J'avais très envie de lire le deuxième roman d'
Hélène Veyssier dont j'avais beaucoup aimé le premier, "
Jardin d'été" grâce à une plume subtile, pleine de délicatesse, capable de créer une vraie émotion.
Nous faisons connaissance de Camille, alors qu'elle a 6 ans, dans la maison de ses grands-parents où elle passe ses vacances d'été et où un ami de la famille, qui a des tendances pédophiles, va créer en elle un traumatisme qui l'empêchera de vivre sa vie de femme de façon épanouie. Nous la suivons jusqu'à 35 ans, au moment où un tableau italien la confronte à son passé, à toute ce qu'elle a refoulé jusque-là.
Ce roman est un mouvement du bonheur perdu vers le bonheur gagné, symbolisé par le retour à la nature et une vieille maison pleine d'âme en passant par un long et douloureux chemin pavé de trauma, blessures, non-dits, doute, solitude. La peinture est omniprésente, ne serait-ce qu'avec la magnifique couverture qui représente "La rotonde des bains Palmieri" de Giovanni Fattori. C'est aussi du choc, du malaise, ressentis face à un tableau, avec ses ombres et sa lumière, que vont naître la guérison et la paix.
Ce roman m'a fait découvrir un mouvement artistique italien du 19ème siècle, les Macchiaioli, précurseurs de la peinture italienne moderne, souvent surnommés les impressionnistes italiens, dont le peinte du tableau de couverture faisait partie. J'aime quand un roman ouvre des perspectives sur un monde que je ne connais pas, en particulier dans le domaine de l'art.
L'écriture est toujours aussi belle, délicate mais un nombre important de points rappellent "
Jardin d'été", comme si celui-ci était une simple variation du premier ce qui m'a un peu déçue : la maison de campagne saturée de soleil, la mère qui s'enfuit avec un homme au cours d'une réception, un enfant traumatisé (un garçon de 5 ans dans "
Jardin d'été", une petite fille de 6 ans ici), l'impossibilité de vivre sa vie d'adulte pleinement tant que le trauma n'est pas surmonté.