AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 624 notes
Un livre plutôt sombre à l'humour grinçant, rempli de situations absurdes. le style caractéristique de Boris Vian qui une fois de plus laisse parler son imagination, tant pour le vocabulaire que pour l'action du livre qui se déroule dans un pays fictif. Il n'y a aucune référence dans le texte ni à la Chine, ni à l'automne. Un roman honnête, pas mon préféré de l'auteur, mais cependant un texte bien rédigé et intéressant.
Lien : http://araucaria20six.fr/
Commenter  J’apprécie          491
Il est temps de réparer une injustice. Non le grand Boris n'est pas seulement l'auteur de l'Écume des Jours. Non, Vian ne se résume pas uniquement au sulfureux J'irai cracher sur vos tombes, roman de commande, rédigé suite à un pari.
Que penserait-il de ce catalogage en règle, lui, l'homme multiple ? Ingénieur, journaliste, musicien, chanteur, fêtard, inventeur, poète, écrivain, parolier, dramaturge, trublion, empêcheur de tourner en rond, traducteur, zazou, rêveur, pataphysicien, la liste est longue.
Il serait cruel de résumer ce boulimique d'expériences à quelques scandales et succès (posthumes) de librairie.
Car Boris Vian est avant tout l'auteur d'une oeuvre riche et protéiforme. Au premier rang de laquelle figure l'Automne à Pékin.
Point de feuilles mortes, point de chinoiseries dans cet ovni là. Dès les premières pages le ton est donné : burlesque, absurde, féroce. le roman relate la construction d'une ligne de chemin de fer au beau milieu du désert d'Exopotamie. Inutile me direz-vous ? Il en faut plus pour arrêter nos protagonistes pour qui la voie ferrée devra absolument traverser l'unique bâtiment existant.
Car ces personnages ne sont pas comme les autres, jugez plutôt : un médecin obnubilé par l'aéromodélisme, un archéologue qui brise les vases qu'il met à jour afin de les faire entrer dans des boîtes, un ermite à la religion étrange et dont l'acte saint consiste à forniquer ad vitam aeternam, une femme à la peau cuivrée, un héros avec « un nom de chien », une chaise malade, un avion qui mord, un contremaître fumiste, des homos revendiqués ( en 1946!), un interne sadique…
Mais au milieu de tout ce rien, de ces personnages creux au verbiage incessant et de cette entreprise assez (complètement) vaine, Vian parvient à nous parler des relations, d'amour, d'incompréhension surtout. Sous couvert de l'humour et de l'absurde, il règle aussi ses comptes avec l'administration, la religion, le monde du travail, les discriminations…
On y retrouve la patte de l'auteur, les jeux de mots en pagaille, les énumérations, les prises au pied de la lettre, l'inventivité, l'humour et la fantaisie permanente. le drame aussi, et le dénouement cataclysmique, comme souvent. Car si l'on rit beaucoup, le constat n'en reste pas moins très sombre. Derrière l'amuseur, l'image d'éternel adolescent, on sent poindre le regard acéré et les désillusions.
Mais on parle toujours mal de ce que l'on aime. J'aurais souhaité écrire une critique plus en adéquation avec ce roman. Plus drôle, plus originale, plus décalé. Plus, plus…Mais je n'ai pas un dixième du talent de ce type là.
Lisez Boris Vian, tout Boris Vian. Mais spécialement, celui-ci.
Commenter  J’apprécie          386
Un Vian de la même veine que la plupart des Vian! de l'absurde, que de l'absurde! Il m'a fallu assez de temps pour rentrer dans ce livre, pour ne pas dire dans ce ras-le-bol sur les sentiments humains, l'hypocrisie se dévoile sans artifices. Tout commence sur un Amadis Dudu qui attend le métro mais qu'il rate toujours, puis quand il en attrape un, il est le seul passager, puis on ne sait pas comment il se retrouve au désert en train de diriger une équipe pour la construction d'un chemin de fer, une équipe qui se compose de manière assez particulière. Il se forme des duos d'un coté, et de trio de l'autre coté, des dialogues sont étranges, surprenants, surréalistes, et de temps en temps on se détend de l'humour sarcastique qui s'en dégage....Peut-être que ce n'était pas une lecture assez agréable, mais ce n'était aussi désagréable que ça! J'ai juste retenu que j'ai lu du Vian!
Commenter  J’apprécie          250
C'est peut-être le meilleur roman de Vian, le plus littéraire, mais aussi le plus dur à lire. L'histoire est complexe, tordue comme souvent, les personnages restent obscurs et il n'y a pas de fin, sauf apocalyptique, comme souvent chez Vian. Et pourtant le texte est approfondi, le récit (presque) linéaire et structuré et le farfelu pas autant poussé que d'habitude. Une seule chose est certaine: ça ne se passe ni à l'Automne, ni à Pékin. Je vous laisse découvrir l'étrangeté du roman et de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          204
Lu et relu, ce qui n'est pas peu dire! le chef d'oeuvre de Vian est ici parce que cela ne se passe ni en automne ni à Pékin mais que cela parle tellement de nous-mêmes, de notre société, de nos vies trop petites pour tenir dans le cadre.
Commenter  J’apprécie          170
drôle de livre quand même , non? je ne m'attendais pas vraiment à cela et une fois que l'on s'est habitué à ce coté décalé, on y prend facilement goût! Il y a des choses franchement originales ! il y a aussi des longueurs , à mon goût ....un beau témoignage en tous cas ,d'une certaine époque et quand même , c'est du Boris Vian!
Commenter  J’apprécie          130
Si Boris Vian s'inspire de sa propre histoire pour écrire, ce roman est la preuve qu'il a aussi une imagination débridée.
D'abord il y a ce titre "L'automne à Pékin" qui n'a strictement rien à voir avec l'histoire, celle d'une entreprise qui construit un chemin de fer au milieu du désert, qui ne se passe pas en automne et encore moins à Pékin.
Entre risible et cruauté, le pataphysicien présente une série de personnages qui vont nous faire ressentir leurs amours, leurs rêves, leurs frustrations de façon totalement décalée et cela, avec une grande maîtrise de la forme.

