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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je remercie chaleureusement les éditions du Toucan ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance.

Il y a des livres que l'on a envie de défendre parce qu'ils nous ont procurés une expérience de lecture incomparable, parce qu'ils nous ont fait vivre des émotions à nulles autres pareilles : « Tout ce que nous n'avons pas fait » de l'écrivain (et médecin) Bruno Veyrès fait partie de ceux là. le titre est révélateur, il est beau tout comme cette couverture représentant un moment de complicité entre deux jeunes amoureux. C'est en effet, un roman bouleversant sur le poids de la culpabilité, sur le fil ténu de la vie, sur le poids du destin, sur le deuil impossible d'un être cher enfin. La guerre du Vietnam a été un profond traumatisme pour l'Amérique. Une partie de la jeunesse fût sacrifiée pour des idéaux, des objectifs qui n'ont pas suscité l'adhésion, loin s'en faut, de l'ensemble de la population américaine. A quoi bon mourir si loin de l'Amérique, à l'autre bout du monde ? Dans les campus, la jeunesse favorisé s'y opposait. Alors on envoyait les moins favorisés, « les bouseux » de la campagne, les Afro-américains, les paumés.. tous ceux que l'on estimait n'être bon qu'à être de la chair à canon. La guerre est une épreuve cruelle où l'on perd ses dernières illusions sur l'absurdité du sacrifice de ces jeunes hommes. L'insouciance présente avant le départ n'est bientôt plus qu'un lointain souvenir. Clive a 19 ans lorsqu'il est envoyé au Vietnam pour y vivre l'atroce réalité d'une déflagration qui, à la période où se déroule le récit, dans les années 1968-69, secouait toute l'Amérique entre partisans et opposants à cette guerre. Pourquoi partir là-bas ? et surtout qui était choisis parmi les appelés amenés à combattre au Vietnam ? Car là encore les inégalités sociales faisaient que les plus pauvres, ceux qui ne pouvaient aller à l'université et qui aussi, par conséquent ne bénéficiaient pas de soutiens pouvant leur éviter cette guerre, se retrouvaient là-bas à se faire tuer pour rien ou si peu. C'est un roman sur le poids du destin, sur la fatalité, celle qui nous révolte parce que nous n'avons pas d'emprise sur elle; celle qui nous fait battre le coeur pour ce tout jeune homme, Clive qui meurt à 20 ans, loin des siens, à un mois de la fin de son engagement au Vietnam. Avec une plume délicate et d'une sensibilité rare, Bruno Veyrès convoque les fantômes d'un pays où la tragédie de ce conflit n'est pas encore apaisée. Nous remontons le fil du temps pour connaître la vie de Clive, ses espoirs, ses doutes, son insouciance, tout ce qui fait que l'on ne devrait pas mourir loin des siens, à cet âge où tout est encore possible, où rien n'est encore figé. Revenons plus en détail sur l'histoire de ce roman. Il y a différents personnages qui tous ont connu Clive avant son départ au Vietnam. Clive perd son père dans l'incendie d'une scierie tenu par Tom Cork le père de celui qui deviendra son meilleur ami, son « frérot », Simon et la soeur de ce dernier, Rose qui sera l'unique amour de Clive, celle avec qui tout aurait été possible, des études, le mariage, les enfants, un lopin de terre, une maison.. Il y a aussi Susan la femme de Tom Cork qui sera la dernière à entendre le son de sa voix au téléphone. Tom Cork qui faisait partie du bureau de sélection des appelés et qui ne se pardonnera jamais d'avoir laissé partir Clive là-bas.. Bruno Veyrès excelle dans la description des petits rien qui forment les moments de joie de la vie du jeune Clive mais aussi ces doutes, ces craintes. le portrait psychologique des différents personnages de ce roman est très finement réalisé. On est ému, on sourit, on pleure enfin devant l'ineptie de ce conflit lointain qui dévore les jeunes conscrits, les appelés, les volontaires pour une guerre dont ils ignoraient le but véritable. La plume sublime de l'auteur fait de ce récit une réflexion sur le sens de la guerre, sur les inégalités sociales qui faisaient que l'on pouvait ou non éviter d'aller mourir là-bas. C'est cette injustice alliée à une description de l'absurdité de ces guerres, qui forment le coeur de ce récit bouleversant. Et puis il y a la mère de Clive, sa souffrance, sa peine incommensurable. Elle représente toutes ces mères qui ont perdus un fils au Vietnam. C'est lors d'un séjour chez son correspondant américain au tout début des années 1970, que Bruno Veyrès est présenté à la mère d'un jeune appelé mort au Vietnam. « Tout ce que nous n'avons pas fait » est un roman en forme d'hommage, d'une lucidité, d'une profondeur rare sur le destin brisé de ces jeunes hommes. Un grand roman à découvrir absolument.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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L'année 1968, en France est l'heure au bouleversement.
A Gallina, aux États-Unis, c'est la guerre du Vietnam qui fait irruption dans la petite communauté par l'incorporation de Clive Barns, jeune américain de milieu rural, 19 ans, terminant le lycée et devant rejoindre une université d'État.
De milieu défavorisé, il ne bénéficie pas des soutiens nécessaires pour échapper à la conscription qui va l'emmener à l'autre bout du monde pour une guerre dont il ne veut pas, qu'il n'imagine pas.
Sa vie n'est qu'une succession de faits, de décisions et de choix déjà faits avant sa naissance. Son milieu, son père mort dans un accident de travail transformé en négligence par la volonté de son patron.
Son ami Simon, fils de ce même patron sent déjà l'injustice dans la vie de son copain et le prend en très grande amitié et lui offre de partager son papa car il n'en n'a plus. Preuve d'une très grande amitié qui ne dérogera pas jusqu'au bout.
Livre tout en émotions et déchirures. Une vie simple, des choix compliqués pas bien gérés et tout bascule. On y parle aussi du fossé qui s'est installé à cette époque entre les soldats américains, les vétérans du Vietnam et la population bien-pensante américaine. La plupart de ces jeunes n'avaient rien demandé et pourtant ce sont retrouvés dans l'horreur.
Un livre à l'amour, l'amitié, la tendresse des parents perdus d'avoir perdu leurs enfants.
J'ai été très émue par cette narration, on sent le malaise contenu dans l'histoire de ce jeune homme qui du début n'avait pas les cartes en main et qui n'avait qu'une envie : vivre sa vie simplement comme les autres.
Très beau livre.
Merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée.
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Alors qu'il séjournait aux États-Unis dans les 1970, Bruno Veyrès fait la rencontre de la mère d'un jeune appelé à combattre au Vietnam. Il découvre la chambre désertée de ce jeune, son uniforme pendu dans une vitrine et dès cet instant, se fascine pour la guerre qui se joue en Asie. Près de 40 ans plus tard, le terrible destin de ce jeune homme envoyé se battre le hante encore. S'inspirant des propos recueillis auprès des proches qu'il avait rencontré dans les années 70, il créait le personnage de Clive Barns, un adolescent de 18 ans, vivant dans un coin reculé de l'Idaho.

