AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 658 notes
5
13 avis
4
10 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un bel album, même si je ne trouve pas ça très malin d'avoir mis tous les textes en majuscules. Une belle réédition du recueil «Je voudrais pas crever», en hommage à l'illustrateur Martin Maatje, mort avant d'avoir pu faire aboutir son projet de livre avec le poème de Vian «Quand j'aurais du vent dans mon crâne». du coup «les copains ont repris le pinceau là où il l'avait posé», nous explique-t-on, et c'est réussi.
Si les illustrations sont sympas, le ton des poèmes de Vian lui, avec sa drôle de façon de mêler la joyeuseté et le tragique de la vie, a un charme fou.

Ça nous parle de la mort avec des jeux de mots macabrement réjouissants
«Quand j'aurai du vent dans mon crâne
Quand j'aurai du vert sur mes osses
P'tête qu'on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse»

Ça nous parle de la vie, du monde qui n'est pas toujours bien marrant, et souvent carrément terrible, mais tant qu'le ciel ne nous tombe pas sur la tête, hein, il y aura toujours l'élan vital à quoi se raccrocher, le truc essentiel de sentir en soi la vie vivante
«Ils peuvent casser le monde
En petits morceaux
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
J'aurais toujours un peu d'air
Un petit filet de vie
Dans l'oeil un peu de lumière
Et le vent dans les orties»

Ça nous parle de la création poétique, qui n'est pas toujours bien facile quand on passe après les autres
«Alors moi qu'est-ce qui me reste
Ils ont pris tous les mots commodes
Les beaux mots à faire du verbe
Les écumants, les chauds, les gros
Les cieux, les astres, les lanternes
Et ces brutes molles de vagues
Ragent rongent les rochers rouges
C'est plein de ténèbre et de cris
C'est plein de sang et plein de sexe
Plein de ventouses et de rubis
Alors moi qu'est-ce qui me reste»

En vrai, il en reste assez pour lui et sa créativité débordante fait jaillir un univers poétique inédit, surprenant, bien à lui, où l'inventivité et l'humour noir, l'émotion et la fantaisie, ont largement de quoi emballer le lecteur.
Commenter  J’apprécie          554
Je ne voudrais pas, surtout, cesser de découvrir les mille et une facettes du génie de Vian!
Les poèmes et textes réunis dans ce recueil sont autant de fleurs d'un bouquet final ...comme un feu d'artifice au terme somptueux. Comme cette vie d'un auteur qui avait toujours dit qu'il n'atteindrait pas quarante ans... et qui teint parole.... et qui mit les bouchées doubles dans une oeuvre protéiforme!
Les cahiers et dossiers du Collège de Pataphysique possèdent cette élégance dans l'absurde que l'on ne trouve que chez Vian. cette sorte de légère dérision qui sied au vrai gentleman.
Commenter  J’apprécie          513
Enfin une poésie qu'elle est bien,
Qu'elle fait pas chier avec des mots compliqués,
Qu'elle intimide pas avec des émotions trop chiquées,
Qui fait rire et ça c'est pas rien.


Rire, oui chère Coli,
Rire pour rire parce que c'est bon,
Rire pour agacer les vieux croûtons,
Rire pour séduire les filles jolies.


Alors on a ri, ri, ri avec Boris.
Alors on a lu, lu, lu ses poèmes,
Et c'est le régal, vous comprenez.
Commenter  J’apprécie          511
Je suis embêté, car j'adore Boris, mais j'ai du mal avec son écriture brute de pomme, qui passe du coq à l'âne, sans liens, sans sauce : Boris Vian, surdoué, était peut être asperger.
Dans ce petit livre, il y a des poèmes sans queue ni tête ;
des poèmes marrants.
Mais ce qui m'a le plus interrogé, ce sont les quatre lettres adressées au mystérieux Collège (ou Institut ) de Pataphysique.
Quelles sont leur signification ? Et qu'est ce Collège, fondé en 1948 par Alfred Jarry ?

La première lettre est une analyse de "Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse". Est-ce une moquerie de l'art de couper les cheveux en quatre ?
Boris semble se moquer de tout, mais avec gravité ...
La deuxième lettre est excellente : si l'on fait une coquille au mot "coquille", ça peut devenir une couille.... Mais là aussi, la lettre part en....couille.
La lettre suivante est sur la guerre. Lui qui a créé la belle chanson "Le déserteur", semble se moquer de la guerre, et pousse la logique jusqu'à son extrême : selon lui, dans une bonne guerre, il doit n'y avoir aucun survivant, sinon, elle est ratée.
.
Trompettiste, écrivain, poète, membre du Collège de Pataphysique, Boris Vian est aussi, quelque part, humaniste, et philosophe.
Avec un style très différent, certains de ses écrits me rappellent un peu Rabelais ou Voltaire :)
Commenter  J’apprécie          440
Oui, moi aussi je voudrais pas crever...c'est peut-être pour ça que je lis de la poésie. Car enfin quoi de plus immortel que les mots traqués, puis extirpés de la conscience, de ses limites vagues...puis couchés sur le papier. Surtout s'ils ne racontent rien...mais qu'ils disent, qu'ils ne montrent pas... mais qu'ils révèlent.

