Si j'ai dis à ce flic je vous emmerde, c'est que je le pensais, et où est le mal ? Moi je trouve que rien ne vaut la franchise.
Je tue le temps à grands coups de whisky au citron, ça le tue bien.
[...]je me réveille un beau matin de printemps, en plein mois de juillet, et ceci n'est pas si invraisemblable que ça en a l'air, car le printemps est aussi une qualité et il n'y a pas de raison pour qu'un jour de printemps ne prenne pas place à n'importe quel moment de l'année.
Je suis pas bigleux, je jette un petit coup d'œil dans le rétroviseur. Tiens… je croyais que c'était un homme… mais c'est une femme. Oh, ça va bien… avec une voix comme ça et une dégaine comme ça, c'est surement une nièce de cette dénommée Sapho qui écrivait des cochonneries en grec pour que personne ne les comprenne…. Un reste de pudeur quoi…
Sur qu'elle n'entend rien à la mécanique, y a pas une souris qui y comprenne quoi que ce soit, elles confondent l'admission avec l'échappement et prennent les bougies pour un éclairage de secours.
Vous me direz qu’avec les souris, on a peut-être été un peu fort avec elles…
Mais qu’est-ce que vous voulez, aussi, elles se rendent pas compte.
Seulement, sur l'escalier, il y a un nouveau genre de malabar.
Un type horrible. Il est roux, il a le crâne en pointe ; il est velu, il a l'air d'un ours ; il pèse au moins deux cents kilos et il est très méchant ; ça se voit à ses petits yeux de cochon enfoncés dans son lard.
Je reçois divers coups de tabouret dans les côtes. Rien de sérieux. Mais le gros, c'est sérieux. Il faut choisir.
Je me décide. Je redescends l'escalier. Feinte. Je me retourne brusquement, lance le sac par dessus le gros et je lui fonce entre les jambes au moment où il descend à son tour. Bon Dieu ... jamais je ne passerai. Ce gars a des cuisses comme des pattes d'éléphant. Hi ! je soulève... ça passe, c'est passé. Il dérouille. J'entends glapir, c'est Ted qui a du recevoir son ami sur le pied.
Ah ! me revoici au rez-de-chaussée. Ici, un petit ennui. Tout ce qui ressemble à une porte a l'air hermétiquement clos.
J'ai ramassé le sac à main. Voyons cette porte. Non ! il y a plus pressé. J'empoigne quelques chaises et je les expédie dans l'escalier, parce que j'ai idée que ça essaye de remonter par là. Tout se passe assez vite, il n'y a rien à dire. On n'a pas le temps de s'ennuyer.
Un lourd tabouret de chêne à la main, je cogne sur la serrure du dehors. c'est de la camelote. ça cède.
Mon crâne aussi. Je tombe dans les pommes.
Je bute dans un tas de frusques et ceci me donne une idée de la tenue qu'elle a adoptée pour s'étendre. Une vraie tenue de gymnastique ; après, au moment où on prend la douche.
...le printemps est aussi une qualité et il n'y a pas de raison pour qu'un jour de printemps ne prenne pas place à n'importe quel moment de l'année.
Si une seule des bonnes femmes qui sont ici a jamais couché avec un homme, alors moi je suis une méduse ; et si ces gars-là taquinent le sexe opposé, Washington vendait du popcorn. Des gouines et des tatas, voilà le public…