Clive vit seul avec sa mère, depuis le décès brutal de son père, survenu dans l'incendie d'une usine. Dès lors, monsieur Cork, le propriétaire de l'usine, également papa de Simon, un garçon du même âge que Clive, détruit par cette nouvelle, se présentera comme le père de substitution du jeune homme. Simon et Clive grandissent comme des frères et ce dernier ira même jusqu'à courtiser Rose, la soeur de Simon. Mais très vite, la réalité reprend ses droits : la guerre du Vietnam n'attend pas, l'Amérique doit envoyer de nombreux jeunes combattre l'avancée du communisme. Et Clive, mal né, issu d'une famille rurale, gaillard robuste et sportif, sera dépêché d'office pour servir son pays. Il partira dix-huit mois dans un bataillon d'infanterie combattre sur la ligne de front.

C'est une histoire poignante. Poignante parce que réaliste, poignante parce que vécue par des milliers de familles, des milliers de mères qui ont dû se séparer de leurs fils, des milliers de petites amies qui ont dû dire au revoir à l'être aimé, des milliers de frères, de proches, séparés par un continent et peu sûrs de pouvoir se revoir un jour. J'ai été très touchée par cette histoire, au point d'en verser quelques larmes. On se rend compte de l'atrocité de cette guerre, autant pour les soldats envoyés au front, qui doivent vivre dans la peur quotidienne de se faire tuer par un ennemi, que pour les familles et les proches restés au pays, qui, sans nouvelle, s'inquiètent constamment de recevoir une mauvaise nouvelle du front.

Mais derrière l'horreur décrites de ces scènes, se terrent quand même de beaux moments d'amour, d'amitié et d'entraide. La camaraderie qui relie Clive et Simon m'a touchée, tout autant que celle que Clive liera avec ses frères d'armes sur les lignes de front. Les émotions sont exacerbées, peur, colère, tristesse, amour… sont venus tour à tour me chercher, me toucher et bouleverser mon petit coeur tout mou.