Amadis Dudu veut prendre l'autobus 975 pour se rendre à son travail mais il a beaucoup de mal à en attraper un. Il va quand même finir par y arriver mais sa destination n'est pas la bonne.
Claude Léon est un scribe qui veut faire plaisir à son patron en achetant un pistolet dont il va faire usage et va se retrouver en prison puis exilé dans le désert.
Anne et Angel sont deux amis qui aiment Rochelle. Cette dernière va renverser un piéton, un ingénieur qui devait construire un chemin de fer, Cornélius Onte. Ce dernier va être hospitalisé par le professeur Mangemanche qui souhaite trouver un désert où faire voler son modèle réduit.
Tout ce petit monde va donc se retrouver en Exopotamie pour construire le chemin de fer en plein désert. Mais le lieu n'est pas vide puisqu'une équipe d'archéologues, dirigé par Athanagore procèdent à des fouilles depuis plusieurs années et que l'hôtel restaurant tenu par Pippo est ouvert.

Ce qui est fascinant dans ce roman c'est la force imaginaire de Boris Vian où s'entremêle des phénomènes improbables, des histoires sans pareil, des personnages délirants, des animaux sortis d'autres mondes. On n'évite pas quelques grincements de dents mais c'est parce qu'il fait sauter les cadenas du politiquement correct.


Challenge Solidarité 2021
Challenge XXème siècle 2021
Commenter  J’apprécie          110
L 'automne à Pékin roman méconnu de Boris Vian au titre trompeur d'une ironie burlesque à la tragédie latente mais présente et cette poésie lyrique perlée d'une écriture belle aux diamants des mots enchanteurs inconnus dans une histoire surréaliste de la construction d'une ligne de chemin de fer dans un désert de coquillages d'escargots jaunes à la folie consciente de personnages farfelus ....
Ce préambule comme Vian erre dans ce monde imaginaire réel de sa plume acerbe de dérisions, de folie, de dramatique, d'amour, de sexe interdit, de pédéraste, de pervers, de pédophile, de femme nympho, d'amour libre, de romanesque fou, d'idéale, de poésie merveilleuse, de philosophie éphémère, de paysage imaginaire, d'objet vivant, de néologismes, de mot valise....Ce roman vous explose le cerveau avec une délicate allégresse tel un rêve éveillé somnolant dans le creux de nos désirs pour surgir soudainement dans votre vie monotone . Nous sommes comme des pantins articulés par les mots imaginaires de Boris Vian projeté dans ce monde dramatiquement absurde au romanesque léger vers la chute de ces personnages usées par le désert , par la folie administrative, par le hasard incertain, par la jalousie, par l'acte de chair, par la culpabilité, par la bêtise humaine, par l'écriture folle de Boris Vian. Ces personnages nous intrigue avec cet Abbé extravagant signant des dérogations pour assouvir ses envies comme boire de l'alcool ,tripoter les belles femmes puis ce directeur affable pédéraste plongé dans la folie administrative ,ces deux ingénieurs perdus au parcours similaire mais aux idées différentes l'un romanesque l'autre macho épris de l'acte charnel et du changement , ce capitaine pervers au tendance pédophile avec cette jeune fille Odile âgée de 13 ans en lui caressant les fesses puis pinçant les tétons, ces deux ouvriers aspirés dans leur travail avec fougue, ce contrôleur fou au crise de rire soudaine, ce chauffeur d'autobus s'énucléant soudainement devant un passager en lui empruntant son canif, ce professeur fou de modéliste, voulant soigner une chaise... tous comblent avec humour la folie absurde de ce roman ou la religion prie les comptines.les autobus mangent des poissons chats, les curés ont des lance hosties,les passagers mangent de la soupe au biscuit de mer intérieur, une tonte annuel des pigeons dans les grandes villes...ces actes étranges bercent cette histoire d' une mélodie si gracieusement imaginaire
Ce roman est une perle rare
Une relecture s'impose
Venez pénétrer l'univers unique de Boris Vian pour se délecter avec jouissance de cette écriture riche et belle
Commenter  J’apprécie          110
Les gars, j'ai vieilli. Adolescent, Vian était pour moi l'Ecrivain, le symbole de l'anticonformisme et le génie de la littérature. J'ai entrepris récemment de le relire mais trente ans après la magie n'opère plus. Reste l'Ecume des Jours, mais pour le reste je vais de déception en désillusion. Ce ton si particulier qui m'enchantait me parait désormais complètement artificiel et proche du ridicule. J'ai touché le fond avec cet Automne à Pékin que je n'ai même pas pu terminer tant je l'ai trouvé illisible. « La vieillesse est un naufrage » disait le général. Mon navire commence à prendre l'eau.
Commenter  J’apprécie          100
Dans ce livre, il ne sera pas question d'automne, ni de Pékin mais de la construction d'un train en Exopotamie. (un train totalement inutile puisqu'il ne mène nulle part, en même temps sans clients, c'est plus facile, et puis les clients ce n'est jamais content)

