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Cette première bifurcation de l'art n'est pas sans éclairer ce qui marquera le pays pendant près d'un siècle : la division de l'Espagne en deux parties s'affrontant, l'une "blanche" et l'autre "noire". Il s'agit là de deux manières de comprendre l'Espagne et de la définir : l'Espagne "blanche" est lumineuse, c'est l'Espagne de la fête, de la santé, du beau, de la vérité, du bien et des formes, tandis que l'Espagne "noire", plus sombre, est faite de tragédie, de profondeur, de laideur, elle correspond à l'Espagne du mal et de l'incompréhensible. Alors que la première définit son identité par rapport à l'avenir, la seconde se tourne vers le passé. Si cette dichotomie est valable dans le domaine artistique, elle déborde aussi sur le monde de la politique et de la pensée. Mais, c'est surtout à partir de 1898, et la "crise morale" provoquée par la perte des dernières colonies (en particulier Cuba), que le débat sur les deux Espagne acquiert un élan, une énergie et une actualité qui semblent réellement scinder le pays en deux. L'Espagne en 1900 : une Espagne, deux images + Lire la suite |