« Comment devient-on adulte dans une société aussi complexe ? » Très bonne question ! Les réponses sont tout aussi complexes. La « jeunesse » est déjà un sujet éminemment délicat. On sait qu'elle a une multitude de visages et qu'elle ne se laisse pas facilement appréhender. le contexte national n'aidant pas. Les pouvoirs publics encore moins.
Jean Viard, sociologue, voit dans cet âge crucial de la vie une construction socio-politique plus qu'une tranche d'âge à protéger. Cette vision de la « Jeunesse » n'est-elle pas limitative ?
Fidèle à son champ de recherche sociologique, cet universitaire tente de démêler ce qui pourrait aider un individu à traverser, sans s'y perdre, cet « âge jeune ». Il le circonscrit à la tranche des 16 - 30 ans. Pour aider ce « jeune », l'auteur s'engage dans une série de propositions qui méritent débat: allocations sur projet, droit de vote à 16 ans et voyage de dix jours, revenu universel, syndicat de jeunes, « sac à dos social » inspiré de la CFDT, nouveau statut professionnel, etc. Certaines peuvent même faire grincer des dents comme celle du trafic de stupéfiants dans les quartiers populaires : « Acceptons, dit l'auteur, que les jeunes qui travaillent pour ces trafics sont dans une forme « d'apprentissage » à intégrer dans un projet global pour la jeunesse. »
On peut ne pas être d'accord avec le point de vue de ce sociologue. Pour ma part, je ne le suis qu'en partie, car il fait de la jeunesse une catégorie monolithique. Ce postulat d'une catégorie construite socialement et politiquement vient aplanir et donne l'impression de nier les inégalités et les injustices. Or, cette dimension est si importante et déterminante pour un jeune qu'il faudrait la traiter en premier lieu et en faire un point de départ. le débat est ouvert …