AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : SIE360594_572
Tallandier (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Unie, dans des circonstances étranges, à Yves Le Kermeur, Noële Sabatier découvre avec stupeur que son mariage n'a été qu'une duperie. Aucune intimité, pendant leur lune de miel, n'existe entre les jeunes époux.
Quels mobiles ont poussé Yves à vouloir, dans ces conditions, unir sa vie à la sienne ? Car c'est un homme inconnu d'elle, à peine entr'aperçu dans l'obscurité de la chambre nuptiale, qui lui prend les lèvres et lui murmure des mots d'amour.
Qu... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après L'homme de sa vieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
ISBN : ?

Dans les livres qui me reviennent de chez ma mère, il y a de tout . Alors, je vous préviens que vous serez parfois surpris de ce que vous verrez défiler cet été parmi les fiches de Nota Bene et de Babelio . "Déjà, pourquoi consacrer une fiche à un roman de Max du Veuzit ?" grinceront quelques intellectuels pincés. "Nous croyions que vous préfériez Faulkner !"

Le problème n'est pas là, les amis. Quand vous commencez à lire à quatre ans, vous lisez à peu près tout ce qui vous tombe sous la main. Songez qu'il m'arrive encore, toute émerveillée et la larme à l'oeil, de feuilleter de vieux livres de classe dont j'ai racheté les exemplaires parce que je les avais lus, toute enfant, dans la cuisine de ma grand-mère, sur la table, après le dîner, lorsque mon frère faisait ses devoirs ! Un Lecteur - un vrai - c'est comme ça : ça vous lit n'importe quoi et c'est même capable, par pure curiosité, de vous regarder les deux premières pages d'un roman de Beigdeber, voire de BHL et peut-être même de Christine Angot. (Et si je vous avouais que, si je n'ai rien d'autre sous la main, je lis les étiquettes des paquets de soupe et des boîtes de sel fin, hein ? Et non, c'est pas de la blague ! ;o) ) Et quand, de plus, le Lecteur gère un forum, s'il lui prend une crise de ... disons ... de malice malicieuse, il va courir vous démolir le livre sur ledit forum. (Il fait de même aussi pour certains films : c'est plus fort que lui. Avouons-le : le Lecteur est un Grand Zarbi et basta ! Trop de mauvaises lectures sans doute ... ) Attention, hein ! Je ne parle pas des "trolls", ces dégénérés, ces malades, ces sadiques, qui viennent systématiquement dire du mal de l'auteur, du livre (ou du cinéaste et des acteurs sans oublier le scénariste), de votre fiche, de leurs voisins (parce qu'ils font du bruit), de la littérature, du cinéma, de l'avenir, de vous et encore de leurs voisins (parce que, cette fois, ils ne font plus aucun bruit. le "troll" est un Grand Méchant. le Lecteur, lui, ou encore le Cinéphile, le vrai, aime à titiller mais estime dans le fond que, du moment que ça plaît à quelques uns, ma foi ... le "troll" n'a pas d'humour : il fait semblant et il se prend toujours terriblement au sérieux. le Lecteur et / ou le Cinéphile, les vrais, eux, aiment bien à rire et à se moquer mais ils sont rarement méchants et se prennent tout aussi rarement au sérieux - pour ce qui est de l'oeuvre qu'ils évoquent, par contre, c'est autre chose.

Que les âmes sensibles se rassurent : je ne vais pas vous démolir "L'Homme de Sa Vie", qui faisait ma joie quand j'avais dix ans - en même temps, il est vrai, que "Pot-Bouille" et "Autant En Emporte le Vent" Je dirai seulement que, si Delly avait pour habitude de reprendre les contes de fées de nos grands-mères pour transformer tout ça en quelque chose d'affreusement, d'ardemment, de scandaleusement érotique et charnel, Max du Veuzit manifestait, elle, un faible pour l'histoire de Cendrillon. Une Cendrillon très modernisée et "à la page" ou alors dotée d'une naïveté à faire fuir le Grand Méchant Loup de Tex Avery en personne tant il se serait dit qu'avec ce genre de filles, il y avait trop de boulot à entreprendre.

