Quand j'ai refermé cette autobiographie j'ai eu de la gratitude et un regret
La gratitude envers les babeliautes qui ont éveillé mon intérêt pour elle
Le regret de ne pas pouvoir pousser sa porte pour qu'il me raconte plus encore et qu'il me conseille des lectures.
Ce qui caractérise cette autobiographie c'est tout d'abord l'honnêteté intellectuelle de l'auteur qui rend son opinion précieuse parce que l'on n'y discerne pas ce qui pollue beaucoup d'ouvrages du même type, à savoir l'ego envahissant et/ou la peur du qu'en dira-t-on.
Toute chose qui justement peut faire douter de l'objectivité de l'auteur et qui peut faire passer le lecteur à côté du livre.
Ici on se sent en prise directe, la confiance est établie et le doute que l'on peut avoir sur certaines opinions est un doute sain dont on est sûr que l'auteur l'accueillerait avec bienveillance.
La deuxième caractéristique est sans doute l'érudition de l'auteur et les personnes qu'il a côtoyées :
Raymond Aron, Michel Foucaud,
René Char excusez du peu et d'autres encore.
Enfin les époques qu'il a vécues, qu'il peut analyser avec du recul m'ont permis de changer de points de vue, pas forcément d'opinion, et de ré instiller du doute dans ce que je crois savoir. de la zététique toujours bienvenue.
Et puis je crains que si j'ai autant apprécié ce livre c'est également parce que globalement rien de ce qu'il dit ne m'est complètement étranger ni ne me dérange vraiment.
C'est la part d'inconnu de ce livre : dans quelle mesure un lecteur plus opposé aux idées et analyses de Veyne y trouvera intérêt ?
Je doute que quiconque pense vivre une époque terrible trouvera
Paul Veyne aussi sympathique que moi