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EAN : 9782268063317
145 pages
Les Editions du Rocher (11/10/2007)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Fred et Bérénice est le récit d'une jeunesse enchantée au tournant de l'Histoire.
Quand, à la fin de la Grande Guerre, les Américains débarquent un bel été en libérateurs au fond d'une petite ville d'Auvergne. À la grande joie de Fred qui rêve d'héroïsme, et de Bérénice déjà conquise par les beaux aviateurs américains. Mais comment tomber amoureux quand tout change à toute vitesse autour de soi? Car la douce France d'antan, qui vivait au rythme des théâtres a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Fred et Bérénice » est le roman d'une jeunesse remplie de rêves et de chimères qui s'émerveille pour les choses les plus anodines et s'exaspère pour des petits riens. Dans ce village auvergnat de Saint-Marcel où le temps parait figé, les jeunes ados, Fred et Bérénice en tête, s'échappent de la réalité en s'abandonnant à leur imagination dans le grenier, la cabane des chasseurs ou au cinéma…et l'arrivée de quelques officiers américains alimente un peu plus leur aspiration à vivre de grandes choses.

Au-delà de l'histoire, c'est un style singulier qui imprime la mémoire lorsqu'on lit du Vialatte. Un style si peu commun qu'il en est déroutant pour les non-initiés.

Si Vialatte c'est d'abord une écriture visuelle avec des descriptions précises, des détails, des attitudes qui traduisent le talent de l'auteur pour trouver le ton juste et saisir parfaitement une ambiance évoquant un monde qui parait lointain, ce qui retient l'attention c'est un jardin littéraire ludique, riche de pirouettes littéraires : des équivoques et des paradoxes qui font mouche, des expressions revisitées complètement loufoques, des références incongrues. Sous nos yeux se déploie un texte aux mille ramifications qui au lieu de nous égarer éveille une curiosité amusée.
C'est également une écriture virevoltante : des séquences imagées qui se télescopent sans cesse, un rythme saccadé, sec jusqu'à l'os comme si l'auteur présentait une succession de tableaux. Bien que le récit soit animé par la contemplation, l'auteur refuse d'enfermer le récit dans la langueur et la lenteur…
Peut être parce que la voix du narrateur est celle d'un adolescent. A l'image de ces jeunes pas encore adultes qui tâtonnent et se cherchent, la phrase est versatile : tour à tour éloquente, grave, fantaisiste, inventive...avec des comparaisons improbables, des expressions d'adultes réinventées lorsqu'elles sont incomprises. Comme des tragédiens romantiques, Fred et Bérénice aspirent à vivre dans l'absolu. le tragique ne trouvant sa source que dans la quête du sublime, ils s'ébrouent avec un lyrisme encombrant et une gravité dramatique. On sourit de ces élans parfois excessifs.

La beauté de ce roman est là : la capacité de l'auteur à se fondre dans ses personnages et à restituer leur capacité d'étonnement, mais aussi la faculté à extirper de la fantaisie là où il y a pesanteur et indolence. Avec un oeil à la fois nostalgique et plein de fraîcheur, Vialatte sait ressusciter le monde de l'adolescence même si celle-ci doit composer avec la guerre 14-18 qui s'achève.

Toutefois le plaisir de lire « Fred et Bérénice » n'est pas instantané, je pense qu'il ne prend véritablement sa pleine mesure que si on le lit une seconde fois ainsi que d'autres oeuvres du même auteur car Vialatte a créé un univers particulier avec des personnages récurrents et des tics d'écriture pleins de surprises.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Destarac, recalé trois fois à son bachot, mourut glorieusement pour la France. Doret, refusé aux examens de passage au seuil abrupt de la rhéto pour n’avoir pas su définir l’odeur du chlore, tomba devant Verdun, asphyxié ; nous apprîmes ainsi que l’existence avait des méthodes plus brutales que le professeur de 2e D.
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La femme de province est devenue depuis ce temps un monsieur avec lequel il faut parfois compter
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Videos de Alexandre Vialatte (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Vialatte
Emmanuelle Bayamack-Tam et son invité, Frédéric Boyer.
À l'occasion d'une grande journée dominicale qui célèbre à La Criée les 40 ans des éditions P.O.L, Oh les beaux jours ! a convié l'un des grands noms de ce catalogue, Emmanuelle Bayamack-Tam, qui publie aussi des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri, et dont l'oeuvre, dense et d'une folle liberté, échappe à toute tentative de classification. Récemment couronnée par le prix Médicis pour La Treizième Heure, l'écrivaine reviendra sur les thèmes récurrents de ses romans : la métamorphose, qui parcourt son oeuvre, mais aussi le rapport au corps – notamment lorsqu'il se transforme à l'adolescence –, la famille et le nécessaire requestionnement du rôle qu'on lui alloue dans nos sociétés, la religion et l'appartenance à une communauté, la question du genre et des identités multiples…
L'entretien explorera également le style Bayamack-Tam, sa capacité à mêler les voix en explorant les genres littéraires (poésie, récit, chanson…) jusqu'à les renouveler, son art singulier et assumé de laisser infuser dans ses romans toutes les lectures qui l'ont «enfantée» en littérature. La conversation portera également sur une pièce de théâtre en cours d'écriture, dont nous sommes allés filmer les répétitions, et sur son goût pour le cinéma, en particulier pour les films de Pedro Almodóvar. Il sera aussi question du roman graphique qu'elle a écrit avec Jean-Marc Pontier, et bien sûr de Marseille, ville de ses origines présente dans nombre de ses romans, avec une interview exclusive d'une patronne de bar bien connue des Marseillais…
À ses côtés, pour évoquer la richesse de son travail et sa double identité littéraire, son éditeur, Frédéric Boyer, apportera un éclairage sur cette oeuvre sans pareille.

À lire (bibliographie sélective) — Emmanuelle Bayamack-Tam, « La Treizième Heure », P.O.L., 2022 (prix Médicis 2022). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie », P.O.L, 2018 (prix du Livre Inter 2019). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Je viens », P.O.L, 2015. — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Si tout n'a pas péri avec mon innocence », P.O.L, 2013 (Prix Alexandre-Vialatte). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Une fille du feu », P.O.L, 2008. — Rebecca Lighieri, « Il est des hommes qui se perdront toujours », P.O.L, 2020. — Rebecca Lighieri, « Les Garçons de l'été », P.O.L, 2017. — Rebecca Lighieri, « Husbands », P.O.L, 2013. — Rebecca Lihieri et Jean-Marc Pontier, « Que dire ? », Les Enfants Rouges, 2019.
Un grand entretien animé par Chloë Cambreling et enregistré en public le 28 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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