Un roman historique qui nous rappelle les horreurs occasionnés par la guerre du Vietnam. Un récit déchirant qui met en scène le destin brisé d'un jeune homme envoyé en ligne de front. Bouleversant !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Lors de son séjour dans une famille aux Etats unis, un jeune étudiant français est logé dans la chambre du fils aîné, mort au Vietnam. Bouleversé par cette histoire, il entreprend de nous raconter le destin de ce jeune homme, Clive, et de ceux qui l'ont connu et aimé: sa mère, veuve très tôt, son beau-père et surtout la famille Cork.Tom Cork est le propriétaire de la scierie qui fait vivre la ville. Les destins des deux familles sont irrémédiablement liés puisque le père de Clive est mort dans l'incendie ayant eu lieu à la scierie. De plus, malgré le fait que Clive ne soit qu'un "bouseux", il devient très vite le meilleur ami de Simon, le fils Cork, puis l'amoureux de Rose, la soeur de Simon. Tom s'est toujours senti coupable de la mort du père de Clive, en dépit des conclusions favorables de l'enquête d'alors. Lorsque Clive est appelé sous les drapeaux, Tom voudrait le protéger mais ne le fait pas, pour de mauvaises raisons qu'il regrettera toute sa vie…
Quel magnifique roman ! Ce livre nous rappelle l'horreur que fut cette période et la tragédie de cette jeunesse sacrifiée. Mais il nous conte aussi une histoire humaine extrêmement émouvante: tout ce qui mène à ce drame inéluctable est décortiqué avec justesse et profondeur. J'ai beaucoup aimé l'écriture et la construction du récit. Merci Babelio, ce fut un grand moment de lecture, comme je les aime.
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Bruno Veyrès nous plonge dans les années 1970 aux États-Unis avec « Tout ce que nous n'avons pas fait ». L'existence de Clive est dévoilée par le narrateur, ce qui donne une touche originale et humaine à cette histoire. Les objets, la chambres et des documents personnels permettent de faire connaissance avec un jeune homme sensible qui n'a pas vraiment eu de chance dès les débuts de sa vie.

" La tunique de la malchance collait à la peau de Clive, cette poisse dont on ne se défait pas et qui invite les gens heureux à passer leur chemin. "

Le style impeccable rend les personnages très « vivants » pour le lecteur. Bruno Veyrès évite les dangers de la sensiblerie en accompagnant ce jeune Clive. La couverture témoigne de la nostalgie et l'émotion qui planent sur tout le roman.

Les passages sur la guerre du Vietnam rappellent les blessures de ce conflit encore à vif pour les Américains. L'auteur souligne aussi les inégalités sociales de l'époque. Clive est victime des contradictions d'une société en mutation. Mais à côté du contexte historique, des moments simples et intimes font passer les lecteurs dans une spirale de sensibilité.

" le Vietnam est le terrain où il doit accomplir son devoir, son tour of duty, pour être accepté. Les défavorisés de l'Amérique, ceux que McNamara ramasse dans les banlieues, sont conditionnés pour faire ce que la nation attend d'eux, c'est leur prix à payer pour être intégrés. "

Les protagonistes sont chamboulés entre le banal et l'extraordinaire. Leur caractère et leur évolution font avancer l'histoire jusqu'à l'issue que l'on sait tout de suite qu'elle va être fatale. Je déplore quand même l'idée d'un destin inéluctable qui se retrouve dans certains chapitres. Je reste malgré cela sur la bonne impression laissée par ma lecture.

Les thèmes abordés tels que la culpabilité, la fatalité et les remords s'entrechoquent afin de faire réfléchir sur le sens de la vie.
Un roman ambitieux et percutant dans lequel l'empathie est un atout méritant le détour.

« Tout ce que nous n'avons pas fait » est un récit poignant, très bon roman que je recommande et l'écriture est d'une qualité indéniable !

Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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Tout ce que nous n'avons pas fait de Bruno Veyres, présentation
Ce livre retrace la guerre du Vietnam pour les appelés et tous les autres.

L'auteur, en 2017, décide d'écrire des années après avoir passé un séjour aux Etats-Unis où il logeait chez la mère de Clive, un jeune homme mort au combat, à 19 ans.

La guerre du Vietnam a toujours intéressé l'auteur.