Les images survivent à leurs créateurs...La petite musique à ceux qui l'ont entendu et qui, caisse de résonance, l'ont propagé...Et les poètes ne sont peut être que les caisses de résonance singulières du chant du monde...Du chant de l'âme. L'urgence est de le faire avant qu'"ils cassent le monde"...Qui c'est "ils" ? Regarde-toi dans un miroir...

Et si la tragédie, noir ressac, se rappelle sans cesse à nous...inlassablement la poésie lui répond ; que dit-elle ? Je voudrais pas crever...avant d'avoir vécu.

Tu te refuses à croire
Au porteur de lumière
Le feu de sa colère
Est une bougie qui vacille
Dans un océan de nuit
Et chacun de ses pas
Est un coeur qui bat

La lave de mer déploie l'ivresse
D'un bateau oublié du temps
Les petits dieux ne répondent pas
La vigne, le sel masquent leurs pas
Et les collines dans un soleil d'encre
Immobiles et fières ont jeté l'ancre
Commenter  J’apprécie          425
L'édition que je possède est une réédition en poche du recueil posthume de 1962 dans lequel Noël Arnaud a réuni 23 poèmes composés entre 1951 et 1959 et des articles plus anciens parus dans des revues (quatre lettres au collège de pataphysique et deux textes sur la littérature). Il n'y a donc que 23 poèmes, dont beaucoup font partie des plus connus. le titre du recueil est celui d'un des textes, chanté plus tard par Reggiani et de nombreux autres ; il donne parfaitement la tonalité. Presque tous ces textes parlent de la mort et tous respirent la joie de vivre, et vibrent de l'énergie du vivant. Boris Vian savait qu'il ne vivrait pas vieux (et il est mort avant quarante ans), et sa poésie exprime la soif de vie, la rage de vivre :
« Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé ... »
« Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu ... »
Parfois il a des pensées difficile à imaginer dans la tête de quelqu'un qui est encore jeune (en particulier dans La vie, c'est comme une dent). Et puis, juste à côté, on trouve un très joli texte, tout simple, pour définir ce qu'est un poète :
"Un poète
C'est un être unique
A des tas d'exemplaires
Qui ne pense qu'en vers
Et n'écrit qu'en musique
Sur des sujets divers
Des rouges ou des verts
Mais toujours magnifiques "
Vingt-trois poèmes plutôt représentatifs de Vian : provocateur, plein d'autodérision, touche-à-tout talentueux, mélancolique sous une légèreté apparente. A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          320
Ce recueil contient mon poème préféré de Boris Vian que j'ai découvert grâce à une interprétation de Jean Louis Aubert:" ils cassent le monde" . Et je trouve qu'il est bien représentatif des thèmes abordés ici: la mort et l'amour de la vie: une sorte de carpe diem un peu désespéré. D'ailleurs Vian définit la vie "comme une dent ": "on y a pas pensé" "et puis ça se gâte soudain/ ça vous fait mal et on y tient"
Mais ce recueil c'est aussi la verve surréaliste de l'auteur , ses inventions verbales (zoizeaux, orphies, libelles, trompinettes, ...), ses jeux de mots ("Donnez le si/ Il pousse un if / Faîtes le tri/ Il naît un arbre"),sa musicalité: un "pohéteu " "ne pense qu'en vers /Et n'écrit qu'en musique".
Et même si "Tout a été dit cent fois", ce que Vian écrit n'est pas une redite, mais une ré-invention touchante et/ou amusante.
Commenter  J’apprécie          277
Un recueil de poésie, publié à titre posthume, mais qui montre surtout la tristesse, le mal de vivre de Vian, qui rêvait continuellement mais était contraint par le réel et sa mort qu'il sentait prochaine. Il y a de belles poésies, la poésie éponyme est aujourd'hiui dans les manuels scolaires et c'est un livre vivifiant, qui célèbre la vie, malgré sa noirceur, sa tristesse et les regrets qu'il exprime. A découvrir.
Commenter  J’apprécie          230
Ce recueil comporte seize poèmes illustrés. Tous sont empreints d'humour, d'irrévérence, d'une pointe de folie et de beaucoup de spleen. Ces comptines tristes et ces ballades mélancoliques ont ce petit quelque chose de léger qui nous permet de sourire de l'absurdité de la vie.
Boris Vian joue la carte de la provocation, mais c'est dans un mélange habilement dosé de talent et de douce folie dont témoignent ses mots d'esprit et l'autodérision dont il fait toujours preuve.
Une poésie faussement enfantine, sombre, ironique et grinçante.
Vian et son immense talent !
Commenter  J’apprécie          210
Moi non plus mais on va tous y passer.
La lecture du poème, titre du recueil, par Trintignant dans son âge avancé, m'avait mis la puce à l'oreille sur la nécessité de le lire avant de m'en aller.
Vian nous donne à lire dans ces poèmes le malaise d'une période sombre de son existence où il exprime autant sa soif de vivre que son pessimisme et l'ironie du sort. Et les mots sont un matériau qu'il tricote et détricote pour nous appeler à la délectation de la beauté du monde avant qu'il ne reste de nous qu'un trait passé sur le cahier d'écriture...
Commenter  J’apprécie          184





Lecteurs (2188) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur l'écume des jours de Boris Vian

Comment s'appelle le philosophe du roman

Jean Sol Partre
Jean Pol Sartre
Sean Pol Jartre
Pean Sol Jartre

8 questions
2807 lecteurs ont répondu
Thème : L'écume des jours de Boris VianCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..