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EAN : 9782020523608
350 pages
Seuil (13/10/2001)
4.21/5   14 notes
Résumé :
À travers une série d'études précises, qui prennent leur départ aussi bien dans la législation que dans la lecture de Virgile ou de Pétrone, et qui s'attachent aux "carrières" des esclaves, à l'idéal de l'autarcie, au statut de l'économie ainsi qu'à la symbolisation du pouvoir, Paul Veyne remet en chantier l'image que nous nous faisons de la société romaine et, singulièrement, de la ville de Rome, principe organisateur de l'empire.

Paul Veyne :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comment faire la plus attirante et belle introduction à un livre scientifique?
En méditant sur la plèbe et l'émergence des classes moyennes: tout est affaire de plebs sordida et media. (l'introduction est disponible gratuitement en ligne).

Comment conjuguer littérature et histoire?
En analysant la vie de Trimalcion dans un éblouissant premier chapitre.

Par cet ouvrage résonnera encore longtemps le difforme et prodigieux Paul Veyne... Ce sera lui, pour l'éternité, la société romaine.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On a remarqué ci-dessus que l'obscénité avait un usage apotropaïque ; l'entrée des maisons romaines faisait la figue au mauvais sort en s'ornant d'un phallus. Car ce que nous appelons mauvais sort avait un autre nom : l'Envie, "inuidia, liuor" ; va-t-on y reconnaître la Némésis, la jalousie des dieux ou du destin ? Il est à craindre qu'il s'agisse moins de terreur superstitieuse que d'un climat social peu amène. Partout, mosaïques et chatons de bague menacent virilement le jaloux, l'imuidus liuidus, ou lui souhaitent de crever de dépit. La Némésis était peu localisable, mais bien identifiée : on était entouré de la jalousie secrète de ses concitoyens ; le commun des mortels vivait dans le même climat hostile que les poètes. Sur une mosaïque de Tunis, le propriétaire nargue l'envieux livide qui avait parié que la construction de la maison ne serait jamais achevée. C'était ainsi : on sait combien le style des relations entre individus varie d'un groupe humain à l'autre, sans qu'il soit possible de mettre ces différences en rapport avec la "grande" histoire ; ce sont des faits autonomes de tradition et de dressage.

Disons que ces gens-là vivaient dans la tension de l'amitié et de l'envie, alors que, depuis le christianisme, nous vivons ou croyons vivre dans cette de l'humilité et de l'orgueil.
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On ne saurait douter que Caligula ait été fou, mais sa folie consista plus d'une fois à ressusciter des traditions qui remontaient à un passé de rudesse collective. "À Pouzzoles, raconte Suétone, lors de la dédicace d'un pont qu'il avait fait bâtir, il invita un grand nombre de gens et, tout à coup, il les fit précipiter à la mer" : aucun folkloriste ne s'en étonnera ni ne sera davantage surpris que, lorsqu'à Vérone, les colons inaugurent leur pont tout neuf en y dansant, Catulle recommande de jeter de préférence du haut du pont un mari trompé ou sénescent ; on en faisant encore autant en France, il y a un siècle… Pas de fête collective sans souffre-douleur, pas d'inauguration sans victime immolée. Caligula était un grand folkloriste.
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II e siècle ,
Quand un romain avait la bosse de la paternité , il préférait adopter l'enfant d'un autre ou élever un fils d'esclave , plutôt que de prendre automatiquement le fils qu'il avait fait lui même . Il résulte de là que la menace d'une exhérédation possible a lourdement pesé sur les enfants : d'où la fréquence des adoptions ; le testament vise moins à transmettre des biens qu'à désigner des continuateurs spirituels , qui reçoivent les biens comme moyens de faire leur oeuvre ...
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Mais d'où sort-il, ce petit esclave qui devait aller si loin ? Transporté d'Asie à Rome, il est mis en vente au marché, une pancarte autour du cou (20,3). Comment est-il tombé en esclavage, et quels souvenirs a-t-il gardé de ses parents, de sa patrie ? Dans le récit qu'il fait de sa vie, il n'en dit rien et ne semble pas s'y intéresser. La transplantation doit être pour beaucoup dans cette perte de mémoire. Il y a là quelque chose de très vrai, qui a été souvent observé, au siècle dernier, chez les Noirs transportés en Amérique ; déracinée du présent, l'Afrique devenait rapidement pour eux un souvenir mort ; la destruction de leur passé faisait d'eux des atomes sans personnalité sociale, prêt à une nouvelle existence.
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Quel écrivain italien de la Renaissance est-il le fondateur de la science politique moderne ? Son nom a donné naissance à un adjectif, qui pourtant désigne l'inverse de sa théorie…
« le prince » de Machiavel, c'est à lire en poche avec la préface de Paul Veyne, chez Folio.
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Histoire du monde ancien>Péninsule italique jusqu'à 476 (120)
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