Avis de Tout ce que nous n'avons pas fait de Bruno Veyres
En racontant l'histoire de Clive, l'auteur donne vie à Clive, à ses amis, à sa famille et à tous ces jeunes hommes qui sont partis faire la guerre au Vietnam, ceux qui sont revenus, avec toutes les horreurs qu'ils ont vu et qu'ils ne peuvent pas dépasser, et à tous ceux qui sont morts, très jeunes car ils ont dû subir cette guerre. Un pan de l'Histoire américaine, certes, mais qui doit être lu par tous et toutes pour ce devoir de mémoire très important qui touche aussi bien les Etats-Unis que le monde entier. J'espère que ce livre peut être traduit en anglais car il est vraiment très important pour les Américains. S'ils sont comme moi, ils vont être profondément émus par tous les mots de l'auteur.

Pour tout dire, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Mais cela n'a duré que les 30 premières pages et après, je n'ai pas traîné. J'ai été accro à toute l'histoire, au style de l'auteur. J'avais l'impression de connaître toutes ces personnes, d'assister aux évènements quels qu'ils soient. Je n'ai pas pleuré au sort de Clive, à sa mort, mais cela a été tout comme. Combien de soldats, de héros sont morts peu de temps avant d'être démobilisés, un jour avant la fin de leur mission réelle. Je sais, je dévoile un pan énorme de ce livre. Ils attendent cette démobilisation jour après jour, nuit après nuit. Les souvenirs leur permettent de tenir dans cet enfer quotidien. Ces jeunes hommes pleurent, peuvent haïr, font ce pour quoi ils sont missionnés, tuer, mais surtout essayer de rester en vie. L'auteur nous dépeint très bien ces relations entre tous ces jeunes hommes. Ce sont des amis, des frères, ils peuvent compter les uns sur les autres pour tenter de survivre, de vivre, de faire attention. Mais des fois, cela ne suffit pas. Ces soldats partagent tout, les courriers, les colis…

Peut-on en vouloir à ces jeunes qui sont restés au pays, qui ont profité des relations parentales, du fait qu'ils devaient faire des études ou à ces jeunes qui ont préféré déserter ? Non et non. Clive n'en veut pas à son ami, son frère, Simon. Clive sait qu'il est « le bouseux » comme tous ceux qui ont fait la guerre au Vietnam. ils ont été choisis parce qu'ils n'avaient pas franchement d'avenir. Mais Clive, au sein de l'armée, révèle des qualités qu'on ne lui soupçonnait pas.

A 18 ans, on laisse bien souvent un premier amour. A 18 ans, on laisse une famille. Ici, c'est une mère. Clive et sa mère n'ont pas eu une vie facile. Mais elle a su élever son fils envers et contre tous, après la mort de son mari et donc le père de Clive. A cela s'ajoute cette histoire, véridique, du patron d'une entreprise, où le père de Clive a trouvé la mort. Il a décidé d'être là pour le jeune garçon. Et quand son propre fils se lie d'amitié avec Clive, qu'il le considère comme son frère, il laissera faire, tout comme il laissera faire la relation entre Clive et sa propre fille. C'est le seul personnage que je n'ai pas trop aimé, mais sans le haïr non plus. S'il avait agi d'une autre façon, il n'y aurait pas eu cette histoire bouleversante parce que c'est l'histoire vraie d'un jeune homme que j'ai trouvé solaire, qui a accepté, par force, ce destin, qui n'a pas voulu profiter de passe-droits, qui a accepté son sort dignement, qui a souffert, qui savait que ce qu'il vivait dépassait l'entendement et que son retour ne serait pas facile et surtout qui avait l'espoir de revoir son unique et seul amour.

Je vous laisse découvrir le livre quant à la photo de couverture. Il faut savoir que l'auteur a mis des années avant de raconter l'histoire de Clive. Il a pu rencontrer la mère du jeune homme, il a passé du temps avec elle, comme il a pu rencontrer aussi des relations du jeune homme quand il était vivant. le souvenir de Clive va perdurer jusqu'à ce qu'ils soient tous morts.
Lien : https://livresaprofusion.wor..
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Salut, regarde cet article de Nice-Matin: "Séjournant chez son correspondant américain dans les années 1970, Bruno Veyrès est présenté à la mère d'un jeune appelé, mort au Vietnam. C'est ce destin brisé que le médecin niçois ressuscite dans son premier roman, "Tout ce que nous n'avons pas fait". - https://www.nicematin.com/a/414379"
Lien : https://www.nicematin.com/a/..
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