Dans "L'Homme de Sa Vie", nous avons droit, avec la toute jeune Noëlle, qui sort du couvent pour atterrir chez un tuteur remarié qui ne veut pas d'elle et lui a déjà trouvé un emploi de secrétaire à l'autre bout de la France, à la version "Naïvette & C°." (Bon, d'accord, si vous voulez dire "nunuche", vous êtes libre . C'est l'été, j'ai de l'arthrose, j'ai hélas ! vieilli et je ne prendrai pas, en tous cas pour cette cause, ma grande et mirifique épée de guerrière bon teint.) Noëlle, qui est toute douce, toute gentille, toute timide (comment avez-vous deviné que j'allais écrire ça, hein ? ) prend donc le train pour se rendre dans le Sud de la France - plutôt côté Sud-Est, il y a là de sacrées montagnes. D'horribles godelureaux lui font du gringue pendant tout le voyage mais, heureusement pour elle, ils descendent avant le terminus - une ville dont je ne me rappelle pas le nom - et alors là, forcément, ouf ! elle est soulagée.

Elle l'est un peu moins quand elle apprend qu'elle doit monter à la propriété où on l'attend, dans la montagne, par ses propres moyens. Mais comme elle est aussi toute courageuse, elle ne fait ni une, ni deux et hop ! avec sa toute petite valise bien lourde, elle grimpe jusqu'à Montjoya, la vaste demeure d'un certain Yves le Kermeur, lequel recherchait bien un secrétaire mais ne voulait en aucun cas d'une secrétaire. (Pour les traînards de la Gay Pride qui pourraient errer dans le coin, je leur dis tout de suite : c'est pas ce que vous croyez ! On est chez Max du Veuzit, nom de Dieu, pas chez Frédéric Mitterrand ! ) Voilà donc notre pauvre petite Noëlle rejetée à la rue ... pardon, au sentier de montagne qu'elle vient d'emprunter . Elle est toute prête à pleurer - oh ! inutile de faire les fiers, hein ! vous aussi, vous vous seriez sentis bigrement découragés à sa place - surtout que la nuit tombe. Mais Max du Veuzit lui remet en tête ce proverbe admirable (qui est peut-être tiré d'un cantique, notez) : "Aux petits des oiseaux, Dieu donne leur pâture : laisse-t-Il Ses enfants jamais dans le besoin ?"

Et bing ! probablement parce qu'un éditeur de "La Bonne Presse" ou d'une maison de ce type a déjà versé son avance à l'auteur, le miracle s'accomplit. La porte austère de Montjoya s'ouvre et la servante (vieille, comme il se doit), Honorine, vient en grommelant lui dire qu'elle ne peut pas rester là et que "le Maître", finalement, veut bien la faire entrer pour la nuit.

A partir de là, entrevue avec "le Maître", un homme séduisant mais triste et au ton plutôt rogue. Suite à un incident auquel, sur le moment, Noëlle ne comprend pas grand chose - une sorte de coup de fil reçu par le téléphone intérieur - le Kermeur change subitement d'avis et dit à la pauvre petite que bon, elle peut rester. Il a une bibliothèque très étendue et qui n'a jamais été répertoriée. le salaire sera conséquent mais elle devra s'adapter aux règles de vie de Montjoya, bien sûr.

Une qui est bien contente, maintenant, c'est la petite Noëlle !