Comme j'aime l'étymologie, j'ai cherché le sens de Potamie qui veut dire fleuve. « Mésopotamie » signifie « au milieu des fleuves »
Pour le préfixe exo, je n'ai pas eu besoin de chercher ;-)

Ce roman retrace la construction d'un train en Exopotamie. Les personnages sont nombreux et les chapitres du début expliquent comment chaque personnage se retrouve embringué dans cette aventure.

Amadis Dudu est présenté dans un premier chapitre, hilarant, où il essaie de prendre le bus 975 pour aller à son travail : il n'y parviendra jamais (à son travail), mais deviendra le chargé de projet de ce chantier.
Anne (un garçon comme son nom ne l'indique pas) et Angel son ami se trouvent embauchés sur ce chantier en tant qu'ingénieurs. Rochelle, la petite amie d'Anne, l'accompagne et devient la secrétaire d'Amadis. Ce roman est l'histoire d'amour impossible d'Angel, amoureux de Rochelle, qui ne l'aime pas. Anne aime Rochelle, mais pas plus que cela. Mais c'est aussi l'histoire d'Athénagore l'archéologue, Petit Jean l'abbé, Claude Léon l'ermite, Cuivre l'assistante de l'archéologue qui trouve Angel à son goût, l'hôtelier qui sera expulsé (son hôtel a le malheur de se trouver en plein désert pile où le train va passer !). le lecteur rencontrera aussi Mangemanche le médecin, Olive et Didiche , deux adolescents qui accompagnent leurs pères, qui sont ouvriers sur le chantier, et bien sûr ce salaud d'Arland (le contremaître que l'on ne verra pas du tout mais dont on entend régulièrement parler)

Le ton est tour à tour loufoque (savez vous ce qu'est un pruneau d'agent ? ), irrévérencieux pour le catholicisme, totalement improbable (encore que certaines scènes du conseil d'administration de la société chargé de bâtir le chemin de fer m'ont paru très réelles). C'est en même temps avec une réflexion intéressante sur l'amour et l'usure dans le couple, l'amitié, la jalousie, et l'homosexualité (celle d'Amadis, de Lardier et Dupont)

Beaucoup de rires, du désespoir, de l'incompréhension entre les protagonistes, la pire menant au meurtre puis au suicide.

Voilà un avis pas très construit, un peu confus, même peut être. Mais, s'il n'y a qu'une seule chose à en conclure, c'est que j'ai beaucoup aimé : pour l'histoire, les personnages l'inventivité autour du langage.

Ainsi si la construction d'une voie de chemin de fer qui ne mène nulle part par des personnages qui se cherchent et se croisent sans se trouver, avec des passages dans le loufoque pur vous intéresse, alors ce livre est pour vous.


Commenter  J’apprécie          100





Lecteurs (1794) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur l'écume des jours de Boris Vian

Comment s'appelle le philosophe du roman

Jean Sol Partre
Jean Pol Sartre
Sean Pol Jartre
Pean Sol Jartre

8 questions
2807 lecteurs ont répondu
Thème : L'écume des jours de Boris VianCréer un quiz sur ce livre

{* *}