsi posé le problème :
A-t-elle la volonté d’empêcher le mal, mais non le pouvoir ? Alors, elle est impuissante. En a-t-elle le pouvoir, mais non la volonté ? Alors elle est malveillante. En a-t-elle à la fois le pouvoir et la volonté ? D’où vient alors qu’il y a du mal ?
En effet, l’archétype de Dieu, cette idée qui remonte à la nuit des temps, c’est l’image d’un être à la fois bon et tout puissant.
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Dans une réplique coupée au montage, Padmé confiait elle-même à Anakin : « Le pouvoir du peuple n’est pas la démocratie, Annie. Il donne au peuple ce qu’il veut, non ce dont il a besoin. » vous me direz : quelle différence entre « le pouvoir du peuple » et la « démocratie » ? C’est sans doute que la démocratie est encadrée et contrôlée par des institutions - les « corps intermédiaires » qui protègent de la dictature. Le peuple n’est pas toujours le mieux placé pour savoir « ce dont il a besoin », et ce qu’il « veut » n’est pas toujours dans son intérêt.
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C’est bien ainsi que l’on peut comprendre cette réplique - ce koan - de Yoda quand Luke lui dit : « je vais essayer [de soulever mon vaisseau par la seule force de l’esprit]. » « Non ! N’essaie pas. Fais-le ou ne le fais pas. Mais il n’y a pas d’essai ! » en trois mots : just do it. Pourquoi « pas d’essai » ? Parce que quand on se contente d’essayer, c’est qu’on est déjà « perdant » dans sa tête et qu’on a l’intention de ne faire les choses qu’à moitié, avant même d’avoir commencé.
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En un sens, l’intérieur de la grotte représente son monde intérieur, et c’est à son propre côté obscur qu’il a dû faire face. Pourtant, Yoda l’avait prévenu : tu y trouveras « seulement ce que tu emporteras avec toi ». Dans le fond, Luke a plus ou moins raté l’épreuve. Déjà, parce qu’il est entré avec son sabre laser, trimbalant avec lui sa peur. Ensuite, il n’a rien trouvé de mieux que de tuer son ennemi, faisant éclater ainsi sa haine. Il aurait dû entrer sans arme et sans peur.
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"Au fond, Star Wars devait être une sorte d’Apocalypse Now version space opera, un moyen de parler de la guerre du Vietnam grâce à la science-fiction pour mieux faire passer la pilule.”
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