Notez que, toute peureuse par nature, elle est un peu moins contente quand elle croit entendre des bruits (dont un éternuement terrible) dans la bibliothèque où elle travaille pourtant seule. Elle commence même à se poser des questions mais alors là, le Kermeur la prend de vitesse et lui demande carrément de l'épouser. Comme elle s'étonne - toute timide, ne l'oublions pas et le premier qui rit n'a qu'à sortir - il lui répond, non sans embarras (c'est un gentleman, français certes, mais gentleman) que, au village, en bas, les gens pensent qu'il abrite chez lui une ... enfin, lui est de sexe mâle et célibataire et elle, de sexe féminin et aussi célibataire. Ce n'est pas tolérable qu'ils vivent ensemble, comme ça, sans chaperon. Elle est bien jeune pour être sa secrétaire - c'est vrai qu'elle a 19 ans ou quelque chose d'approchant. Bref, pour faire taire les cancans, Yves le Kermeur lui offre sa main. Voilà et elle peut s'estimer heureuse.

Mais justement, la petite Noëlle, heureuse, elle ne l'est guère. Parce que, enfin, son patron, il est sans doute très courtois et il la paie bien, il la laisse même travailler en paix mais bon, elle ne le voyait pas en amoureux éventuel, encore moins en époux légitime . Mais comme elle est - vous l'ai-je déjà dit ? - toute timide, toute douce, toute tranquille, toute sérieuse ..., elle n'ose pas dire non. Et les voilà mariés.

Et c'est alors que, chaque soir où presque, quand Noëlle se retrouve seule dans sa chambre, débute toute une série de pannes électriques. Et, voyez comme la coïncidence est curieuse , toujours quand son mari, qu'elle continue à appeler "M. le Kermeur" parce que, comme je crois l'avoir déjà précisé, elle est toute timide et tout ça , s'en vient frapper à sa porte pour lui faire un brin de causette conjugale ...

Ah ! Ah ! J'ai éveillé votre curiosité, n'est-ce pas ? Eh ! bien, tant mieux pour Max du Veuzit et les éditions Tallandier et tant pis pour vous. Il vous faudra vous procurer "L'Homme de Sa Vie" pour savoir le fin mot de l'histoire. Pour les aficionadas - je pense qu'on peut mettre ici le terme au féminin sans faire preuve de sexisme envers les messieurs - je donne un indice : dans l'un des volumes de la série "Marianne", Juliette Benzoni a repris le truc en l'actualisant à sa façon - lorsque Napoléon ordonne à Marianne d'épouser je ne sais plus quel noble romain, ou milanais, ou ... Enfin, un Italien.

Et voilà comment, dans les lointaines années trente, on faisait de bons romans à l'eau de rose . Ah ! c'est sûr, la politique de l'époque était lamentable mais alors, le domaine du roman rose flo-ris-sant - et si romantique ! ...

Bonne lecture !

Nota Bene : mais si, je vous en placerai, des extraits, petits impatients ! Mais pas ce soir : je n'ai pas le temps. Ce sera pour demain. Et puis, c'est délicat à choisir, tout ça ... :o)
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... - "Donc," reprit la petite voix blanche, "l'alternative se réduit à ceci : ou partir, quitter Montjoya à jamais, ou accepter d'être votre femme ?"

Il inclina la tête en silence, comme s'il avait peur qu'un mot de lui décidât de la réponse féminine dans un sens ou dans l'autre.

Noëlle se taisait maintenant. Les yeux fixes, elle regardait dans le vague toute une perspective qu'elle s'efforçait d'envisager. Puis, doucement, elle observa :

- "Si je n'écoutais que ma peur de l'inconnu, l'angoisse de quitter Montjoya et l'épouvante de me retrouver seule, je répondrais tout de suite que j'accepte avec gratitude votre offre magnanime. Mais la demande que vous me faites comporte plus de réflexion : y répondre avec légèreté serait en amoindrir la valeur. Quoi qu'il en soit, monsieur, soyez béni pour avoir formulé si généreusement une telle proposition.

- Vous refusez !" s'exclama-t-il avec élan.

- "Oh ! non," protesta-t-elle non moins spontanément. "Si c'est une réponse immédiate qu'il vous faut, soyez tout de suite assuré de mon consentement."

Elle leva les yeux sur l'homme qui demeurait impassible.

- "Pourtant," insinua-t-elle timidement, "je crois que, pour vous comme pour moi, il serait plus digne de réfléchir quelques heures. Je ne me leurre pas : c'est bien un mariage de sagesse que vous m'offrez de contracter avec vous. Votre bonté a pitié de ma faiblesse, vous voulez faire cesser mon désarroi. Mais je suis si pauvre, qu'un pauvre lui-même hésiterait à me faire partager sa misère ; êtes-vous bien sûr, monsieur, que demain vous ne regretterez pas votre générosité d'aujourd'hui ?

- Un homme de coeur ne revient jamais sur une pareille proposition," affirma-t-il simplement. ... [...]
Commenter  J’apprécie          20
[...] ... L'homme l'écoutait distraitement, comme si cette affaire l'énervait. Pourtant, quand elle eut cessé de parler, il resta pensif un moment.

- "Quelle histoire ! Quelle histoire !" murmura-t-il. "Les gens ne doutent de rien, vraiment."

Il s'était levé et arpentait la grande pièce tiède.

Une pensée devait l'importuner.

- "J'avais bien besoin de vous interroger !" fit-il, ennuyé par la responsabilité qui lui incombait maintenant.

Les mains dans les poches, il s'arrêta un instant devant la fenêtre et regarda machinalement la campagne qui s'étendait devant lui jusqu'aux confins de l'horizon.

- "Un temps à ne pas mettre un chien dehors !" fit-il encore avec une sorte de colère.

Soudain, il se tourna vers Noëlle et brusquement lui dit :

- "Une autre fois, mademoiselle, on se renseigne, on écrit ! Vous auriez dû vous assurer de mes intentions. C'est extraordinaire, une histoire comme celle-là : les gens ont un aplomb formidable !"

La violence de son ton fit trembler la jeune fille.

- "Je ne savais pas," balbutia-t-elle. "Je ne pouvais pas savoir que mon tuteur ne vous connaissait pas."

A ce moment, une sorte de sifflet retentit. C'était à la fois très proche et très lointain, comme un son faible et étouffé.

Noëlle n'eut pas le temps de se demander d'où ce bruit singulier pouvait venir. Elle vit M. Le Kermeur s'élancer vers un pan de la muraille.

Son doigt, frôlant la tenture, dut appuyer sur un invisible bouton, car un ressort détendit d'un coup la porte d'une minuscule armoire dissimulée dans l'épaisseur du mur.

Noëlle vit le châtelain saisir un tuyau qui pendait au fond de cette armoire et le porter successivement à son oreille et à sa bouche. ... [...]
Commenter  J’apprécie          00
Jamais lit ne lui parut meilleur que celui qu’elle occupa cette nuit.
Elle était tout attendrie d’allonger son corps, rompu de fatigue, entre deux draps immaculés et de pouvoir poser sa tête accablée sur le moelleux oreiller de plume.
Elle dormit du sommeil profond et lourd des bêtes recrues de labeur. Son éreintement était tel qu’il faisait grand jour quand elle se réveilla, les jambes raides, mais l’échine reposée.
Commenter  J’apprécie          10
Quand on veut tuer son chien, on trouve toujours motif à dire qu’il est enragé. M. Le Kermeur veut me renvoyer, et il saisit n’importe quel prétexte. De vraie raison, il n’en a pas, et tout ce que je dirai ne servira à rien.
Commenter  J’apprécie          10
On ne se substitue pas au Ciel pour réparer présomptueusement des fautes que les hommes ont légitimées en s’associant pour les commettre…
On ne crée pas une morale pour soi seul. Il faut accepter celle de la masse et vivre dans la norme, en s’inclinant devant les lois qui régissent la majorité et marchent de pair avec l’accoutumance.
Il faut, surtout, ne pas prétendre remplacer Dieu pour abolir des maux que Lui seul a le pouvoir de limiter…
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : Langue familièreVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5213 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}